Au Mali, les services officiels dénombrent plus de 10 millions de bovins, 34 millions d’ovins caprins et enfin 1 millions de camelins. Malgré cette grande richesse animale, la première de la sous-région, le pays importe à coût de plusieurs milliards de Franc CFA le lait et les produits laitiers. Aussi, la ration alimentaire du malien en viande demeure bien en deçà des normes internationales. Ce paradoxe, mis en évidence par le président du Synelprov, peut avoir plusieurs explications, dont la plus unanime est que le secteur de l’élevage ne bénéficie pas d’attention particulière nécessaire à son épanouissement.
En effet, selon Barou Fall, les professionnels du secteur sont confrontés à de nombreuses difficultés. Au nombre des contraintes égrainées par M. Fall, il y a la problématique d’acquisition effective des droits de propriété foncière; insuffisance d’aménagement des espaces pastoraux ; insuffisance de l’hydraulique pastorale ; vols d’animaux. S’y ajoutent la difficulté d’acquisition de l’aliment bétail, dont les coûts sont exorbitants; l’inaccessibilité des éleveurs au financement. La liste n’est pas exhaustive. Pour autant, les professionnels ne désespèrent pas. Tout en se réjouissant de l’affectation de 15% du budget nationale à l’agriculture, Barou Fall a demandé qu’au moins 30% de cette allocation soit affectée au sous-secteur de l’élevage. Autre lueur d’espoir ? Les retombées des 135.000 doses de semences animales bovines, gracieusement offertes à l’Etat malien par sa Majesté le Roi Mohamed VI du Maroc. « Il est heureux de constater déjà qu’il en est résulté plusieurs naissances de veaux de bonne qualité » a affirmé le président par intérim du bureau sortant.
Un grand pas franchi
Rappelant les objectifs de l’organisation, M. Fall a soumis des doléances aux autorités. Entre autres, les éleveurs veulent que soit mise à leur disposition une grande superficie dans l’office du Niger ; et qu’une solution soit trouvée au drame que vivent actuellement les éleveurs dans le gourma. Aussi, le Synelprov souhaite vivement la création d’un ministère chargé de l’élevage et des ressources animales.
Quant au représentant du ministère du Développement rural, Mamadou Dougoucoro Coulibaly, il a reconnu que le niveau de développement des élevages reste en deçà des attentes. « L’apport de l’élevage est insuffisant, il peut et doit être amélioré », disait-il. Cependant, M. Coulibaly est conscient de l’énormité des défis à relever pour arriver à un élevage performant, capable de combler les besoins des Maliens en lait et autres produits laitiers. Parmi les défis, il a mis l’accent sur la difficulté liée à l’alimentation des animaux. Une problématique à laquelle « nous n’avons pas de solution », a-t-il précisé. S’ajoute à cette contrainte majeure, le faible niveau d’organisation des acteurs. A ce niveau, Mamadou reconnait qu’un grand a été franchi avec l’avènement du Synelprov, dont la création, en novembre 2008, a suscité et continue de susciter de l’espoir, tant chez les professionnels qu’au département.
Autre temps fort de la cérémonie a été la lecture de deux motions. A travers la première, le congrès a salué le dévouement du Général Ismaïla Cissé au service du Synelpro.
Des commissions ont été constituées pour la relecture du statut et du règlement intérieur. Et au terme des travaux, un nouveau bureau a été mis en place par le Congrès. Il est présidé par Barou Fall.
Issa B Dembélé
Une chose à encourager
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