A cause de ses mauvaises conditions de transport : La Minusma consomme de la viande malienne traitée à Dakar

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viandeNous avons tout d’abord approché l’Association des Consommateurs du Mali (ASCOMA), qui, par la voix de sa Présidente, Mme Coulibaly Salimata Diarra, explique «on a dénoncé, dénoncé, mais en vain. L’ASCOMA est passée par des sensibilisations. A l’heure actuelle, elle est présente au niveau de l’abattoir frigorifique de Sabalibougou. D’ailleurs, un membre de notre association est dans le Comité de pilotage de cet abattoir».

«Dans les années 1995, on avait mis en place des boucheries témoins, pour juguler les augmentations du prix de la viande, mais, malheureusement, les jeunes diplômés qui avaient été choisis pour ce travail n’ont pas pu être à la hauteur. Cela fut arrêté. Dans les rencontres que l’ASCOMA a eues avec les différents acteurs de la filière bétail et viande, telles que la Mairie, qui était le transporteur mais n’a pas pu tenir le cap, nous avons toujours parlé de la nécessité d’acheminer proprement la viande» a ajouté Mme Coulibaly Salimata Diarra.

La Présidente de l’ASCOMA a saisi l’occasion de notre visite pour pousser un coup de gueule contre la vente anormale aux abords de l’abattoir de la Cité du Niger, qui était auparavant un abattoir national. «Il faut que les gens se mettent ensemble. Les différents intervenants, à savoir l’Etat en premier lieu, les opérateurs économiques et les éleveurs doivent trouver un système efficace pour gérer la situation, parce qu’on sait aujourd’hui que le Mali dispose d’énormes potentialités en matière de bétail».

La Présidente de l’ASCOMA s’est dite touchée d’apprendre que la Minusma s’approvisionne avec de la viande du Mali bien traitée au Sénégal. «Cela s’explique par le fait qu’elle a peur d’etre contaminée, car la viande du Mali n’est pas hygiénique. Raison pour laquelle, elle préfère acheter de la viande du Mali bien traitée au Sénégal, qui revient ensuite ici».

Un transporteur de pain d’Hamdallaye, Mamadou Cissé, dira que notre initiative est la bienvenue. «Tout ce qui va dans le ventre, doit être bien protégé. Si on parvient à trouver une solution par rapport à cette situation, cela ne peut être qu’une bonne chose. On doit approcher les chefs boulangers pour prendre langue avec eux et qu’ils s’engagent.

La bâche qui sert de couverture à la caisse de pain demande beaucoup d’argent pour sa confection, de 12 500 à 15 000FCFA. Si les chefs boulangers n’ont pas donné ce moyen de protection, les livreurs ne peuvent que se contenter d’une couverture en caoutchouc». Cissé demande aux autorités de procéder à des campagnes de sensibilisation auprès des chefs boulangers.

Pour Garibou Saraferé, transporteur de viande au marché d’Hamdallaye, le transport de la viande dans ces conditions ne pose aucun problème. «Nos grands-pères et arrières grands-pères ont fait ainsi, ils n’ont jamais été victimes de maladies dues à des microbes et ils ont eu une longue vie. D’ailleurs, une fois que la viande est cuite, tous les microbes sont tués».

Mamadou Makadji, vendeur de viande au même marché, affirme «nous vendons ici dans un environnement sain. Au moment du transport, nous utilisons de gros sacs. Nous sommes aussi contre ceux qui exposent leur viande à la poussière et aux eaux stagnantes. L’Etat a raison d’agir contre eux. ».

En somme, malgré les nombreuses interventions des différentes associations et des structures chargées de la sécurité des aliments, c’est le statu quo. Comme cela est un combat de longue haleine, qui n’a jamais pu trouver de solutuon définitive, l’Etat doit maintenant prendre des dispositions, avec l’Association des Bouchers et celles des Boulangers du Mali pour garantir un approvisionnement des populations en produits sains acheminés dans les conditions idoines, ou mettre les forces de répression sur le qui-vive.

Adama Bamba

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