Longtemps considéré comme le fournisseur incontournable des Maliens en viande, dont bouchers et consommateurs étaient tous satisfaits, l’Abattoir frigorifique de Bamako n’est plus que l’ombre de lui-même aujourd’hui.
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Situé en Zone industrielle du district de Bamako, l’Abattoir frigorifique de Bamako a été créé dans les années 1960 sous le régime de Modibo Kéita (paix à son âme). Même si l’Etat possède des actions dans l’Abattoir, un opérateur économique du nom d’Abdoul Wahab Moulékafou en serait l’actionnaire principal. L’Abattoir est régulièrement pris d’assaut par un monde fou composé d’administrés et de bouchers.
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En plus des locaux de son administration, l’Abattoir abrite une chambre froide pour la conservation de la viande, une triperie pour l’abattage du mouton et de la chèvre et une autre pour l’abattage du bœuf. Il y a aussi des enclos, qui servent à conserver les bétails, notamment les bœufs avant leur abattage.
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Environ 400 bouchers y font abattre quotidiennement des milliers de bêtes (moutons, chèvres, bœufs). Les bouchers paient eux-mêmes leurs bêtes et les acheminent à l’abattoir. Après le dépeçage, la viande est inspectée par les docteurs vétérinaires de l’abattoir, qui sont habilités à dire si elle est comestible ou non. Pour service rendu, les bouchers paient à l’abattoir une taxe de 710 F CFA par tête.
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L’Abattoir frigorifique de Bamako est actuellement désapprouvé par beaucoup de nos compatriotes, à commencer par ses premiers partenaires, les bouchers. Ces derniers lui reprochent son incapacité de mettre à leur disposition certains matériels indispensables à leur travail et de remplacer les instruments dégradés. Ils s’indignent aussi du fait qu’il n’y ait dans l’enceinte qu’« un petit hangar de rien du tout pour plus de 400 bouchers ». Toutes choses, qui sont souvent source de « conflits » entre l’administration et les bouchers.
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L’image de l’Abattoir s’est beaucoup dégradée à cause de la récente crise de la viande, dont les consommateurs subissent encore les séquelles. Il est blâmé pour son incapacité à approvisionner le marché alors que l’Etat lui avait confié cette charge en subventionnant « momentanément » la filière viande.
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C’est pour toutes ces raisons, affirme un syndicaliste, que les bouchers se sont réunis au sein du Syndicat des bouchers et chevillards du district de Bamako en vue de « canaliser et défendre les intérêts de tous les bouchers ».
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Toutefois, les bouchers espèrent que la « situation de plus en plus dégradante de l’Abattoir s’améliorera dans un futur proche pour notre bien ».
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Ogopémo Ouologuem
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(stagiaire)
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