Économie : des inquiétudes autour de la stratégie de financement du déficit global

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Adopté en conseil des ministres, le mercredi 16 décembre 2020, le projet d’ordonnance portant loi de finances pour l’exercice 2021 prévoit un déficit global de 652 milliards 927 millions de Fcfa. Il sera selon le gouvernement financé par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et par la mobilisation de l’épargne. Ce qui suscite des doutes auprès des économistes qui en voient une augmentation de la dette du pays.  

Le projet de budget 2021 présente un déficit global de 652 milliards 927 millions de Fcfa, contre 719 milliards 349 millions de Fcfa dans le budget rectifié de 2020, soit une diminution de 9,23%. Bien qu’en baisse, ce déficit traduit l’énormité des dépenses publiques et l’insuffisance dans la mobilisation des recettes.

Le déficit selon le gouvernement sera financé par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et par la mobilisation de l’épargne. Il s’agit de l’aide budgétaire et l’emprunt sur le marché financier.

C’est dans ce cadre que la direction nationale du trésor et de la comptabilité publique a émis sur le marché financier régional une émission de bons assimilables du trésor (Bat) par adjudication pour un montant de 25 milliards de francs Cfa et portant sur une durée d’un an.

La présente émission de bons assimilables du trésor dans tous les pays membres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) vise à mobiliser l’épargne des personnes physiques et morales en vue d’assurer la couverture des besoins de financement du budget de l’Etat du Mali.

En termes plus  digestes, on prête de l’argent à l’Etat qui le remboursera avec intérêt. L’émission de bons assimilables du trésor (Bat) reste louable mais la stratégie déployée par la direction nationale du trésor reste cependant mauvaise.

Selon l’économiste Modibo Mao Macalou, en faisant une émission de bons assimilables du trésor (Bat), par adjudication, pour un montant de 25 milliards de francs Cfa, portant sur une durée d’un an, le Mali est dans le court terme. Ce qui entraînerait l’augmentation de la dette du pays.

L’émission régulière de bons assimilables du trésor par la direction nationale du trésor montre que le Mali est dans l’urgence. Or, pour amorcer un véritable développement, «Il faut émettre sur une longue période», a précisé Modibo Mao Macalou qui, à titre illustratif, s’appuie sur l’exemple du Bénin qui vient de lever sur le marché financier international un milliard d’euros pour cinq ans avec un taux d’intérêt de 5%.

Cet argent, affirme-t-il, permettra à l’ancien Dahomey de faire des planifications et de concevoir son développement sur une très longue période. Ce qui n’est pas le cas du Mali qui se contente de prêts à court terme avec un taux comparable à celui du Bénin.

La note souveraine du Mali dégradée par l’agence Moody’s

Les emprunts d’argent sur les marchés financiers internationaux sont liés à la notation souveraine du pays. Noté pour la première fois en 2019, à la demande du gouvernement, par Moody’s, le Mali a vu sa notation dégradée d’un cran en septembre 2020 par l’agence américaine à la suite du coup d’Etat d’août. Elle est passée de «B3» à «Caa1», et rabaissées de «stables» à «négatives» ses perspectives. Ce qui selon toute vraisemblance laisse supposer qu’un nouvel abaissement de la note du pays est possible durant les douze prochains mois.

La  notation d’un pays se fait sur la base de l’état de ses finances publiques et de la bonne gouvernance. Pour prétendre à une meilleure notation, le Mali doit procéder à l’assainissement de ses finances publiques et faire de la bonne gouvernance une réalité. Cela lui permettra de lever des sommes d’argent importantes sur le marché financier mondial et sur une longue période.

Abdrahamane SISSOKO

Abdrahamanes04@gmail.com

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1 commentaire

  1. Well with this being my year to after excess 700 years of being away return home . Do not forget if you all do not have feasible options we may market my “hunt would would you you” speech cover from Mali with government receiving thirty percent tax . However this would open Africa to being included in coverage for speech .
    ” Hunt” is to be open to world. Over past few weeks I have received many comments appreciating market will be on individual basis not groups or governments.

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