En 2013, la croissance réelle du PIB du Mali n’a été que de 1,6% comparé aux 5,1% attendus dans le programme de politiques économiques et financières. Cela est dû au fait que le pays sort de la pire crise sécuritaire et politique de son histoire depuis son assertion à l’indépendance. L’économie se porte un peu mieux tandis que l’aide des bailleurs de fonds et la confiance des entreprises se rétablissent progressivement. Mais la tâche à accomplir reste gigantesque, selon le mémorandum de politiques économiques et financières élaboré par le ministère de l’Economie et des Finances. Pour la période 2014-2016, le gouvernement du Mali entend se repositionner économiquement.
Ce mémorandum présente les politiques économiques et financières que le gouvernement malien entend mettre en œuvre pour préserver la stabilité macroéconomique, soutenir la reprise économique naissante, accentuer la mise en œuvre des réformes pour l’amélioration de la gestion des finances publiques interrompues par la crise sécuritaire et politique en 2012 et faciliter le développement du secteur privé. Comme grandes variations économiques en 2013, on peut citer le fait que le déficit du compte courant de la balance des paiements s’est creusé pour atteindre 5,2% à la suite de la baisse des cours de l’or et de l’augmentation des importations. Aussi, les dommages subis par les banques dans le nord du pays et la stagnation économique en 2012 sont venus corser la détérioration de la stabilité du secteur bancaire malien. Sans oublier que les recettes fiscales brutes ont été inférieures à 46 milliards de FCFA au montant programmé en raison de la moins-value enregistrée au niveau des impôts directs payés par les sociétés minières. Avec un taux prévisionnel de 6%, les projections pour l’année 2014 sont bonnes.
En effet, ce mémorandum de politique économique et financière à moyen terme et des réformes envisagées pour l’année 2014, lorsqu’il a été présenté lors de la conférence de Bruxelles par Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’Economie et des Finances, qui résume les efforts réalisés et les visions économiques du Mali, les partenaires économiques et financiers de notre pays ont été charmés. Toute chose qui a poussé ses derniers à manifester leur satisfaction et soutien au Mali dans le cadre des efforts de redressement économique ces derniers mois.
Notons que les premières réformes entreprises sous la conduite de Mme Bouaré visent à améliorer la gouvernance publique, à travers l’amélioration de l’exécution du budget d’Etat. Ainsi, afin de rendre meilleure la transparence et les délais du processus de passation de marchés publics, la direction générale des marchés publics et de délégation des services publics prendra les dispositions pour augmenter les informations publiées sur son site internet à propos des marchés attribués, à l’instar de ce qui est observé dans les pays voisins.
A noter par ailleurs que dans ce mémorandum, l‘accent a été mis sur l’importance et le rôle du secteur privé pour la relance durable de l’économie malienne, la nécessité d’améliorer le climat des affaires, le renforcement de la sécurité juridique des entreprises, entre autres. Aussi, le programme fera l’objet d’une évaluation périodique.
Rokia DIABATE