Le Syndicat National des Eleveurs laitiers et Producteurs de Viande était, ce samedi 23 Avril, face à la presse à la maison de la presse de Bamako. Cette conférence de presse était animée par Barou Fall, président du SYNELPROV assisté du 2ème vice-président Monsieur Hamidou Cissé et du secrétaire général, Monsieur Boubacar Diallo. L’objectif de cette conférence de presse était d’attirer l’attention des hommes de média sur la problématique de l’élevage au Mali.
Le Mali pays d’élevage regorge un potentiel de production animale capable de couvrir ses besoins en lait, viande et dérivés, introduit Monsieur Barou Fall, président du syndicat National des Eleveurs et Producteurs de Viande. A ses dires, le Mali est le 1èr pays d’élevage de la zone UEMOA et 2èm de la zone CEDEAO avec plus de 10 Millions de bovins, 31 millions d’ovins-caprins, 900 000 camelins et 35 millions de volailles. L’élevage joue un rôle important dans l’économie nationale, car contribue à hauteur de 10% du Produit intérieur brut (PIB) et assure 15% des recettes d’exportation du pays. Ce qui fait de ce secteur la 3ème recette d’exportation de notre pays après l’or et le coton. Selon le principal conférencier, l’élevage génère plus de 34% des recettes monétaires des ménages ruraux et contribue pour une part importante à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. A en croire le président du synelprov, le Mali dispose d’importantes ressources fourragères estimées à plus de 77 millions de tonnes capables de couvrir l’ensemble des besoins du pays estimés à seulement 20 millions de tonnes. Le Mali, explique Monsieur Fall, dispose d’énormes potentialités en matière d’élevage. Malheureusement, tous ces potentiels restent insuffisamment exploités déplora-t-il. A l’en croire, l’alimentation des bétails est l’un des problèmes majeurs qui assaille le secteur de l’élevage au Mali. Car dira-t-il, les animaux n’ont plus d’aménagement pastoral, et disposent même pas d’un couloir pastoral communément appelé ‘’bourtol’’. A ce problème, il faut ajouter le problème de santé animale et de l’insécurité ambiante.
Prenant la parole, le Dr Faman Doumbia Secrétaire chargé à la formation dira que sur les 35 milliards prévus pour la campagne 2014-2015, 5 milliards seulement ont été alloués à l’élevage. Et seulement 67 784 400 fcfa ont été mobilisés. Où est parti le reste de l’argent, s’interrogea-t-il. A ses dires, l’élevage constitue le parent pauvre du secteur du développement rural. « Il n’y’a pas de volonté politique réelle pour développer l’élevage », renchérit Boubou Doucouré. A l’en croire, le Ministère de l’élevage est une coquille vide car ne disposant pas de moyen pour travailler. Désemparé et déçu, il enfonça le clou « au Mali, il n’y’a pas un plan pour le développement de l’élevage, rien. On navigue à vue, rien ». « Nos rapports avec l’APECAM sont les plus exécrables », dira Abdoul Wahab Touré. Avant de poursuivre, « l’APECAM ne nous sert à rien » indiqua-t-il. Et Monsieur Touré de tirer à boulet rouge le président de l’APECAM Monsieur Bakary Togola. Le Président de l’APECAM explique Monsieur Touré pense que l’APECAM se résume aux agriculteurs. Car n’ayant jamais apporté une aide à l’élevage depuis qu’il est à la tête de cette organisation faitière. C’est pourquoi, nous avons refusé de participer au SIAGRI 2016, car refusant d’être un faire valoir indiqua-t-il. Les animaux présents au SIAGRI ne sont pas les nôtres renchérira Abdoulaye Touré. « Nous avons décidé de boycotter le SIAGRI, car on doit s’occuper de nous avant le salon » ajouta-t-il. Dans un document remis à la presse dont nous avons reçu copie, le SYNELPROV dénonce le refus du Ministre de l’élevage et de la pêche de recevoir une délégation de SYNELPROV qui était venue le féliciter après la création du ministère de l’élevage.
Abdrahamane Sissoko