En lisant le budget rectificatif de l’Etat, pour l’exercice 2014, voté comme une lettre à la poste la semaine passée par les députés sans amendements profonds, on peut noter des chiffres qui font froid dans le dos. Ils donnent une idée du train de vie de l’Etat malien dans un contexte marqué par la crise économique et le retrait des partenaires.
Illustrations : Lorsqu’en septembre 2013, après l’investiture d’IBK, nous titrions «Bienvenue à la bourgeoisie arrogante», nous avons espéré que l’histoire allait nous donner tort. Impossible ! Car la lecture objective du caractère de l’homme qui venait d’être élu président du Mali, ne peut présager un autre type de gouvernance. Avec un gouvernement pléthorique, des voyages intempestifs et une taille de délégation qui frise une colonie de pèlerins, l’achat controversé d’un avion par des voies frauduleuses, etc. IBK a prouvé qu’il n’a pas changé après son passage à la Primature (1994-1999) et à l’Assemblée nationale entre 2002 et 2007.
Le budget rectificatif, voté la semaine dernière par les députés (à 111 voix), a prouvé que l’Etat, sous IBK, vit au-dessus de ses moyens. Entre autres illustrations, la dotation en carburant. Le Mali dépense environ entre 18,5 milliards de CFA par an, en carburant.
Pour Koulouba et la Primature, 2,8 milliards CFA servent à financer les «courses» des administrateurs de l’Etat. Au Mali, un département coûte en moyenne un peu plus d’un million de CFA par jour, soit un peu plus de 33 millions par mois et par département ministériel pour une efficacité douteuse. À croire que nous avons en ce moment 33 départements, sans oublier, les postes avec rang de ministre. Pour la primature, c’est entre 3000 et 4300 litres par jour. Pour l’ensemble de l’appareil étatique, on arrive à une consommation annuelle de 26,3 millions de litres de carburant – soit une moyenne de 90.000 litres journaliers, et l’équivalent de 2 à 3 gros camions citernes par jour. Les voyages des députés sont de 3,72 milliards CFA, soit plus que toute la masse salariale de l’institution. Le budget annuel de l’Assemblée est de 9. 632. 863. 000 CFA en 2014; en 2006 c’était 6. 095. 074. 000 CFA. Un député malien coûte en moyenne plus de 5 millions CFA par mois soit 65. 529. 680 CFA/an par député. Multiplier cette somme par 147, vous aurez une idée ! La caisse de souveraineté d’IBK, du Premier ministre, et du président de l’Assemblée nationale, à lire prochaine…
Tony CAMARA
Le mensonge comme mode de gouvernance et l’échec comme résultat politique.
“Let me be no doubt”, le régime transitoire de Dioncounda Traoré, n’était pas le meilleur des régimes mais il avait reçu en 2013 à remettre le Mali sur la voie de la confiance et de la fréquentation que la soldatesque ivrogne de Kati avait sapé dans ce pays.
Sans hériter d’une armée merveilleuse, Dioncounda a subtilement su avoir la confiance de la France et avoir la libération de Gao, et Tombouctou.
Pour Kidal, ça a été compliqué mais il a reçu aussi à faire libérer le gouvernorat et l’ortm de la ville, à faire venir le préfet de bamako et à envoyer quelques centaines de soldats maliens sans combattre.
C’est dans ce contexte qu’il a pu faire les élections présidentielles de juillet et d’août 2013 sur toute l’étendue du territoire malien et attirer la sympathie du monde entier.
La communauté internationale très contente du pays avait même promis 3,2 milliards d’euros d’aides au pays pour l’aider à se stabiliser et à se développer.
IBK est venu dans ce contexte d’espoir et de renouveau pour le Mali.
Il a même reçu les “félicitations” de son principal challenger jusque chez lui à Sébenicoro (une première en Afrique dont les africains sont encore fiers dans la diaspora).
Il a eu une investiture internationale comme jamais un président élu du Mali n’en a eu le 19 septembre 2013 à Bamako.
Mais au lieu de profiter de cette confiance du monde entier et utiliser à bon escient ce capital sympathie pour poser brique par brique la construction morale et matérielle du pays, IBK a montré sa vraie face dissimulée pendant trop longtemps derrière des slogans creux de campagne “Le Mali d’abord”, “Pour l’honneur du Mali”.
Ni le Mali ni son honneur n’ont été et ne sont les préoccupations d’IBK.
