C’est un réel cri de cœur que les pasteurs maliens réunis en colloque les 16 et 17 avril 2014 à Bamako, ont émis. Ils demandent au gouvernement et à ses partenaires de réagir de toute urgence, avant la période de soudure (mai-juillet) sinon une réelle hécatombe plane sur le cheptel dans 4 régions du Mali.
A la faveur de la clôture, de colloque qui a vu la participation de tous les partenaires techniques et financiers du Mali intervenant dans le domaine de l’élevage au Mali avec le royaume de la Belgique en tête, les pasteurs participants venus de toutes les régions du Mali en ont profité pour se faire entendre du danger imminent qui guette le cheptel des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal.
Ainsi, dans une motion lue à la clôture, ils ont remercié les PTF du Mali qui accompagnent le pastoralisme puisque convaincus de son rôle primordial dans la réduction de la pauvreté et le développement global du Mali ; reconnaissant la volonté politique des autorités à promouvoir le pastoralisme au plan national, saisissent l’occasion offerte par cet atelier pour attirer l’attention du Gouvernement malien sur la redoutable crise en perspective dans les zones pastorales des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal, suite au déficit caractérisé du fourrage.
Et qu’à cet effet, si rien n’est fait avant la période de soudure allant de mai à juillet 2014, il faudra s’attendre inévitablement à une forte mortalité animale et par ricochet l’anéantissement des moyens d’existence, déjà précaires au sortir de la récente crise qu’a vécue la zone (centre et Nord du Mali), des éleveurs pasteurs.
Ils ont également décrié l’insécurité résiduelle qui entrave à présent les efforts de reprise des activités socio économiques particulièrement dans les zones pastorales. Il faut noter que la situation sécuritaire précaire de ces zones font d’elles des zones de vole de bétail par excellence et les éleveurs payent le prix fort de ces actes de banditisme.
A la fin du colloque, les participants ont fait des recommandations portant entre autres sur : la définition d’une nouvelle politique nationale d’élevage ; l’application effective des textes législatifs et réglementaires essentiels au pastoralisme, leur diffusion et, procéder à une relecture prioritaire de ceux liés à la commercialisation du bétail (y compris les accords bilatéraux), à la sécurisation de l’espace et des autres ressources pastorales et poursuivre l’actualisation de la législation vétérinaire ; l’amélioration de la compétitivité des filières, la sécurisation des biens, droits et moyens d’existence des peuple pasteurs, à l’accès aux services de base et à leur inclusion politique.
Harber MAIGA