Economie nationale : Une faiblesse inexplicable

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Malgré de nombreux plans structurels et l’Aide des pays industrialisés qui ne faiblit pas, le Mali est toujours classé au rang des Pays les Moins Avancés (PMA). Et pourtant, notre pays regorge de ressources naturelles.  

 

Les principales ressources naturelles du Mali sont l’or et le Coton. Elles jouent un rôle primordial dans l’économie malienne. Notre pays est le troisième producteur d’or africain après l’Afrique du Sud et le Ghana. La production du métal jaune est passée de 6 tonnes en 1993 à 49.7 tonnes en 2012. D’après des études menées dans notre pays, notamment dans le rapport revenus/croissance, l’or représente le quart du PIB et les trois quarts des recettes d’exportation. En valeur, les exportations sont passées de 17.4 milliards de F CFA en 1993 à  1 070 milliards de F CFA en 2012. Les revenus de l’État tirés de l’or (taxes directes et indirectes, dividendes) ont été estimés à 233 milliards de F CFA en 2012, contre 62.3 milliards en 2002. Après l’arrêt brutal d’une bonne partie des exportations d’or à cause du  coup d’Etat du 22 mars, tous les indicateurs démontrent une forte reprise courant l’année 2014. Le secteur minier est, absolument, à promouvoir puisqu’il est l’un des plus grands pourvoyeurs d’emplois au Mali.

 

 

Malgré, toutes ces données positives, un élément de taille coince la rentabilité de l’or pour les populations vivant aux alentours des zones minières et pour la population malienne en général : le déficit de création de valeur ajoutée à travers la transformation locale et le développement de points de vente. Malheureusement, l’absence des prestataires de service nationaux ainsi que des opérateurs aux différents niveaux de l’activité minière (exploitation, sous-traitance, fourniture de services et d’intrants locaux, valorisation et utilisation de produits locaux) rend la situation davantage difficile.

 

 

Le secteur minier, pris de manière isolé, ne produit que l’or faute d’études qui pourraient démontrer la présence d’autres minerais à exploiter. Il est pénalisé par l’absence d’un cadastre minier fiable et d’un mécanisme autonome et approprié de financement que devrait élaborer l’Etat. Le contrôle, le suivi et l’évaluation des sociétés minières restent insuffisant. De plus, les infrastructures énergétiques et de communication dans les zones minières ne sont pas assez développées.

 

 

Pour répondre à ce vide, le gouvernement avait adopté le 27 février 2012, un nouveau code minier qui prévoit entre autres, la possibilité pour les sociétés privées nationales d’acquérir 5 % de participation au capital des sociétés minières, la révision du montant et/ou du taux des taxes et droits liés aux activités minières, la prise en compte du développement des communautés vivant autour des mines, la mise en place d’un modèle de financement de la recherche, de la formation et du renforcement des capacités des ressources humaines du secteur minier et la préservation et la restauration de l’environnement à travers des études d’impact environnemental et social (EIES). Ces mesures devraient permettre d’atténuer les contraintes du secteur et permettre une meilleure insertion de l’industrie extractive dans l’économie nationale. Encore une fois, la crise multidimensionnelle a empêché une bonne mise en œuvre de ces directives d’où la difficulté de vérifier les effets réels du nouveau code minier.

 

 

Les activités minières permettent, quand même, un certain essor du développement local. Ainsi, plusieurs communes rurales ont bénéficié de la construction d’écoles, de dispensaires et même d’infrastructures routières. Dans la Commune de Sadiola, par exemple, les sociétés minières ont financé, pour un coût total de 600 millions de F CFA, la mise en œuvre du Programme de développement intégré de la commune qui intervient dans trois domaines d’activités : l’agriculture et l’élevage, le renforcement des capacités et la micro finance.

