Les gouvernements africains ont été interpellés par plusieurs voix, tirant le rideau sur la 4è rencontre du Réseau africain de l’économie sociale et solidaire(RAESS) tenue à Bamako du 26 au 29 avril. Les organisateurs de cette rencontre étaient le RENAPESS (Réseau national d’appui à la promotion de l’économie sociale et solidaire) et le RAESS. En attendant l’éveil des gouvernants, le Maroc qui assurait la coordination des réseaux africains a passé le relais au Mali.
«Ayons donc cette capacité d’anticipation pour être dans le bon wagon et emprunter le train qui vient à l’heure et toujours à l’heure », déclarait Mohamed Traoré, Directeur national de la Protection sociale et de l’économie solidaire. Selon lui, le combat à livrer pour l’économie solidaire est de concevoir cette alternative au capitalisme comme une «intelligence en termes de créativité, d’innovation pour répondre » aux besoins du continent.
Pour les acteurs de l’Economie sociale et solidaire, les politiques publiques et les instances qui gouvernent l’économie de marché doivent jouer un rôle important pour humaniser les investissements à caractère lucratif et mercantiliste. « De tel sorte que la primauté humaine soit reconnue en lieu et place du capital », a déclaré Abdramane Poudiougou, chargé de communication du RENAPESS.
Selon les acteurs de l’Economie sociale et solidaire, cette approche doit être inscrite dans toutes les démarches et les initiatives des pouvoirs publics et privés qui tentent d’installer la déconcentration, la décentralisation et la régionalisation. Mieux encore, cette l’adoption de l’économie sociale et solidaire doit tenir compte du rôle incontournable des collectivités locales appelées à faire un travail de promotion du développement inclusif et d’une économie juste et équitable.
L’exemple de la dynamique malienne a été recommandé, car les représentants du peuple (parlementaires et conseillers) ont pu constituer un réseau pour défendre les politiques et les programmes de l’économie solidaire. Dans le domaine agricole, une attention particulière doit être accordée au petit producteur agricole afin de lui offrir les conditions nécessaires et suffisantes pour qu’il devienne une sécurité pour sa famille.
Les des aspects les plus importants de cette rencontre pour les Maliens est que le Maroc a passé le relais au Mali pour la coordination des réseaux africains de l’économie solidaire. Cela est un chalenge pour les Maliens car, au-delà des formes habituelles connues de l’économie sociale et solidaire (coopératives, associations et mutuelles), le champ de cette approche s’est élargi au Maroc avec l’apparition de nouvelles formes d’entreprenariat collectif.
Soumaila T. Diarra
