Assemblée générale extraordinaire de l’association des vétérinaires et ingénieurs d’élevage : “Le Mali est le seul pays qui brime ses enfants au profit d’autrui” dixit le président Modibo Kouyaté

0

La maison de la presse a abrité l’assemblée générale extraordinaire, ce samedi 06 février, de l’association des vétérinaires et ingénieurs d’élevage diplômés de l’IPR de Katibougou. Dans le but d’informer, de sensibiliser et de faire des recommandations pour réparer l’injustice faite aux ingénieurs d’élevage et aux vétérinaires.
Les ingénieurs d’élevage, épine dorsale de la santé animale au Mali souffrent. A cet effet, leur association à la tête son président M. Modibo Kouyaté, a rencontré la presse.
Au cours de cette assemblée M. Modibo Kouyaté a dit que : “Le Mali est et a toujours été un pays où l’élevage occupe une place importante, prépondérante tant économiquement que culturellement”.
L’Association des Vétérinaires et Ingénieurs Diplômés de l’Institut Polytechnique Rural (IPR) de Katibougou a été portée sur les fonts baptismaux en 1998. Pour la défense des intérêts matériels et moraux de ses membres surtout quant il s’est agi de relire les textes vétérinaires à savoir la loi N° 86-64 AN-RM du 26 juillet 1986 portant autorisation de l’exercice à titre privé de la profession vétérinaire et la loi N°88-45/AN-RM du 06 mai 1988 portant institution de l’Ordre National de la Profession Vétérinaire. IPR ne forme plus les ingénieurs depuis 1995.
Le Mali, pour de multiples raisons, a décidé vers le milieu des années 1980 de privatiser un certain nombre de professions dont la santé animale. Ainsi, à partir de 1986 des unités et des pharmacies vétérinaires privées ont commencé à s’installer dans le pays en cohabitation avec la pharmacie vétérinaire du Mali (PVM) qui a définitivement cessé ses activités en 1995. Alors, pour s’installer à son compte dans ce domaine, M. Kouyaté indique qu’il fallait être détenteur du diplôme d’Ingénieur d’Elevage ou d’un diplôme équivalent selon la loi N° 86-64AN-RM du 26 juillet 1986 portant autorisation de l’exercice à titre privé de la profession vétérinaire.
“La loi sur la pharmacie vétérinaire qui vient d’être votée par l’Assemblée Nationale dit que les Ingénieurs d’Elevage(IE) qui détiennent au moment de la promulgation de la loi un établissement de pharmacie donc une activité d’importation vont continuer leur activité. Mais aucun IE ne sera plus autorisé à faire cette activité.”, a dit M. Kouyaté.
Pour lui, cela est injuste car pour des questions de moyens et d’opportunités la porte est fermée à certains maintenant. Autrement dit, les IE qui ont fait les bancs ensemble l’un a le droit et l’autre non. Ou bien c’est le parchemin qui est la condition ou ils ne pourront pas. Alors que, dit-il, la Constitution du Mai dans son article premier dit que tous les maliens naissent libres et égaux en droit et en valeur. Selon toujours M. Kouyaté, dans la perspective du droit d’établissement des vétérinaires dans les pays de l’UEMOA la dramatique conséquence de cette loi sera de priver des maliens au profit des ressortissants des autres pays de l’UEMOA non pas pour des questions de compétences mais de personne. Ces étrangers qui viendront s’installer au Mali non pour traiter les animaux mais pour vendre les médicaments seront les premiers à plier bagage en cas de crise. La Mali est le seul pays qui brime ses enfants au profit d’autrui. Il reste le bon élève de l’application des principes édictés au niveau communautaire même au détriment de ses propres intérêts et bien sûr par la faute d’autres maliens.
Le dernier ministre du Développement Rural a le jour même du remaniement ministériel le 15 janvier pris la décision N°2016 00021 / MDR-SG portant liste nominative des membres du conseil transitoire de l’Ordre des Vétérinaires du Mali, dont les bureaux avaient été dissous par le même au mois de septembre sous le prétexte que le mandat avait expiré. Cette décision inique a été prise dans la précipitation en violation des textes législatifs et réglementaires en vigueur en République du Mali car la directive 01 n’a pas encore été transposée ; pour preuve, lorsque le mandat du bureau arrive à terme, des élections sont organisées pour renouveler les instances. Il n’existe nulle part dans nos textes qu’un conseil transitoire doit être mis en place. Le ministre à ce niveau a fait preuve d’abus de pouvoir car lorsqu’il a écrit au bureau sortant de prendre les dispositions pour le renouvellement, la date du 29 octobre 2015 lui avait été proposée.
Et enfin M. Kouyaté au nom de l’association, a fait certaines doléances, écrire au Président de la République pour ne pas promulguer la loi sur la pharmacie en l’état, plus de solidarité entre les IE en tout lieu et en tout temps. Il faut que chacun se mobilise pour le développement de notre pays et il faut combattre l’injustice jusqu’au dernier degré, le taux d’égoïsme est très élevé au Mali, on s’aime plus, il faut s’aimer les uns les autres donc il est grand temps qu’on change, a-t-il conclu.
Gaoussou KANTE
Stagiaire

Commentaires via Facebook :