Le jeudi 30 mars, la fédération des producteurs d’huile d’aliment bétail du Mali (FENAPHAB) a organisé une conférence de presse à la Maison de la presse pour couper court aux rumeurs qui circulent, indélicatement rapportée par certains médias que la FENAPHAB a bénéficié d’une exonération du gouvernement malien. L’évènement a regroupé la présence du président de ladite fédération, Moctar Goïta, qui avait à ses côtés son Segal Sidiki Diabaté et son vice-président Fantamadi Goïta.
« Depuis un certain moment les producteurs ont été accusés de fixer des prix abusifs sur leurs produits prétendant avoir reçu une exonération fiscale de l’Etat malien » a indiqué le Segal Diabaté. Or il n’en est rien pour le moment, si l’on croit aux propos du Secrétaire général de la FENAPHAB. Selon lui, des arrêtés ont été signés, la fédération a reçu la lettre confidentielle du ministre des Finances, des décisions ont été prises pour fixer le prix d’huile et d’aliment bétail et l’Etat en contrepartie devait renoncer à ses taxes sur ces produits. Que bien que les dossiers aient connus une telle avancée dans les circuits , jusque-là aucune huilerie en République du Mali n’a bénéficié d’une quelconque exonération.
En faisant la genèse des démarches entreprises, il dira que les dossiers ont été déposés en aout . Cependant, la partie gouvernementale, dira-t-il, a fait trainer les choses jusqu’à l’expiration de l’arrêté le 31 janvier. A ses dires, durant 6 mois leur fédération a couru partout derrière l’application de ces exonérations, sans succès. A leur grande surprise, c’est cette même fédération qui se trouve aujourd’hui, affirme-t-il , victime d’accusation gratuite d’avoir reçu cette exonération tout en continuant de vendre ses produits à des prix élevés.
« Nous souhaitons rencontrer le Gouvernement afin qu’il prenne la décision d’une dérogation pour que nous puissions bénéficier de l’exonération. On a impliqué notre ministre de tutelle en charge du Développement rural qui a saisi son homologue des Finances à ce sujet, mais jusqu’à présent rien n’a encore été fait dans ce sens» a-t-il fait savoir.
En invoquant la vie de leur fédération, M. Diabaté a indiqué que le cahier de charges signé avec le Gouvernement n’a pas été respecté dans son exécution. Toute chose qui a entrainé des conséquences financières pour les producteurs. S’y ajoute le fait que la campagne passée de la CMDT n’a pas été bonne. Ce faisant, ils n’ont pas pu bénéficier du taux de graine habituel qui était déjà payé à la CMDT. Eu égard à tout cela, la fédération fut obligée d’acheter de graine à l’étranger. Ce qui a entrainé des frais additionnels au niveau du cordon douanier. A cet effet, tous ces facteurs et d’autres auront des répercussions sur le prix des aliments bétail sur le marché.
Parlant des usines regroupées au sein de la fédération, le Segal Diabaté a fait savoir que la FENAPHAB est composée de 98 usines qui produisent l’aliment bétail et des huiles alimentaires. Lesquelles usines à leur tour sont aussi victimes d’accusation par les éleveurs et les consommateurs.
« L’Etat a des moyens et des services pour nous saisir ou pour nous sanctionner mais pourquoi il ne le fait pas ? le marché est libre, les gens sont en train de faire des spéculations et on apprend par voie de presse que la cherté est de notre faute » a-t-il déploré.
Une autre information, non des moindres, sortie de cette conférence de presse est relative au fait que les 32 000 tonnes que le Président de la Transition a promis aux consommateurs ont été mal reparties. Que 6 usines d’huilerie ont été choisies pour la production. A ses dires, ces huileries ont produit d’aliments bétails qui sont stockés à Koutiala, Sikasso, Bougouni et dans le District de Bamako. Pour le moment souligne-t-il, la fédération n’a pas de mainmise sur cette production.
« Chaque année la fédération a besoin environ de plus de deux à Trois millions de tonnes de graine. Une chose qui n’est même pas dans la mesure du possible actuellement. Mais nous sommes engagés à payer toute la production à la CMDT. Qui a toujours produit de 300 000 à 350 000 tonnes qui est d’ailleurs insuffisant. C’est pour cela on se dirige vers les pays voisins, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Benin et le Togo » a-t-il conclu.
Par Fatoumata Coulibaly