 

 

Nécessité de promouvoir la filière cotonnière, notamment, par la transformation locale

L’autre grande ressource du Mali, le coton, représentait environ 1 % du PIB et 15 % des recettes totales d’exportation en 2012. Jusqu’en 2000, c’était le premier produit d’exportation du pays. À cause de la baisse des rendements, la chute du cours mondial du coton, l’octroi par certains pays industrialisés de subventions à leurs cultivateurs, la diminution de la production avec le refus des paysans de cultiver le coton, la mauvaise gouvernance de la filière, le coton avait commencé à connaître de graves difficultés à partir des années 1997/98. Toutefois, depuis la campagne 2008/09, la production cotonnière enregistre une forte augmentation, 23 % en moyenne annuelle. Cette progression s’explique par le soutien de l’État aux producteurs (subvention des intrants d’un montant de 20 milliards de F CFA en moyenne par an, appui-conseils aux organisations de producteurs, prix garantis). Elle résulte aussi du recentrage des activités de la CMDT autour du coton, de l’amélioration de la gouvernance de la filière, ainsi que des cours mondiaux du coton relativement élevés.

 

 

Pour notre pays, bien que les disponibilités en coton de bonne qualité devaient constituer un avantage potentiel, la filière peine à développer une réelle industrie de transformation locale. Les quelques entreprises utilisant les graines de coton, telles que les huileries (Huicoma) et l’industrie textile (Comatex, Fitina, Batexci), ne sont pas dans une forme étincelante. L’augmentation du taux de transformation locale du coton, qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie d’industrialisation du Mali, aidera à mieux protéger la filière contre les fluctuations du cours mondial de cette matière première.

Ahmed M. Thiam

 

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LE MICROCREDIT AU MALI: Un véritable outil de développement rural

Le microcrédit  est un petit crédit remboursable mensuellement et servant à financer une activité économique, durable et rémunératrice pour son porteur. Il s’adresse à des personnes qui n’ont pas accès aux prêts bancaires classiques. Son objectif  est de permettre à des petits entrepreneurs ou des artisans qui n’intéressent pas les banques, de trouver un financement pour développer une activité. Il permet de concrétiser des microprojets favorisant ainsi l’activité et la création de richesse.  De façon générale, le microcrédit est toujours  orienté vers le développement local.

 

 

Au Mali, Les bénéficiaires des microcrédits sont souvent  les femmes.  Parce qu’elles  jouent un rôle essentiel dans la vie économique et sociale de la société rurale malienne. Pour se faire, elles  sont souvent organisées en groupements coopératifs  et associations d’entraide.  Avec  leur  génie, elles arrivent facilement à mettre en place des microprojets pour subvenir aux dépenses quotidiennes de leurs familles et épargner le surplus.

 

 

L’activité de microcrédit encourage les microprojets au niveau local. Ce mécanisme s’est avéré populaire et parfois efficient dans la lutte contre la pauvreté.   En effet, elle touche des secteurs aussi divers  les unes que les autres : l’agriculture (groupements villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles agricoles), l’artisanat (groupements d’artisans, associations artisanales féminines), le financement de l’économie sociale (mutuelles d’épargne et de crédit, banques villageoises), la protection sociale (mutuelles de santé, caisses de santé primaire) ou l’éducation. Ainsi, elle, contribue à l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification familiale et à l’eau potable.

 

 

Dans certains régions et cercles du Mali,  nombreuses sont les femmes qui se rabattent sur les micros finances pour mener à bien de petits projets commerciaux locaux : (fabrication de savons, teinture et vente de basin, commerce …).

L’objectif de la stratégie nationale est d’améliorer l’accès au marché financier de proximité, des populations les plus pauvres, à travers le développement d’institutions de micro finance.

 

 

Pour cela, il existe des acteurs à différentes échelles nationales. Parce que les microprojets  pourraient dans l’avenir être un outil capital dans la lutte contre la pauvreté, l’intégration de la femme dans le processus du développement.  Les caractéristiques majeures du microcrédit sont notamment : le petit montant des prêts octroyés, la collecte de la petite épargne, les délais de remboursement très courts. Les termes et conditions pour les prêts sont généralement flexibles et accessibles aux utilisateurs.

 

 

Il faut noter qu’aujourd’hui, au Mali, plusieurs objectifs de développement  rural  ont été associés au microcrédit. L’épargne en est un élément important, en tant que garantie des prêts. Aussi, le microcrédit  est utilisé comme un élément moteur dans beaucoup d’autres activités de développement communautaire et national.

Rokya Berthé

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