On assiste depuis quelques années à l’émergence de nombreuses initiatives visant à aider les jeunes à acquérir des compétences technologiques et à intégrer l’économie numérique mondiale. Car, apporter aux jeunes les enseignements et les compétences dont ils auront besoin reste un grand défi mondial. Aussi, près de 60 % des élèves du primaire dans les pays en développement ne parviennent pas à atteindre le seuil minimal de compétences devant être acquises. Ce défi est aujourd’hui d’autant plus complexe que les nouvelles technologies modifient rapidement les compétences nécessaires pour être compétitif sur le marché de l’emploi et accéder aux débouchés disponibles.
Cet enjeu sera au cœur de la prochaine édition du rapport sur le développement dans le monde du groupe de la Banque mondiale consacré aux mutations de la nature du travail. « Les régions du monde, comme l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne, sont constituées en majorité d’une population jeune, cet enjeu impose d’accorder à l’enseignement des compétences numériques une place de premier plan », souligne l’institution financière.
D’ailleurs, on assiste de fait depuis quelques années à l’émergence de nombreuses initiatives visant à aider les jeunes à acquérir des compétences technologiques et à intégrer l’économie numérique mondiale. Ainsi, en 2017, le Groupe de la Banque mondiale a par exemple lancé le programme XL Africa afin de soutenir les entrepreneurs numériques les plus prometteurs. « Sur les plus de 900 entreprises ayant postulé au programme, 20 start-ups ont été retenues et ont pu bénéficier de capitaux d’un montant compris entre 250.000 et 1,5 million de dollars » indique l’institution financière. La note de la banque mondiale explique ce projet a permis l’essor de sociétés comme Pesabazaar, Edgepoint Digital et Asoko Insight, qui sont désormais en mesure de servir un grand nombre de personnes, dans les secteurs des fintechs, de l’assurance santé, des données et des services. Parmi les entreprises qui facilitent la création d’emplois sur des plateformes de travail numérique, on peut citer Andela, qui a formé 20 000 développeurs en Afrique.
Aussi, la Banque mondiale organise depuis 2014 un sommet annuel sur la jeunesse numérique. L’objectif est d’éduquer et d’inspirer la future génération d’innovateurs dans cette région du Pakistan où 50 % de la population a 30 ans ou moins. Cette initiative s’inscrit dans un programme provincial qui ambitionne de créer 75 000 emplois dans le secteur des nouvelles technologies, et plus largement dans le cadre de la stratégie nationale pour le numérique.
Également, il y a quelques mois, la conférence sur « les jeunes, la technologie et la finance », organisée par le Groupe de la Banque mondiale en partenariat avec l’Algérie, visait à mettre en lumière le potentiel d’innovation de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. En montrant comment des entreprises comme Souq. com et Careem sont parvenues à exploiter les technologies de rupture, il s’agissait de discuter des stratégies qui permettraient de transformer la créativité des jeunes de la région en un moteur de croissance.
Enfin, en Jamaïque, un pays où 30 % des jeunes sont au chômage, un projet financé par la Banque mondiale a formé 15 000 jeunes aux métiers du numérique et de l’animation.
Alors que son rapport sur le développement dans le monde 2019 est en cours de finalisation, la Banque mondiale invite les jeunes et les autorités de chaque pays à saisir cette opportunité.
En effet, il est connu de beaucoup que plus de 260 millions d’enfants et d’adolescents dans le monde sont encore privés d’école. Et, pire encore, parce que près de 60 % des élèves du primaire dans les pays en développement ne parviennent pas à atteindre le seuil minimal de compétences devant être acquises. Ce défi est aujourd’hui d’autant plus complexe que les nouvelles technologies modifient rapidement les compétences nécessaires pour être compétitif sur le marché de l’emploi et accéder aux débouchés disponibles.
Aussi, pour la célébration de la Journée internationale de la jeunesse, le 12 aout 2018, le thème de cette année a mis l’accent sur la nécessité d’offrir aux jeunes des espaces sécurisés grâce auxquels ils peuvent contribuer à la liberté d’expression, au respect mutuel et au dialogue constructif. Il s’agit d’espaces physiques, mais aussi civiques, publics et numériques.
Alors, au Mali, les autorités en charge de l’Economie numérique doivent accentuer la sensibilisation auprès des jeunes pour qu’ils saisissent les opportunités qu’offre l’économie numérique. Elles doivent tout mettre en œuvre pour faire profiter cette opportunité au Peuple malien à travers une croissance économique dynamique, à travers la création d’emplois et de richesses.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com