Le premier coup de seringue de la campagne nationale de vaccination de cheptel 2014, a été donné samedi dernier par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita (IBK). C’était à Marakakoungo, en présence de plusieurs ministres dont celui délégué chargé de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire, Nango Dembélé.
C’est à Marakakoungo, chef lieu de la commune rurale de Zan coulibaly, situé à 80 km de Bamako en allant vers Ségou, que le président de la République IBK a procédé au lancement officiel de la campagne nationale de vaccination de cheptel. L’objectif visé par cette campagne est de lutter de manière efficace contre les principales maladies animales comme la péripneumonie contagieuse bovine, le charbon symptomatique des bovidés, la peste des petits ruminants, la dermatose nodulaire contagieuse bovine, la clavelée et variole caprine.
Après avoir souhaité la bienvenue à la délégation présidentielle, le maire de la commune rurale de Zan Coulibaly, Amara Diakité, a indiqué que le choix porté sur son village n’est pas fortuit. Pour lui, il s’explique par le fait que sa commune est reconnue sur le plan national et international pour sa production de bétail, de la viande et du lait.
Le Mali une puissance dans l’espace Uémo et Cédéao
Selon les données du ministre délégué chargé de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire, Nango Dembélé, le Mali est une puissance dans l’espace Uémoa et Cédéao en matière d’élevage. Avec 9 400 000 bovins, 29 850 000 ovins-caprins 1 389 000 équidés, 940 000 camelins, 75 000 porcins et 35 000 000 volailles, le Mali occupe le premier rang dans l’espace Uémoa et le deuxième dans l’espace Cédéao après le Nigéria.
Dans notre pays, plus de 80% de la population rurale pratiquent l’élevage, ce qui fait qu’il constitue la principale source de subsistance d’un nombre important de cette population. Le secteur de l’agriculture contribue au PIB est de 38% et 12% sur le plan national. L’élevage a donc une place prépondérante dans l’économie nationale avec une exportation d’environ 20% de sa production animale sur pied pour une valeur comprise entre 55 et 60 milliards de F CFA par an. Le secteur occupe le 3e rang dans l’exportation malienne après l’or et le coton contribuant ainsi à l’équilibre de la balance commerciale de notre pays.
Le secteur est aussi considéré par le ministre Nango Dembélé, comme un véritable moyen de fertilisation des sols grâce à la fumure organique produite par les animaux. En plus de cela, il permet aussi de créer des emplois dans les zones rurales.
Malgré ces apports, le sous-secteur de l’élevage est confronté à d’énormes difficultés pour mener à bien cette mission. A l’en croire au ministre, le cheptel malien souffre de certaines maladies qui sont aujourd’hui des défis à relever pour la santé animale. Aussi, il regrette la contre performance de la campagne précédente à cause de la crise qu’a connu notre pays.
Pour combler ce retard, le ministère délégué chargé de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire s’est fixé des objectifs comme le renforcement les services vétérinaires ; le plaidoyer actif pour des ressources additionnelles et le renforcement de la coopération sous-régionale, régionale et internationales et enfin l’appui aux éleveurs, pasteurs traditionnels, fermes modernes d’élevage au sein de agropoles qui seront conçues de espaces de concentration des investissements et des activités agroindustrielles de production et de valorisation des production agricoles et animales.
IBK veut faire du Mali une puissance exportatrice de produits agricoles
En remettant les 10 000 doses de vaccins au président du Conseil supérieur des ordres des vétérinaires du Mali (CSOV), le président de la République, IBK, nourrit l’espoir de faire du Mali une puissance exportatrice de produits agricoles. Pour lui, cette campagne de vaccination contre les maladies de bétail pour la préservation du cheptel national ne peut que réconforter le Programme d’action du gouvernement qui est de faire du Mali une puissance agricole exportateur des produits agricole à l’horizon 2018.
A l’en croire, avec la mise à la disposition de 125 000 doses semences animales de très haute valeur génétique par le Roi Mohamed VI va permettre de d’accroitre, non seulement la production laitière mais aussi celle de la viande de très bonne qualité. Ce qui va renforcer davantage le rôle économique important que l’élevage occupe au Mali. Le président IBK promet aussi la mise en place d’une politique d’abattoir pour permettre à notre pays de se hisser au sein des meilleurs pays producteurs de la viande.
IBK a invité tous les Maliens à s’y mettre pour faire de cette campagne une réussite sur l’ensemble du territoire national. « Il est important que les vaccinations aient lieu et engagent tous ce qui est en République du Mali…pour qu’elles soient entendues qu’il y a de vaccins et qu’il faut que le bétail ait accès à ce vaccin là pour sa protection et pour la qualité de ce qui va nous revenir en tant que consommateurs. C’est très important pour la santé animale et la santé publique », a-t-il rappelé.
Le représentant des éleveurs de Marakakoungo, Hassane Barry, a saisi l’opportunité pour remercier le président IBK pour son engagement en faveur du monde agricole et particulièrement pour les éleveurs. Il a aussi souligné, à l’attention du président, les difficultés qui minent leur secteur et qui ont pour noms : manque de pâturage, de conflit avec les agriculteurs et vol de bétail.
Quant au représentant de l’APCAM, Galadjo Kola Diallo, il a encouragé la politique du gouvernement pour le développement du monde rural et félicité l’octroi de 15% du budget national au développement du secteur.
Envoyé spécial, Youssouf Coulibaly