Augmentation du prix de la viande : Le gouvernement et les bouchers en négociation

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A cause d’une situation conjoncturelle, le prix du kg de la viande a connu une légère augmentation la semaine dernière sur le marché national. Pour atténuer la souffrance des consommateurs à travers la stabilisation des prix, le gouvernement a ouvert des négociations avec les responsables de la filière bétail viande.

En ce mois de février, le prix de viande a connu une augmentation par rapport à la même période de l’année écoulée, selon les statistiques des services techniques du ministère du Commerce. Mais le gouvernement n’entend pas laisser cette situation perdurer ; d’où son engagement à échanger avec les acteurs clés, en vue de diligenter  une solution.

Selon les services techniques de la Direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (Dgcc), à travers le pays, le kilogramme de la viande avec os est vendu entre 2 000 et 2 500 FCFA, soit un prix moyen de 2 078 FCFA/kg. Ce prix moyen a augmenté par rapport à l’année dernière à la même période (2 064 FCFA/kg).

À Bamako, constate-t-on, des  fluctuations du prix du kilogramme de 2 200 à 2 300 Kg voire 2 400 FCFA ont été observées par endroits.

A en croire les mêmes sources, ce phénomène s’explique par les facteurs ci-après :la  baisse de l’approvisionnement des marchés urbains en bétail de boucherie. L’insécurité au centre du pays, qui complique la transhumance des animaux vers les centres urbains de consommation. En conséquence, l’offre de bétail est passée de 2 700 têtes le mois dernier à 1 490 têtes, provoquant aussi la cherté du prix du bétail avec une moyenne de 325 000FCFA la tête à 335 000 FCFA.

A ces facteurs, s’ajoutele renchérissement du prix de l’aliment bétail, dérivé de la graine de coton dont la pénurie a déjà été signalée. Le prix moyen du sac de 50 kg est de 8 451 FCFA, en hausse de 13% par rapport à son niveau de l’année passée à la même période ; l’exportation des animaux sur pied vers les pays voisins à forte demande et à des prix attractifs. Le nombre de bovins exportés pendant ce mois est estimé à 18 547 têtes contre 10 520 têtes le mois précédent, soit une hausse de 76%, rapporte la Direction nationale de la production industrielle et animale  (Dnpia).

Face à des difficultés d’acquérir les animaux de boucherie à des prix raisonnables, apprend-on,  les syndicats des boulangers de Bamako, de Kati et de Sikasso ont saisi les structures de la Dgcc dans la perspective d’augmenter les prix du kilogramme de la viande bovine avec os.

Des négociations ont été ouvertes en rapport avec les structures de la Dnpia, notamment à Sikasso, en vue de parvenir à un accord avec les représentants de cette corporation.

Ces négociations doivent se poursuivre à Bamako et à Kati, sous l’égide du département en charge de l’Elevage qui assure la tutelle du secteur à travers la Dnpia.

Des efforts consentis, des solutions préconisées

Faut-il le souligner, pour prévenir cette situation, le Gouvernement a consenti une exonération de la TVA à l’achat et à l’importation de la graine de coton. Cependant, la pénurie de la graine de coton à l’issue de la campagne cotonnière 2019-2020 de la Cmdt risque d’annihiler ces efforts de stabilisation du prix du tourteau de coton et par ricochet, celui de la viande.

Qu’à cela ne tienne, le gouvernement, à travers ses services techniques, est en train de développer des mécanismes visant à trouver une solution rapide à la flambée du prix de la viande.

Ainsi, pour renforcer l’offre de bétail sur le marché, la Dgcc envisage de prendre des mesures suivantes :la suspension temporaire de la délivrance des intentions d’exportation de bétail sur pied et du tourteau ; le contrôle des exportations de bétail à travers des patrouilles mixtes avec d’autres services au niveau des points de sortie du territoire national.

Par ailleurs, des dispositions doivent être prises pour sécuriser le trajet des marchands de bétail vers les villes de consommation.

Oumar KONATE

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