La création d’un décret est une étape, sa mise en application en est une autre. C’est cette seconde que réclame la Coopérative des Aviculteurs du Mali (CAMA) pour interdire l’entrée au Mali des viandes de volaille aux qualités douteuses. Les membres de la coopérative ont exprimé leur vœu de voir ce décret appliqué lors d’un point de presse, déroulé le mardi dernier, à la Maison de la presse de Bamako.
Dans sa déclaration liminaire, le Président de la CAMA a donné, en chiffres, les pertes engendrées par cette importation frauduleuse de la chair de poulet: près de 1.007.075.000 euros (soit plus de 12 milliards de francs CFA) pour l’Etat et les Aviculteurs de la place.
C’est pour dire que cette importation tue la production nationale, d’où l’appel lancé aux autorités pour son interdiction. Dans cette importation, les aviculteurs accusent un élu de la nation de soutenir les importateurs frauduleux.
Il s’agit de l’Honorable Oumar Mariko, le Député élu à Kolondièba. Pour le Président de la CAMA, l’Honorable Mariko est en déperdition en affichant son soutien aux importateurs frauduleux de la chair de poulets. Sa position va également au devers de la politique du gouvernement du Mali qui a interdit par décret cette importation.
«Je crois que cet élu de la Nation ne pourra pas gagner son combat pour la destruction de l’économie nationale. Car, il ne sera pas suivi dans ses aventures par les autres députés de l’Assemblée Nationale, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité présidentielle».
Le Ministre de l’élevage et de la pêche que nous avons rencontré à ce propos a été formel la dessus : «Je suis en mission du Président de la République qui m’a demandé à développer ce secteur en appuyant par tous les moyens possibles les aviculteurs du Mali. Telle sera ma ligne directrice», a ajouté Cheickné Labass Haïdara qui a salué de passage le travail des Gendarmes et Douaniers maliens qui luttent sans relâche contre l’importation de poulet de chair. Pour lui, il y a non seulement une question économique liée à cette importation, mais aussi des dangers liés à la consommation de cette chair.
Ces produits peuvent provenir des pays infectés par la grippe aviaire et transportés dans de mauvaises conditions pour déjouer les barrières douanières. Au vu de toutes ces conséquences, son interdiction est salutaire pour les Maliens.
Partant de ces considérations économiques et sanitaires, nous pouvons qualifier de peine perdue le combat du Dr Oumar Mariko à aider les importateurs de la chair de poulet à mener leurs activités en toute tranquillité.
Notons que l’Aviculture moderne, si elle est bien faite, constitue aujourd’hui une activité créatrice d’emplois au Mali avec 3127 Exploitants recensés en 2016 par la CAMA et la FIFAM. L’activité peut nourrir à la fois les aviculteurs ainsi que leurs employés, les fabricants d’aliments volaille, les importateurs de produits vétérinaires, etc.
L’interdiction de l’importation de poulet de chair va ajouter un plus à ces avantages ci-dessus cités.
Par Ambaba de Dissongo
Que la CAMA aille se faire foutre où elle veut ! Nous savons tous que Mariko est fou mais pas quant il s’agit de justice sociale. Au lieu de chercher â protéger les aviculteurs, l’État se devait de protéger les consommateurs. On ne peut pas laisser le citoyen crever de faim pour assurer le développement d’un quelconque secteur.
Que ces Messieurs de la CAMA nous disent combien coûte un poulet à BAMAKO et combien est le salaire d’un gardien à BAMAKO ? Et pourtant un poulet coûte environ 1000 FCFA à BOSTON et le salaire minimum est 12 dollars/heure, soit environ 7000 FCFA/heure. Vu le coût de production très bas par rapport aux pays développés, le prix du poulet n’est pas à la portée du citoyen on veut nous conseiller du protectionnisme dans un domaine aussi vital que l’alimentation.
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