Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, le directeur national de la pêche, Alhassane Touré dit Sandy a développé les grands axes de la politique nationale de la pêche. Selon lui, la part de la pêche dans l’économie du pays est importante. Elle se chiffre à hauteur de 90 milliards de F CFA en année normale. Malgré cette performance, le secteur est confronté à des difficultés qui freinent son développement.
En vue d’atteindre ces objectifs, explique le directeur national de la pêche, le gouvernement du Mali s’est fixée trois axes prioritaires pour sa politique. Ces axes se résument à l’amélioration de façon durable du dispositif de gestion, la promotion du secteur privé et le renforcement de la coopération transfrontalière par des actions concrètes.
La réalisation de ces axes, selon le spécialiste en rizipisciculture, va augmenter, entre autres, les performances économiques de la filière poisson par un accroissement de la valeur ajoutée, l’amélioration des conditions socio – sanitaires et éducationnelles des communautés de pêche, l’augmentation de la production de l’aquaculture, des pêcheries dans les fleuves, lacs, mares, la préservation des écosystèmes halieutiques et la mise en place d’un système efficace de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du schéma directeur de la pêche et de l’aquaculture. Pour la mise en œuvre de ces axes, l’Etat dépense déjà 73.959.750.000 F CFA.
Pour cet ingénieur des eaux et forêt, la contribution du sous secteur de la pêche au budget national s’élève à hauteur de 90 milliards de F CFA en année normale soit 4,2% du PIB. Cette performance peut être améliorée.
90 milliards de F CFA, soit 4,2% du PIB
Mais cela passe par : ” le renforcement des capacités des cadres par un transfert de technologie et de technicité dans le domaine des différents systèmes de production aquacoles et la formation des acteurs. Aussi, l’Etat doit mobiliser des ressources financières pour la mise en œuvre du plan d’action dont le mécanisme de financement doit être pris en compte dans la loi des finances, c’est à dire sur le budget d’investissement spécial. En plus de tout cela, nous souhaitons que le développement du secteur privé de la pisciculture soit accompagné. L’élaboration des plans d’aménagement et de gestion participative des pêcheries, le développement des infrastructures de conditionnement et de valorisation des produits de la pêche et de pisciculture peuvent contribuer à augmenter la part de la pêche dans l’économie du Mali “, a déclaré Sandy.
Une potentialité énorme pour l’emploi des jeunes
Pour le directeur national, le sous secteur de la pêche représente une potentialité énorme pour l’emploi des jeunes. C’est pourquoi, dit-il, ” De concert avec L’ANPE, le FAFPA, le secteur privé et les collectivités, nous avons élaboré une démarche de pisciculture artisanale pour valoriser les plans d’eau et faire de la pisciculture un outil de développement local. Mieux nous souhaitons l’inscription dans les programmes de développement social économique et culturel, (PDSEC) du volet pisciculture. Egalement, un guide de la pisciculture a été élaboré avec nos partenaires techniques pour faciliter la vulgarisation et la réplication de l’activité par les acteurs “.
Notons que la direction nationale de la pêche a été créée par la loi 05 009 du 17 Février 2005. Elle est chargée, notamment, d’assurer la promotion et la modernisation des filières halieutiques et aquacoles dans le cadre d’une gestion durable des ressources halieutiques, élaborer et veiller à l’application de la réglementation relative à la pêche, de concevoir et veiller à la mise en œuvre de la politique de développement du secteur de la pêche et de l’aquaculture, à la mise en œuvre des programmes dans les domaines de l’appui conseil, de l’animation, de la vulgarisation, de la formation et de l’information à l’intention des acteurs de la filière, centraliser, traiter, et diffuser les informations et données statistiques se rapportant au secteur de la pêche.
Moussa SIDIBE