Selon les statistiques du département de l’élevage et de la pêche, le sous secteur de l’élevage contribue à hauteur de 19 % du Pib (produit intérieur brut) national. Il est le troisième contributeur aux recettes d’exportation du Mali après l’or et le coton et contribue à hauteur de 80 % des revenus pour les pasteurs et 18 % pour les agropasteurs. L’élevage, ajoutent les mêmes données, est la principale source de revenus pour plus de 30 % de la population malienne. En termes d’effectif, indiquent toujours les statistiques, le cheptel malien est estimé à 15 millions de bovins et 32 millions d’ovins/caprins, 980 000 camelins et 37 millions de volailles. Ce qui place le Mali à la première place des pays d’élevage de l’Uemoa et au second rang des pays de la Cedeao, après le Nigéria par l’importance des effectifs et la diversité des races animales.
Malgré cette richesse pastorale dans notre pays, il ressort des constats que l’élevage reste toujours confronté à des difficultés. Parmi celles-ci, l’on note le manque d’espace où les bétails peuvent manger, de passage des bétails pour faciliter la mobilité du troupeau, problème d’aliment bétail. Des embarras qui ont entre autre comme conséquence : conflits entre éleveurs et agriculteurs. Pour mettre fin cette situation qui n’arrange personne (autorités, éleveurs, agriculteurs, etc.), sur initiative de la Fédération nationale des groupements interprofessionnels de la Filière bétail viande au Mali (FEBEVIM), appuyée le Projet d’appui au pastoralisme au sahel (Praps) et sous la présidence du Ministère de l’élevage et de la pêche, se tient dans la salle Siraba Togola un atelier national sur le foncier pastoral et la mobilité du troupeau (23,24,25 janvier 2017). Les travaux ont été ouverts par le ministre de l’élevage et de la pêche, Dr Nango Dembelé. Sujet très large pour concerner un seul département, il avait à ses côtés ses homologues de l’agriculture, Kassoum Denon, de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, des représentants de ses homologues de l’environnement, et des domaines de l’Etat, des autorités politiques, administratives et politiques de Sikasso, du président de l’Apcam, Bakary Togola, etc.
Prennent, aussi, part à cet atelier sur le système pastoral ou pastoralisme qui occupe 70 à 80% du cheptel national près de 15 % entre pasteurs, agropasteurs, structures techniques, Ong, du Mali de toutes les régions du Mali et du District de Bamako. L’objectif est de partager les contraintes liées à la mobilité des animaux et les textes relatifs au foncier pastoral pour une meilleure coordination des actions. Le président de la Febevim, Boubacar Bah, a salué le gouvernement de la subvention de l’aliment bétail à 30 %. Avant de demander aux autorités d’étendre la subvention à toutes les unités qui font de l’aliment bétail. Selon le président de l’Apcam, Bakary Togola, c’est bien de s’assoir ensemble, d’échanger, de réfléchir pour trouver une solution définitive à la sauvegarde des troupeaux, faciliter leur alimentation, empêcher leur vol, faciliter leur passage. Dr Nango Dembélé s’est dit fortement soucieux de la menace qui pèse sur la transhumance; au pastoralisme à cause des contraintes liées à l’occupation et à la réduction des espaces pastoraux dû à l’extension des superficies agricoles, la méconnaissance des textes législatifs et réglementaires qui reconnaissent le droit foncier pastoral et la mobilité des animaux, la pression démographique et l’urbanisation galopante. «Mon département attend de cet atelier une mise en commun des réflexions pour une plus large diffusion et une meilleur application des textes sur le foncier pastoral et la mobilité des animaux, en vue d’une meilleure exploitation de nos vaste étendues de pâturage et l’instauration d’une cohabitation pacifique de toutes les exploitations de ressources naturelles», promet le ministre. Durant les trois jours, plusieurs thématiques seront traitées par les délégués : la charte pastorale et la transhumance transfrontalière ; la politique foncière agricole ; le rôle des commissions foncières agricoles ; le transfert de certaines infrastructures d’élevage aux collectivités décentralisées.
Hadama B. Fofana