Encore au Mali, les enfants éprouvent beaucoup de difficultés à faire leurs devoirs une fois la nuit tombée. La cuisson des aliments se fait avec des fourneaux à bois ou d’autres combustibles polluants que les familles passent des heures à ramasser dans les champs et dans les forêts. Pourtant, le pays fait preuve de courage et de persévérance au moment de sortir d’une période très difficile de son histoire récente, selon Christine Lagarde, la directrice générale du FMI. Mais le fruit de la reprise de la croissance doit être partagé par tous.
Samedi 10 janvier, la patronne de cette institution financière, en fin de visite au Mali, a salué le bon déroulement des élections présidentielles et législatives. Cette stabilité témoigne de la ferme volonté du peuple malien de laisser la crise politique et sécuritaire de 2012 derrière lui et de rétablir sa tradition démocratique.
Bien que la conjoncture extérieure offre des perspectives plutôt favorables au Mali, le pays doit relever des défis redoutables au sortir d’une période tumultueuse. Selon la directrice générale du FMI, la consolidation de la paix, la réconciliation nationale et l’impératif de la stabilité politique sont des objectifs primordiaux.
En effet, la stabilité politique est essentielle pour que l’économie tourne bien, et réciproquement une activité économique vigoureuse et florissante favorise la stabilité politique et la paix sociale. La promotion d’une croissance partagée, qui étend ses bienfaits à l’ensemble de l’économie et de la population, est une dimension importante de ce processus.
Le Mali doit relever des défis majeurs, mais les opportunités existent. Le pays dispose d’un considérable potentiel économique inexploité, y compris de vastes richesses naturelles. «Si l’on se servait du réseau fluvial pour irriguer les vastes étendues de terres non cultivées, la production pourrait augmenter sensiblement », assure Lagarde. L’agriculture, aujourd’hui principale pourvoyeuse d’emplois, pourrait ainsi en créer davantage pour une population en rapide expansion. Elle permettrait également d’accroître et de diversifier les exportations vers les pays voisins, qui sont importateurs nets de produits alimentaires.
Pénurie d’électricité
Pour exploiter ces atouts, il importe de remédier à d’autres goulots d’étranglement, dont celui du sous-développement des infrastructures qui, s’il persiste, risque d’entraver la croissance.
Par exemple, les pénuries d’électricité freinent gravement l’expansion des entreprises. «Vous savez tous ce que cela signifie», a poursuivi Lagarde pour qui l’absence d’un approvisionnement énergétique fiable provoque des délestages. « Les entreprises sont contraintes de produire l’électricité dont elles ont besoin avec des groupes électrogènes, ce qui grève leurs coûts de production. Les enfants éprouvent beaucoup de difficultés à faire leurs devoirs une fois la nuit tombée. La cuisson des aliments se fait avec des fourneaux à bois ou d’autres combustibles polluants que les familles passent des heures à ramasser dans les champs et dans les forêts », a-t-elle ajouté.
Une économie florissante exige en outre un solide capital humain. Il est donc tout aussi primordial d’investir dans l’éducation et la formation professionnelle. Il faut que la population active montante possède les qualifications de base et les qualifications que recherchent les entreprises.
En d’autres termes, pour mettre en valeur le potentiel du Mali, il faudra engager de gros investissements, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Une action fondée sur le pilier de la croissance partagée peut pérenniser les dividendes de ces investissements.
L’impératif majeur est de mener l’économie de la crise à la reprise. Pour bâtir une économie solide et résiliente, le pays a des antécédents respectables. Les dix années qui ont précédé la crise ont effectivement été marquées par des avancées impressionnantes : le Mali peut s’enorgueillir d’un robuste taux de croissance moyen d’environ 5,5 % entre 2001 et 2011 — bien supérieur à la moyenne de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) (3,9 %).
Le Mali est aussi parmi les pays d’Afrique subsaharienne qui ont progressé le plus sur la voie des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Cependant, la tâche est loin d’être achevée. Le Mali a une forte croissance démographique et un potentiel économique et humain largement inexploité. L’enjeu consiste aujourd’hui à renforcer les fondamentaux économiques pour accélérer la croissance et la création d’emploi, et à faire reculer de manière encore plus sensible la pauvreté en veillant à ce que les bénéfices de la croissance soient partagés par tous.
La mise en valeur du potentiel du Mali nécessitera de gros investissements, non seulement dans les infrastructures, mais aussi dans l’éducation et la santé de la population, la principale richesse du pays. Pour mettre à profit le potentiel de croissance, il sera essentiel de donner aux jeunes Maliens la formation et les outils dont ils ont besoin.
Tout au long des épreuves de ces dernières années, le FMI a toujours été un proche partenaire du Mali. «Nous avons été parmi les premiers à lui fournir une aide d’urgence après les événements de l’année dernière et le mois dernier nous avons approuvé un concours au titre de la Facilité élargie de crédit. Et nous somme prêts à continuer à aider le Mali à atteindre ses objectifs de développement», a déclaré Lagarde.
Soumaïla T. Diarra
Vue tout le potentiel qu’on a sans rien faire,maintenant ils font nous le faire et Dieu seul saura à quel PRIX.Que le BON DIEU sauve le MALI.
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