Le phénomène gagne du terrain ! Tant à Bamako, à Ségou qu’à Mopti, l’abattage clandestin et la consommation de viande d’âne prend de l’ampleur. Le commerce de viande et de peau d’âne rapporteraient beaucoup d’argent. Ainsi, la pratique est devenue le domaine d’excellence des ressortissants du Nigéria qui, on le sait, sont très forts dans le faux et cherchent de l’argent par tous les moyens illicites du monde. Un tour horizon ces dernières semaines sur la saisie de peaux et de viande d’âne ainsi que l’arrestation de certains auteurs.
Récemment, dans la Venise malienne, le commissariat de police de la ville de Mopti, suite à des informations glanées par-ci par-là, a arrêté un nigérien et son complice malien. Ces deux personnes avec d’autres complices sûrement dispersés dans la ville, procédaient à l’abattage clandestin d’âne dont la peau et la viande sont destinées au Nigéria. Ils ont été mis hors d’état de nuire par les éléments du commissariat de police de Mopti qui sont à féliciter et à encourager de passage. Puisqu’aux dires des spécialistes des services vétérinaires, l’abattage clandestin et la consommation de la viande d’âne qui en est issue sont punis par la loi. Sur le plan sanitaire, c’est pire. La consommation de viande d’âne dans certaines conditions est très dangereuse pour la santé des populations.
A Ségou, ce sont les autorités administratives qui ont procédé au brûlage de peaux et de viande d’âne. Ces peaux et viande avaient été saisies quelques jours plutôt sur l’axe routier Bamako-Ségou.
Dans les environs de la ville de Bamako, plus précisément à Sanankoroba, il existait un abattoir moderne (fermé il y a quelques jours) bien équipé spécialisé dans l’abattage d’ânes, dont la viande, selon les responsables de l’abattoir, est destinée à l’exportation plus précisément vers la Chine. Cet abattoir, chose bizarre, exerçait dans la légalité. Le promoteur de l’unité d’abattage d’ânes de Sanankoroba, Moussa Diawara avait soutenu, lors de la visite des élus de Kati sur les lieux, avec preuves à l’appui, qu’il a un agrément, donc une autorisation délivrée par les services habilités.
La mairie de la localité en question où est implanté l’abattoir, soutient qu’elle n’a pas été associée à l’ouverture et à l’implantation de l’abattoir. Selon les habitants de la localité, certains travailleurs de l’abattoir sortaient très souvent avec de la viande d’âne qui était vendue aux bouchers de la localité et même ceux de Bamako. Ces produits sont ensuite revendus aux populations sur nos marchés et dans nos dibiteries.
Aux dernières nouvelles, le promoteur de l’unité d’abattage d’ânes de Sanankoroba, Moussa Diawara a décidé de mettre les clés sous les paillassons. Il a décidé de fermer l’unité. Il dit avoir pris cette décision suite aux vœux de certains imams qui lui ont donné des conseils sur la légalité de ces abattages avec les règles et les pratiques de l’islam.
A titre de rappel, il a reconnu ne pas exercer dans la clandestinité. Puisqu’il a été autorisé à s’installer et à travailler par des actes administratifs. Il s’agit par exemple de la Décision N° 149 du 2 novembre 2015 portant autorisation d’implantation et d’exportation de la ferme d’embouche et d’aviculture de la Société Chinoise Malienne de Commercialisation des Produits Animaux (SCMPA SARL) au capital de 1 000 000 FCFA et d’autres rapports des services d’assainissement. Des actes pris peut-être en violation de la loi vétérinaire. Avec la complicité évidemment des hauts cadres de l’Etat. Au Mali c’est toujours comme ça.
Désormais, Moussa Diawara n’a que ses yeux pour pleurer. Le manque à gagner de cette fermeture de l’unité d’abattage s’élèverait à plus de 200 millions de FCFA. A moins qu’il ne change d’activités. Les cadres malhonnêtes qui l’ont mis dans l’erreur peuvent-ils l’aider à sortir de ce pépin financier ? Non ! L’Etat, à travers les services concernés, doit situer les responsabilités.
Toutefois, même si la viande d’âne est consommée mais rarement dans certaines parties du Mali, elle n’est pas une viande de boucherie. Mais avec le laxisme, à tous les niveaux, dans ce pays, on se demande si la viande d’âne ne se retrouve pas dans nos assiettes ? «Malheureusement, c’est une réalité. Il faut le reconnaître, il y a bel et bien de la viande d’âne sur le marché», avait expliqué un vétérinaire de l’Abattoir Frigorifique de Bamako.
M.M.B
Vous allez arrêter de nous casser le tympan avec cette histoire d’âne ! Où est le problème si quelque part au monde les gens raffolent de viande d’âne et qu’ils viennent l’acheter chez nous ? Hier tous près un article de presse disait qu’une peau d’âne vaut 80 000 FCFA au Nigeria et je suis certain que ça vaut plus en Chine. Au lieu de saisir l’opportunité et développer la filière âne nous nous mettons à piailler comme si l’abattage de bourriques était la fin du monde alors que l’âne et même le chien son bel et bien consommés chez nous.
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