Dans une récente interview, que nous a accordée en marge des travaux de la 5ème journée des Banques et établissements financiers du Mali, le président de l’APBF, Moussa Alassane Diallo, disait que Mamadou Igor Diarra est une chance pour le Mali, à cause de sa grande expérience accumulée au fil des ans dans le milieu bancaire.
Ce jugement positif du PDG de la Banque nationale de développement agricole (BNDA) en faveur du ministre de l’Economie et des Finances, n’est pas une flatterie de circonstance. Il est partagé par beaucoup d’acteurs économiques, notamment le directeur général de la Société de gestion et d’intermédiation, Mamadou Bagayoko. Selon lui, l’économie malienne commence à respirer depuis l’apurement d’une masse importante de sa dette intérieure, soit plus de 200 milliards de Fcfa de liquidité, injectés dans le circuit financier. Cette action du banquier en chef a permis à notre économie d’avoir du souffle, qui se ressent sur le regain de dynamisme dans les activités économiques, qui a généré au premier trimestre 6065 emplois créés dans le secteur formel dont 78,24% occupés par des hommes et 21,76% par des femmes, selon le ministère de l’Emploi de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne. La même source d’ajouter que parmi les emplois créés, 5916 postes sont occupés par des Maliens (soit 97,54%) contre seulement 149 occupés par des expatriés (soit 2,46%).
“Je connais le ministre Igor Diarra pour avoir travaillé avec lui depuis plus de vingt ans, lorsque j’occupais le poste de chef d’exploitation à la BNDA et lui directeur d’exploitation à la BDM” a t-il expliqué. Moussa Alassane Diallo d’ajouter que Mamadou Igor Diarra est un homme de très grande expérience, qui a une expertise avérée en matière d’activité bancaire. C’est donc à la fois une opportunité pour les banques que pour le gouvernement de profiter de son talent de banquier pour engranger de bons résultats sur le front économique. Selon lui, il connaît non seulement les problèmes économiques du Mali, mais aussi et surtout ceux dont souffrent les banques. Connaissant les deux et étant à cheval entre le public et le privé, à travers ses fonctions de ministre et son expérience de plus de vingt ans d’activités bancaires, Mamadou Igor Diarra peut réconcilier à la fois les banques et le secteur public pour mobiliser le financement en faveur de l’économie. Déjà, le ton est donné avec certaines mesures prises dans ce sens. Il s’agit en particulier de la responsabilisation des banques dans la prise en charge des salaires. Une mesure destinée à booster la politique de bancarisation au Mali. “L’ensemble des salaires fait 30 milliards de Fcfa par mois’’, ce montant est largement en deçà des capacités des banques. C’est pour cette raison, qu’il leur a instruit de s’y occuper en retour, il s’emploiera avec son collègue du Travail et de la Fonction publique pour que tous les salaires au Mali soient domiciliés dans les banques pour leur permettre de payer en temps échu. La deuxième mesure concerne le paiement des dettes intérieures. Celui-ci a comme avantage le financement de l’activité économique, qui permettra aux entreprises de payer les impôts, ce qui permet d’alimenter les caisses publiques. Donc, le retour de l’argent est assuré.
Au regard de toutes ces actions, Moussa Alassane Diallo est en droit d’être optimiste quand aux retombées positives des mesures innovantes qu’il est en train d’initier, qui pourra avoir un effet d’entrainement sur l’économie du fait de la cohérence d’approche avec les banques.
Mohamed A. Diakité
