Diéma : Le problème récurrent du vol de bétail

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Informer et sensibiliser la population sur les mesures à prendre pour réduire le vol de bétail dans le cercle de Kita, Nioro du Sahel et Diéma, membres du Réseau de la dynamique régionale pour le paix de Kayes.

Tel était l’objectif d’un atelier de plaidoyer lobbing qui s’est tenue à Diéma le 30 septembre dernier. Cet atelier s’inscrivant dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale pour la paix. Il a été initié par la dynamique régionale de Kayes sur financement du Projet de gestion non violente des conflits appelé GENOVICO. Le vol de bétail est devenu un problème récurrent depuis plus de deux décennies dans la 1ère région du Mali, précisément dans les cercles de Kita, Nioro du Sahel et Diéma. Il est commis généralement par des bandits armés et des bergers.

L’impunité, la divagation des animaux, l’abattage clandestin, la mauvaise organisation des éleveurs et la méconnaissance des lois régissant les conditions d’élevage et de mobilité des animaux sont autant de facteurs. On se souvient encore des crises qui ont éclaté entre les agriculteurs et les éleveurs dans les années 97-98 qui avaient pour origine, la disparition du bétail. Ces crises avaient entrainé des morts d’hommes, la destruction du cheptel, l’effritement des liens sociaux et des relations inter sociales et professionnelles, etc. Elles s’orientaient vers un conflit inter ethnique avec les prises de position de la diaspora. Si rien n’est fait, les éleveurs, ayant commencé à s’armer, risquent de sévir.

Les membres de la dynamique régionale pour la paix de Kayes ont mené des actions de plaidoyer-lobbing sur un certain nombre de faits : l’exploitation du bois de veine à Kita, la présence des exploitants de bois et de charbon mauritaniens sur le territoire du Nioro du Sahel et la diminution du vol de bétail dans le Sahel Occidental. Face à cette situation, la dynamique régionale pour la paix de Kayes a entrepris la mise en place de points focaux d’information sur le vol de bétail. Ces points focaux sont composés d’éleveurs transhumants, d’agropasteurs, de bouchers et d’opérateurs économiques de la filière viande résident dans les trois cercles. D’où la tenue à Diéma de cet atelier de plaidoyers-lobbing. Durant cette journée, sous la houlette d’éminents facilitateurs, Seydou Sangaré, ADISSAH-HELVETAS à Diéma et Ibrahim Barry du Centre d’étude et de promotion agropastoral (CEPAP) Nioro du Sahel, une quarantaine de participants, composée de maires, de représentants d’organisations paysanne, des présidents de chambres, des responsables d’ONG des cercles de Nioro du Sahel et de Diéma (Kita étant absent), ont discuté et échangé autour des thématiques suivants : le recensement des cas de vol constatés au niveau des deux cercles, l’identification et les critères de choix, les radios de proximité, l’engagement des réseaux et les mesures à prendre pour lutter contre le vol de bétail. Trois groupes de travail, ont été constitués pour traiter les thèmes relatifs à l’engagement des réseaux face aux cas de vol de bétails, chaque localisé selon ses propres réalités.

Au terme des travaux, plusieurs recommandations ont été formulées, entre autres, informer et sensibiliser la population sur les cas de vol de bétails, les mécanisme de déclaration et de recherche, le renforcement des liens de collaboration entre les réseaux et les autorités locales, créer des cadres de concertation entre les réseaux des éleveurs, des agriculteurs, des associations de jeunes, des représentants des radios de proximité et les RECOTRAD. Il y a également lieu d’analyser et capitaliser les cas de vol portés à la connaissance des réseaux et ses partenaires, rechercher et dénoncer auprès des autorités compétentes tout cas de vol de bétails, veiller à la mise en place des brigades de surveillance dans les villages. Il reste à organiser les bergers sur les mécanismes de surveillance et de protection du bétail, créer des comités d’information sur les cas de vol au niveau des marchés à bétail et des rampes d’embarcation, créer un cadre d’é­chan­ges entre les réseaux et les villages frontaliers.

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