Il est un assoiffé de pouvoir, un amateur du luxe facile et non mérité qui ne rêve que de profiter de l’argent public.
D’ailleurs il n’a jamais eu le moindre projet de société pour le Mali, aucun plan d’investissement, aucun plan de développement pour la jeunesse, aucune politique d’emploi pour le pays, aucune politique économique crédible.
Ce qui importe pour IBK c’est de voir les membres de sa famille s’accaparer les deniers publics comme bon leur semble.
Marchés publics surfacturés et truqués, ou passés hors procédures et hors contrôles publics, népotisme généralisé et à ciel ouvert, dépenses publiques inconsidérées pour lui et sa famille, collision grave les milieux mafieux et crapuleux, voilà ses activités principales.
Et pour s’adonner à cela, avec joie et allégresse, ses ministres sont transformés en distributeurs professionnels du mensonge d’état.
Ils mentent sur l’armée, ils mentent sur les travailleurs du Mali, ils mentent sur le FMI et autres bailleurs de fonds du pays, ils mentent sur la jeunesse malienne et l’emploi, ils mentent sur l’opposition politique, ils mentent sur les anciens régimes et ils mentent sur leurs propres activités.
Et pendant qu’ils mentent, les préoccupations légitimes des maliens qui restent l’emploi, le pouvoir d’achat, la santé, l’éducation de leurs enfants, sont relayés à l’arrière cour d’une gouvernance chaotique de la nullité crasse.
En une année, le régime IBK a gaspillé 258 milliards de FCFA dans des dépenses inutiles (acquisition d’avion, entretien d’avion, interminables voyages en jets privés très coûteux, réceptions grandioses, voitures de luxe, motos d’apparat, rénovations de maisons privées, acquisitions de maisons privées, surfacturations de marchés d’armement, surfacturations des avenants aux contrats et marchés publics existants, marchés publics et contrats inopportuns d’études de consultations abondamment surfacturés, etc).
Cette somme d’argent perdue pour le Mali représente 1/5 des dépenses publiques du Mali.
La gabegie est tellement grave que le FMI qui est la tête de file des bailleurs de fonds du pays, a été obligé de suspendre ses décaissements au Mali pour arrêter l’hémorragie.
Il a été suivi par les autres, Union européenne et banque mondiale notamment.
Pour palier au manque à gagner estimé entre 400 et 600 milliards pour le trésor public qui est aujourd’hui à sec comme un puits au Sahel pendant la saison sèche, le régime IBK met la pression sur les commerçants maliens en voulant augmenter les frais de dédouanement.
Il compte augmenter aussi les frais d’électricité pour les maliens alors qu’il ne daigne pas augmenter les salaires que les travailleurs de l’UNTM réclament et qui ont déjà fait une grève de deux jours largement suivie partout dans le pays.
Le ministre du travail d’IBKn’a pas eu honte de mentir sur les travailleurs du pays et en direct à la télévision nationale.
Après tout, quand son premier ministre, le Maramenteur, ment devant les députés et à la télé sur l’avion présidentiel d’ATT et récidive en mentant sur l’armée malienne après la débâcle mémorable de Kidal de mai 2014, le mensonge d’état devient un mode de gouvernance pour le régime amorphe et inutile d’IBK.
Ils ont fait perdre Kidal, ils ont fait fuir les partenaires financiers du pays, ils n’ont jamais rien construit au Mali, et maintenant ils s’accrochent aux mensonges pour nous faire croire qu’ils ont trouvé le pays “au fond du puits”.
Alors que chacun de nous était la en septembre 2013 et le Mali n’était même pas à côté du puits à fortiori être au fond du puits.
Et puis comment ont-ils eu 160 milliards pour passer un marché public bidon d’équipement dit “militaires” et comment ont-ils pu avoir 20 milliards pour s’offrir un avion Boeing si le Mali était dans le puits?
Comment ont-ils eu 3 milliards pour rénover la maison d’IBK de Sébenicoro et 10 autres milliards pour rénover Koulouba?
Comment ont-ils eu 800 millions pour s’offrir des motos rien que pour escorter IBK dans la poussière de Bamako si nous étions dans le puits?
Il est évident que le trésor public était plein comme un œuf, sinon ils n’auront jamais eu de quoi à s’offrir du luxe clinquant et non mérité, en si peu de temps.
Si IBK est incapable qu’il démissionne carrément et dignement sinon il partira honteusement et dans même pas longtemps.
Wa salam!
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