Filière avicole au mali : Que de potentialités à exploiter !

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La filière avicole connait depuis quelques années un essor considérable. Pour expliquer davantage cette filière et son poids dans l’économie malienne,  le siège de la Fédération des intervenants de la filière avicole du Mali (FIFAM) sis à Niamakoro a servi de cadre le mercredi 10 décembre dernier à une conférence de presse, animée par Madame Sanogo Diarata Traoré, présidente de ladite fédération. Elle était entourée d’autres responsables intervenant dans la filière comme des représentants de la DNPIA, de l’APCAM, des GMM. On notait aussi la présence de plusieurs aviculteurs.

En effet, dans son exposé liminaire à la conférence, Madame Sanogo Diarata Traoré a mis l’accent sur les potentialités de cette filière, les principaux acquis, les faiblesses et les défis auxquels la filière avicole est confrontée au Mali.

Ainsi, selon elle, la filière avicole qui connait depuis quelques années un essor considérable au Mali, contribue au développement économique notamment dans le cadre de la réduction de la pauvreté à travers la création d’emplois, la sécurité alimentaire, mais aussi, elle favorise la culture et la mise en valeur de certains produits céréaliers comme le maïs, le mil, le sorgho, le soja, les produits halieutiques etc.

 

Des chiffres encourageants !    

Madame Sanogo a expliqué que la modernisation de la filière appuyée par les partenaires nationaux et internationaux, a permis aux exploitants de la FIFAM de produire en 2013, 7210 tonnes de viandes pour 4.240.800 poulets de chair, 737 897 040 œufs de table pour 2 732 952 pondeuses. Pour nourrir ces volailles poursuit-elle, les fabricants d’aliment ont produit 140.000 tonnes d’aliment. Ainsi, au regard des chiffres explique la conférencière qu’on constate que la filière a réalisé en 2013 un chiffre d’affaire estimé à 86 milliards de FCFA.

Avec une croissance moyenne de 20% par an, les aviculteurs de la Fifam envisagent en 2014, de produire 8 208 tonnes de viande, 811 684 775 œufs de consommation et 160 000 tonnes d’aliments pour un chiffre d’affaire estimé à 103,46 milliards F CFA.

La filière avicole est un créneau pourvoyeur d’énormes emplois compte tenu de sa diversité. Ainsi, il ressort des explications de la conférencière que 2670 exploitants emploient, en permanence, 13 400 employés. Quant aux industriels du secteur, composés essentiellement d’accouveurs et de fabricants d’aliments, ils emploient environ 1100 personnes.

«la FIFAM est convaincue que les aviculteurs et tous les autres acteurs de la filière avicoles sont capables de satisfaire les besoins de la population malienne en matière d’œufs et de viande de poulets à bob prix grâce à la modernisation du secteur. Toutefois, les importations frauduleuses des produits avicoles (poulets congelés, découpés, œufs) constituent de gaves dangers pouvant compromettre les productions nationales et la santé des consommateurs de produits avicoles» a fait remarqué madame Sanogo Diarata Traoré.

Elle ajoutera que l’importation incontrôlée de produits avicoles a engendré des conséquences graves allant jusqu’à la fermeture des couvoirs et de exportations avicoles dans quelques pays de la sous-région notamment en Côte-d’Ivoire, au Cameroun, au Sénégal, au Togo etc.

Notons que pour la commercialisation des produits avicoles sur le marché national, beaucoup d’effort ont été consentis par les producteurs. Ainsi, le kilogramme de chair est cédé par les aviculteurs aux marchands détaillants au prix moyen de 1.800FCFA, mais, il peut chuter parfois à 1500FCFA. Pendant ce temps, l’œuf de table est cédé au détail au prix de 50 FCFA. Pour atteindre ces prix pratiqués, les aviculteurs, selon les explications de la présidente de la FIFAM ont fait preuve d’une grande maitrise de charges malgré les la fluctuation des prix des intrants.

En dépit de cette réalité, les exploitants constatent un désintérêt presque total de l’Etat malien par rapport à la filière.

Pour cela, madame Sanogo demande des autorités des actions de soutien durables pour que la filière puisse jouer pleinement son rôle moteur de création d’emplois et d’assurance d’autosuffisance alimentaire.

Comme difficultés de la filière, la première responsable des aviculteurs du Mali a surtout fait cas du refus des banques d’accorder des crédits bancaires aux aviculteurs, manque de subvention de l’Etat, l’importation frauduleuse des produits avicoles (poulets congelés, découpes, œufs), manque d’abattoirs spécialisés, déficit et cherté des poussins d’un Jour, manque d’équipement spécifique de transport.  «Ces problèmes  entravent, non seulement, les productions nationales, mais aussi, compromettent la santé des consommateurs de produits avicoles» a martelé madame Sanogo Diarata Traoré.

Rappelons qu’au Mali, les attentes des populations en matière de viande sont loin, très loin  d’être comblées. La norme FAO de consommation en viande par habitant et par an, est estimée à 42kg. Au Mali, le niveau de consommation de viande par habitant et par an, est de 3, 06 Kg alors que le Mali est le premier pays de la zone Uémoa en ressources animales.

Pour les responsables de la FIFAM, les aviculteurs maliens sont capables de satisfaire les besoins de la population malienne en matière d’œufs et de viande de poulets et cela, à bon prix, si l’Etat apporte son aide aux acteurs de la filière.

Dieudonné Tembely 

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