Economie verte : Concept adopte, modèle de développement à trouver

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L’Afrique doit trouver l’équilibre entre les perspectives de développement à long terme et les préoccupations immédiates et urgentes.

La sixième conférence économique africaine sur le thème « l’économie verte et la transformation structurelle » s’est tenue à Addis Abeba en Ethiopie du 25 au 28 octobre dernier dans le sillage immédiat de la conférence préparatoire régionale africaine à « Rio +20 » (voir article ci-dessous). Au cours de la conférence économique, les participants venus d’Afrique et d’autres continents ont examiné les perspectives du continent en termes de promotion du développement durable par une meilleure stimulation de la productivité et une meilleure promotion du développement humain durable. La conférence s’est attachée à promouvoir une meilleure compréhension des politiques qui marchent en Afrique et ailleurs afin de contribuer à améliorer la vie des personnes de façon cohérente avec les défis à long terme du développement durable. « Les économies africaines ont connu une croissance remarquable au cours de la dernière décennie, mais de nombreuses populations n’en n’ont pas partagé les bénéfices. En outre, les économies et les sociétés africaines restent encore très vulnérables aux chocs, dont les effets sont susceptibles d’être amplifiés par le changement climatique et la croissance démographique. D’où le choix du thème de l’économie verte et la transformation structurelle », a expliqué Pedro Conceiçao, économiste en chef du bureau régional pour l’Afrique de la CEA (Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique). Le directeur de la division du développement économique et du Nepad à la CEA, Emmanuel Nnadozie, a, lui, lié le thème de le rencontre, les préparatifs de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique prévu à Durban en Afrique du Sud et de la conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 ».

La mise en œuvre réussie d’une économie verte repose, en effet, sur l’équilibre entre les perspectives de développement à long terme et les préoccupations de développement immédiat et urgent, a expliqué Nnadozie. « Le renforcement des capacités institutionnelles et politiques devrait favoriser une transformation verte à faible coût et doublement gagnante, couplée avec une mobilisation efficace des ressources internes et externes pour l’amélioration des investissement verts », a-t-il développé. L’atteinte de cet objectif requiert une participation effective des entreprises privées et de la Société civile qui contribuera à créer et stabiliser un secteur vert sain. Les pays africains doivent donc réunir ces éléments, afin d’assurer une transformation économique et verte et trouver une nouvelle voie de développement durable, a préconisé le directeur de la division du développement économique et du Nepad à la CEA.

Le thème de la conférence est d’autant plus important que le changement climatique menace sérieusement le développement durable, la réduction de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment en Afrique, relève Mthuli Ncube, le vice président de la Banque africaine de développement. Pour lui, les questions climatiques constituent un lourd défi auquel le continent doit faire face, notamment en termes de productivité, de sécurité alimentaire, d’accès à l’eau, de lutte contre les maladies, de promotion de la biodiversité et de lutte contre la dégradation des sols. La rencontre devait permettre d’étoffer la position commune des pays africains sur la question de l’économie verte par des propositions concrètes et viables. Cette économie verte est au cœur d’une problématique plus globale de développement durable sur laquelle les dirigeants du continent ont une vision claire et énoncée parmi les objectifs principaux de l’Union africaine. « Le débat en Afrique dans ce domaine ne se situe donc plus au niveau d’une prise de conscience de nos dirigeants sur l’importance de l’économie verte. Elle porte sur la nécessité d’identifier un modèle de développement compatible avec cette vision », a expliqué Jean Ping. Il ressort de nombreuses déclarations et résolutions que les dirigeants africains ont déjà adopté le concept d’économie verte, a-t-il confirmé. La persistance de la pauvreté, du chômage et le faible développement humain du continent s’expliquent, de son point de vue, par l’absence de transformation structurelle économique dans le nos pays liée au faible niveau de la diversification, à la fois, de nos économies et des exportations. « L’un des principaux enseignements que l’Afrique a retenu de la crise mondiale est la nécessité d’avoir une économie diversifiée qui puisse créer des emplois décents, créer la richesse et réduire la pauvreté. Cela permettra également aux pays africains de résister aux chocs externes et d’améliorer leur position commerciales globale », a diagnostiqué Jean Ping. Meles Zenawi, le Premier ministre éthiopien qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a dénoncé les anciennes pratiques de déforestation et de développement de l’agriculture qui ne prennent pas en compte le développement durable. Il a développé un plaidoyer en faveur de l’économie verte qui est la voie de développement pour les pays africains qui disposent d’un grand potentiel naturel. La rencontre est le fruit de la collaboration entre la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et leurs partenaires.

Envoyé spécial

Be COULIBALY

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