Avec l’augmentation des charges salariales de la fonction publique et les dépenses sociales, le budget du Mali pourrait atteindre près de trois mille milliards de francs CFA. Les autorités en place ont déjà déclenché le processus d’une telle augmentation. En témoigne une communication du ministre de l’Economie et des Finances, présentée au conseil des ministres le 25 juin 2021. Selon nos sources, le conseil a pris acte de cette communication écrite relative au document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle sur la période 2022-2024.
En effet, le document de programmation budgétaire et économique pluriannuel permet au gouvernement d’informer les députés sur l’évolution des finances publiques, sur les objectifs, les orientations et les contraintes de la politique budgétaire à moyen terme en matière d’équilibre budgétaire et financier.
Ce document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle sur la période allant de 2022 à 2024 prend en compte les priorités d’allocation du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable 2019-2023 et les actions contenues dans le Programme d’actions du gouvernement, adopté par le Conseil national de transition.
Ledit document est établi sur la base d’une prévision de croissance de 5,3% en moyenne et un taux de pression fiscale en moyenne de 16,4%. Ainsi, les ressources budgétaires du Mali sont estimées en 2024 à 2 717, 6 milliards de francs CFA.Elles connaîtront une croissance moyenne de 9,5%. Les dépenses s’élèveraient en moyenne à 2 942,9 milliards de francs CFA sur la période 2022-2024, avec un rythme de progression moyen de 5,8%.
Le gouvernement explique que sur la période 2022-2024, la politique budgétaire sera soumise à des contraintes diverses et variées. Ces contraintes sont, entre autres, l’obligation de respecter les critères de convergence communautaire de l’Uemoa et de la Cedeao, la mise en œuvre des engagements souscrits avec le Fonds monétaire international dans le cadre du Programme économique et financier et le service de la dette intérieure.
Selon les experts, les dépenses seront orientées vers la prise en charge des engagements du gouvernement pour lesquels la priorité sera accordée en termes d’allocations budgétaires, notamment : le renforcement de la défense et de la sécurité ; l’organisation des élections générales; le renforcement du système judiciaire. Il y a également la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger; la refonte du système éducatif; le maintien des efforts budgétaires en faveur de l’agriculture et de l’investissement; la consolidation des acquis sociaux et le renforcement du capital humain.
Madou COULOU