Après le ton donné en décembre 2014 par l’acquisition de 135 000 doses de semences bovines offertes par le roi du Maroc, le programme d’insémination animale prend son galon grâce au Centre national d’insémination artificielle
Aujourd’hui, le programme d’insémination du Centre national de l’insémination artificielle animale (CNIA) est dans la dynamique d’améliorer le revenu des producteurs maliens (par l’augmentation du lait et de la viande) et de réduire considérablement la facture d’importation du lait et des produits laitiers. La production laitière des vaches métisses à considérablement augmenté comparativement à celle des vaches locales (21/j pour la race locale contre 25/j pour les métisses). Résultat du programme d’insémination, la quantité de lait des éleveurs fournissant la mini laiterie de Kasséla a aussi augmenté en passant de 45 litres de lait par jour en 1998 à plus de 3500 litres aujourd’hui.
Conformément à la mission à lui assignée par la loi N°2015-024 du 11 juin 2015, le CNIA contribue considérablement à l’amélioration des productions animales par l’utilisation de la technique de l’insémination artificielle pour la production de lait et la viande au Mali. C’est dans ce contexte qu’il prévoit en 2017 l’insémination de plus de 21 000 vaches : 20 000 avec les semences des races à lait et 1000 avec des semences des races à viande ; le démarrage de l’insémination artificielle chez les petits ruminants ; l’installation de 15 centres privés de diffusion de l’IA ; la formation de 40 agents d’élevage en IA ; le recyclage de 30 inséminateurs et la diffusion du service de l’insémination à plus de 5000 éleveurs. Telles sont les perspectives du CNIA qui a tenu, sous d’heureux auspices, sa toute première session du conseil d’administration le 26 janvier dernier. Cette session s’est déroulée dans un contexte d’opérationnalisation du centre qui poursuit les activités d’insémination animale dans 15 bassins de production dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao et le district de Bamako.
Le CNIA est une importante structure nationale de l’ombre, un véritable outil qui améliore le rendement laitier et boucher à travers le croisement avec les races exotiques. Depuis sa création à une date récente, le centre a mené d’importantes activités sur le terrain avec à la clé des résultats forts appréciables. Le taux de réussite de l’insémination artificielle se situe aujourd’hui entre 44 et 60%. Le nombre total des vaches inséminées s’élève, à la date du 31 décembre 2016, à 15 741. Les veaux nés du programme d’insémination sont au nombre de 6 077 dont 3143 mâles et 2 934 femelles. Selon les sources proches du centre, toutes les naissances observées pendant l’année 2016 sont issues des inséminations de mars 2015 à mars 2016. Les vaches inséminées à partir d’avril 2016 ont commencé à mettre bas à partir de janvier 2017.
Cette rentabilité du centre serait encore meilleure s’il bénéficie de plus d’accompagnement. En effet, le centre a besoin de plus de produits de synchronisation et d’inséminateurs. Le renforcement des capacités des organisations professionnelles d’éleveurs permettra une meilleure appropriation des activités d’insémination artificielle et leur prise en charge par les professionnels.
Daniel KOURIBA