Lancée depuis la semaine dernière, la procédure pour l’élection des membres consulaires de la Ccim est bien enclenchée. Les candidats et les électeurs sont invités à s’inscrire sur les listes ouvertes dans toutes les régions auprès des commissions mises en place à cet effet. Si, à ce jour, aucun candidat n’a formellement fait acte de candidature, les intentions des uns et des autres sont connues. Les rencontres formelles, informelles et les tractations vont bon train. Dans cette foulée de va et vient incessant, de coups de fil intempestifs, des noms circulent déjà dans les couloirs. Parmi les prétendants au poste de président, on peut citer le Président du collège transitoire de la Ccim, Mamadou Tiéni Konaté, qui semble avoir beaucoup de chance de rempiler. Il semble s’être beaucoup familiarisé avec ce monde. Il bénéficierait de l’assentiment de nombre des opérateurs économiques de la place. Mais surtout, l’un de ses plus grands atouts reste le redressement de la chambre qu’il a trouvée dans un piteux état. Et aussi, les grandes reformes qu’il a enclenchées et la réussite, un coup de maître, de l’organisation de la 11ème édition de la foire internationale de Bamako (Febak). Il souhaiterait certainement achever cette belle œuvre. Il se positionne comme le favori de cette élection. Un autre favori est le PDG de Syatel Mali, Tahirou Sy, malgré la situation peu reluisante de son entreprise, il dispose d’atouts sérieux à travers surtout son carnet d’adresse bien fourni et la crédibilité dont il jouit dans le monde des affaires malien. Dans une dynamique de relance économique actuelle du pays, il disposerait d’une bonne vision pour donner un second souffle à la Ccim. Un troisième nom circule dans les salons, il s’agit de l’entrepreneur Diadié Sangaré, PDG de Mali-Créances et de la société de placement Saer. Très actif dans le monde des affaires au Mali et dans la sous-région, Diadié Sangaré bénéficierait de soutiens haut placés pour occuper le fauteuil présidentiel. Boubacar Tandja, ce géant de l’import-export, et intermédiaire avec plusieurs sociétés minières au Mali, est également un sérieux prétendant au fauteuil de président de la Ccim. Avec une grande expérience dans le monde de l’import-export et des mines, il faudra compter avec lui. D’autres grands noms du monde des affaires sont également attendus pour la bataille.
De la tension dans l’air
Mais il y a un hic dans le processus lancé par le ministre, car une grogne est ressentie du côté de plusieurs acteurs principaux contre l’arrêté pris par le ministre pour enclencher le processus, la semaine dernière. En effet, l’arrêté N°2015-0066 du 10 février 2015, organisant les élections et fixant le jour ainsi que les heures d’ouverture et de clôture du scrutin des membres de l’assemblée consulaire de la chambre de commerce et d’industrie du Mali, semble avoir du plomb dans l’aile. Nombreux sont ceux qui pensent que le ministre Abdel Karim Konaté a fait fi des réserves de l’avis de la Cour suprême sur la base duquel l’arrêté se fonde. Ces réserves portent d’abord sur la situation des régions du Nord. Ensuite, une élection consulaire d’une telle envergure sans les électeurs de ces régions revient à cautionner la partition du pays. Même si le ministre arrive à faire déplacer le collège électoral par exemple de Kidal à Bamako, cela ne résoudra pas le problème, car les électeurs ne pourront pas tous se déplacer. Mieux, le décret N°2014-0641/P-RM du 21 Aout 2014 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la chambre de commerce et d’industrie du Mali stipule que les élections consulaires se tiennent dans les circonscriptions électorales des électeurs inscrits et non à Bamako. Entre autres griefs qui pourront avoir raison de l’arrêté du ministre, s’il est attaqué. Mais une chose est sûre : au cas où l’arrêté du ministre venait à être annulé pour vice de procédure, il n’y aura pas d’élection, en tous cas pas pour cette année. Mais en attendant, les états-majors des différents prétendants affutent leurs armes. A suivre.
Harber MAIGA