Contre l’importation de viande fraiche de volaille au Mali : La DNCC déterminée à appliquer le texte

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Interdite par l’arrêté interministériel n°09-1652/MIIC-MEF-MEP-MSIPC du 8 juillet 2009, l’importation de la viande fraiche de volaille oppose depuis quelques jours la direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC) et les importateurs de ce produit. Face à cette situation, le directeur national de la DNCC, Modibo Kéita, a affirmé l’engagement de son service à appliquer les textes en la matière.

 Lors d’un entretien avec la presse sur la situation qui oppose la DNCC aux commerçants importateurs de la viande fraiche de volaille au Mali, le directeur national de la DNCC a réaffirmé son engagement de traiter cette affaire conformément au texte réglementaire en la matière.

Il a tout d’abord précisé aux hommes de médias que l’importation de la viande fraiche de volaille au Mali est interdite. Au demeurant, au Mali, a-t-il détaillé, le régime du commerce extérieur est basé sur 2 principes : le principe de la liberté et le principe de la prohibition.

Le différend qui oppose la DNCC et les commerçants importateur de la viande fraiche de volaille s’inscrit dans ce 2e cas du fait que l’importation de ce produit est interdite par un arrêté interministériel depuis 2009. Il y a un arrêté interministériel, n°09-1652/MIIC-MEF-MEP-MSIPC du 8 juillet 2009, qui interdit en son article 1er l’importation de la viande fraiche de volaille en République du Mali, a confirmé M. Kéita.

En violation des dispositions de cet arrêté, des opérateurs économiques importent de la viande fraiche de volaille et la vendent sur le marché national. La DNCC se dit engager à aller jusqu’au bout de cet combat, car elle ne fait qu’appliquer les dispositions de cet arrêté. Nous sommes en train d’appliquer les dispositions de l’arrêté interministériel et ils estiment que nous abusons d’eux. Nous ne sommes pas là pour faire ce qui nous enchante, mais pour appliquer les textes, a-t-il rappelé.

Il a expliqué l’entrée frauduleuse de ce produit au Mali par le système de groupage de produits. Les importateurs profitent de ce système, selon le directeur national, pour dissimiler la viande fraiche de volaille, non autorisée à l’importation, au poisson qui est autorisé pour la faire franchir les cordons douaniers. Il a précisé que de la DNCC n’a livré aucune intention d’importer depuis l’adoption de cet arrêté portant sur la viande fraiche de volaille.

Il a assuré que les conteneurs de viande de volaille saisis, qui sont à l’origine de ce différend, seront détruits conformément à la loi, tout précisant que ces produits ne sont pas importés dans les conditions normales. Ce qui, pour M. Kéita, les rend dangereux à la consommation et nuisibles à la santé des consommateurs. Il a aussi attiré l’attention des opérateurs économiques qui se livrent à cette pratique et les consommateurs que le développement de l’importation de la viande fraiche de volaille détruit le secteur de l’élevage de volaille au Mali avec comme corollaire l’augmentation du nombre de chômeurs.

Face à cette situation, il a invité les importateurs à plus de responsabilité et de civisme, car, dira-t-il ils ont l’obligation de fournir de produits sains aux consommateurs tout en les conseillant de rompre avec l’importation des produits non autorisés. Il a invité les consommateurs à faire attention aux produits qu’ils achètent et à exiger la qualité pour leur propre bien-être.

Youssouf Coulibaly

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4 COMMENTAIRES

  1. l’arrêté interministeriel n° 2015-1535/MCI/MEF-SG du 5 juin 2015 fixant la liste des produits produits prohibés à l’importation et à l’exportation n’interdit pas l’importation de volaille fraiche, alors faut-il se fier à l’arrêté n°09-1652 de 2009 où celui de 2015. et allez savoir qui abroge qui?

  2. Dans un pays comme le nôtre, appliquer du protectionnisme sur les produits alimentaires relève de la criminalité. Même dans les pays nantis quand l’État fait cela pour développer la production locale c’est après avoir subventionné les prix pour qu’ils soient à la portée des bourses. Nous qui sommes parmi les populations les plus pauvres au monde ne devrions pas payer la note d’un protectionnisme insensé. Déjà un poulet peut coûter 4000 FCFA à Bamako, ce qui est plus cher qu’à New-York ou New Deli. Que l’État prenne d’abord des mesures pour rabaisser les prix avant d’imposer des mesures coûteuses pour le citoyen.

  3. C est vrai que les consommateurs doivent être pris en compte dans les décisions qui pourraient renchérir le coût de la vie. Mais il faut aussi penser qu il n y a consommation que quand il y a emploi. Il y a lieu de donner les moyens aux producteurs en leur fixant des objectifs ambitieux en terme de production et de prix de vente. Si chacun pense seulement a ses intérêts, les intérêts globaux de ce pays ne seront jamais préservés.

  4. Laissez les commerçants importer ces viandes là, il y va de l’intérêt des consommateurs!Si les producteurs locaux ne veulent pas, personne ne les empêche de vendre moins cher ou d’améliorer la qualité / prix de leurs produits!
    Empêcher les gens d’importer des denrées alimentaires dans un pays où les gens ont faim c’est cette même pratique que nous combattions sous GMT quand l’importation des melons était interdite jusqu’à ce que le stock d’une certaine dame Mariam Traoré soit épuisé…Laissez les textes de côté et pensez au ventre des consommateurs pour une fois surtout en cette fin d’année. 😉

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