Economie : Les résultats de l’Afro-baromètre présentés au public

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Les responsables de l’Afro-baromètre ont présenté samedi dernier à l’hôtel Olympe les résultats de la  5e  édition  de leurs  enquêtes sur la crise et l’état de la démocratie au Mali. C’était sous la présidence du Pr. Massa Coulibaly, directeur du Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (Great), en présence du Pr. Cheibane  Coulibaly, conseiller technique à la Primature,  Oumar Bouaré, coordonnateur de la Cellule d’analyse et de prospective à la primature, Cyriaque Eddn du Bénin…

L’enquête Afro-baromètre de décembre 2012 traque les perceptions des citoyens sur les causes et conséquences de la crise ainsi que sur les voies de sortie.  Cette enquête, 5e du genre depuis le démarrage des enquêtes Afro-baromètre en 2000, explique le Pr. Massa Coulibaly, s’est déroulé du 16 au 31 décembre 2012 dans 6 des 9 régions du pays (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Bamako).
Les régions de Tombouctou, Gao et Kidal, représentant plus de 50 % de la superficie au Mali, mais moins de 10 % de sa population, en ont donc été exclues, précise-t-il. Chronologiquement, l’enquête fait suite au coup d’Etat militaire (22 mars 2012), à la prise du Nord du Mali par les groupes armés rebelles et islamiques (avril), à l’agression du président civil (mai) et à la démission forcée du Premier ministre (10 décembre).
Mais, elle précède l’avancée militaire des groupes armés sur Konna et Diabaly, ainsi que l’intervention militaire française (janvier 2013). Selon les résultats présentés par les responsables de l’Afro-baromètre, 62 % des Maliens préfèrent majoritairement la démocratie à toute autre forme de gouvernement. Mais cette préférence est en baisse de 10 points de pourcentage en 2012 par rapport à 2008.
Dans le même temps, la proportion estimant le Mali comme étant “une démocratie pleine et entière” a constamment augmenté entre 2000 et 2008. Mais fin 2012, après le coup d’Etat militaire et l’effondrement partiel de l’Etat, seuls 12 %  considéraient leur pays comme pleinement démocratique.
A en croire les organisateurs, l’enquête de 2012 révèle un effet de “rassemblement autour du drapeau”. Aussi les sondés indiquent-ils une plus grande volonté d’obéir aux décisions de justice, aux injonctions de la police et aux devoirs de paiement de l’impôt qu’ils ne le faisaient auparavant.
En décembre 2012, 75 % des sondés ont déclaré que leur pays s’orientait “dans la mauvaise direction”. Cette seule statistique indique que les citoyens sont conscients de la crise et recherchent les moyens d’en sortir. Mais les Maliens sont indécis quant à la meilleure voie à suivre.
Il faut noter que l’Afro-baromètre est un réseau de chercheurs africains indépendants et non partisans  basés en Afrique. Il a comme principales activités : le renforcement des capacités à travers l’organisation des ateliers techniques, les écoles d’été et divers appuis aux équipes nationales.
Ben Dao    

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