Au cours d’une conférence de presse animée le 9 août 2012, à la Maison de la Presse, René Alphonse, Président de la Fédération nationale groupement interprofessionnels de la filière bétail viande au Mali (FEBEVIM), a indiqué que plus de 50% du cheptel malien est menacé de décimation à cause de la crise du nord.
Avec un cheptel estimé à 9 millions de bovins et 32 millions d’ovins-caprins, l’élevage occupe une place très importante dans l’économie malienne. Troisième produit d’exportation, après l’or et le coton, il contribue à 14% au produit intérieur brut. Aujourd’hui, suite à la crise qui secoue le Mali dans sa partie septentrionale, ce potentiel économique qui a de tout temps fait la fierté de notre pays est menacé. René Alphonse, Président de la FEBEVIM, est formel. Selon lui, si rien n’est fait dans l’urgence, il faut craindre que le Mali ne perde plus de 50% de son cheptel. Le Président de la FEBEVIM a salué les efforts exceptionnels qui sont faits par le Gouvernement du Mali, des personnes physiques et morales du Mali et des partenaires étrangers, pour voler au secours des personnes déplacées à l’intérieur du Mali et celles ayant trouvé refuge à l’extérieur du pays. Cependant, il a dénoncé le fait que les éleveurs et leurs animaux ont été laissés pour compte. Il a rappelé que face au conflit dans le nord, les éleveurs sont obligés d’effectuer des déplacements inhabituels en direction de régions dans lesquelles ils n’ont pas développé antérieurement des relations sociales avec les communautés locales. Mieux, il dira qu’avec les campagnes agricoles catastrophiques au plan de la sécurité alimentaire en 2011, suite aux perturbations de la saison hivernale au Niger, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Mali, les agriculteurs des zones d’accueil, dans tous ces pays, se montrent peu conciliants et sociables. « La grave situation alimentaire pour le cheptel a amené les populations des zones d’accueil à considérer que la présence des éleveurs constitue une menace pour les champs de culture, donc pour la sécurité alimentaire dans les zones de repli », a-t-il indiqué. Par ailleurs, des éleveurs du Mali ayant rejoint des pays limitrophes sont considérés comme des refugiés. Ce qui les contraint à une sédentarisation non habituelle pour eux, exigeant d’importantes réserves alimentaires, mais aussi en eau et en produits vétérinaires pour assurer leur propre survie et celle de leurs troupeaux. « Toutes choses qu’ils ne possèdent point si des mesures ne sont pas prises en vue de juguler les conséquences comme la recrudescence des maladies… », a-t-il déclaré. Il a ajouté qu’à Djenné, les animaux d’habitude passent la saison sèche dans le delta et l’hivernage dans le Senno à Bankass et Koro. « Avec le conflit actuel, les animaux sont obligés de rester dans les communes de Fakala, Madiama, Danadougou Fakala et alentours. Les capacités de charge de ces communes étant limitées, 25 000 bovins se trouvent ainsi menacés », a-t-il révélé. Tout compte fait, René Alphonse est convaincu que si des mesures appropriées ne sont pas concrétisées, il n’est donc pas étonnant que nous assistions à des conflits meurtriers entre agriculteurs et éleveurs. « A l’échelle nationale, c’est la moitié du cheptel, soit environ 50% des animaux du Mali qui sont exposés d’une manière précoce et inhabituelle à une véritable crise alimentaire et une dégradation alarmante de leur état sanitaire », a-t-il indiqué. Face à toutes ces menaces, René Alphonse pense que les partenaires techniques et financiers et le Gouvernement du Mali doivent urgemment agir pour sauver 50% du cheptel malien, en assurant l’approvisionnement des éleveurs en aliment bétail, en eau et en intrants du genre vitamines et autres produits vétérinaires. La conférence a enregistré plusieurs témoignages d’éleveurs spécialement venus de Tombouctou, Mopti, Djenné.
Assane Koné
Les maliens malades de la peste
Un Mali qui répand la terreur,
Mali que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les bêtises de la terre,
La Peste (puisqu’il faut le voir dans cette désolation)
Capable d’enrichir en un jour toute une garnison,
Faisait aux maliens la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, puisque certains parvenaient à s’enfuire :
On n’en voyait point avec la marque
“Je cherche à combattre au nord” ;
Nul n’est n’excité de remord ;
Ni Brdm ni Char d’assaut
La lapidation et sa dure loi
Les alcooliques la fuyaient :
Plus d’amour, partant plus de joie.
Iyad tint conseil, et dit : Mes chers compatriotes
Je crois que la Charia nous ôtes
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus mécréant de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la lapidation parfaite
L’islam nous apprend qu’en de telles fêtes
On fait de pareils châtiments :
Ne nous rigolons donc point ; voyons sans indulgence
L’état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits Ifoghas de suprématie
J’ai trahi ma patrie
Qui m’avait tout donné
Et m’a vraiment tout pardonné
Même il m’est arrivé quelquefois
de massacrer à Menaka
Et à Aguelhoc en cas
Ou vous me pardonnerez, cette fois; Sachez que je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus mécréant périsse.
– Sire, disent les bérets verts, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, tuer gardes, soldats, envoyés au nord,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur enlevez trop de remord,
En les ôtant de cette pénible vie
Et quant à Aguelhoc l’on peut dire
Qu’ils étaient dignes soldats
Etant de ces gens-là qui sur les munitions
Se font un plaisir de s’en servir
Ainsi dit Kati, et flatteurs d’applaudir.
On n’osa trop approfondir
D’Aqmi, ni du Mujao, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
Les bérets rouges vinrent à leur tour et dirent : On a souvenance
Qu’en un ATT de Régime passant,
La gloire, les parades cinquantenaires et on pense
Quelque diable aussi nous poussant,
On a tondît cette Ortm par les bouts de nos kalach
On n’en avait nul droit, puisqu’il faut parler Cnrdre.
A ces mots on cria haro sur les bérets rouges
Un camp quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ces maudits bérets rouges
Ces pelés, ces galeux, d’où venait tout leur mal.
Leur peccadille fut jugée un cas pendable.
Frapper l’Ortm d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort par torture n’était capable
D’expier leur forfait : on le leur fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc (Iyad) ou rouge (commandos paras).
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