Face à l’information d’une quelconque grève dont elle dit n’être ni de loin ni de près associée, la Section syndicale nationale de la douane malienne, affiliée au Syntade, monte au créneau. Objectif : informer l’opinion nationale et internationale que la question de la grève n’est pas à l’ordre du jour à la douane. L’information a été donnée ce lundi 24 avril 2023, au détour d’une conférence de presse tenue dans les locaux de la Bourse du travail.
Dans l’objectif de faire une bonne gestion du personnel pour lui assurer un bon plan de carrière dans une administration moderne, le patron des gabelous du Mali s’est battu pour ses hommes. C’est une volonté affichée de jouer son rôle dans un Mali à l’heure de la refondation.
Pour y arriver, il a fallu la prise du décret n°2023-0163/PT-RM du 16 mars 2023 portant modification du décret n°2013-117/-RM du 31 janvier 2013 portant statut particulier du cadre des douanes. Ledit décret contesté par un « groupuscule » porte la signature du président de la transition, Assimi Goïta, du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, du ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Colonel Sadio Camara et de la ministre du travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Diawara Aoua Paul Diallo.
Mais, selon les responsables de la Section syndicale nationale de la douane malienne, des mécontents se sont levés pour protester contre ce décret. Se fondant sur son importance pour les gabelous, le secrétaire général adjoint de la Section syndicale de la douane, Issoufi Daga Maïga non moins inspecteur des douanes opérant à la Section des renseignements de la lutte contre la fraude, dira que le document n’est en aucune manière attaquable. Selon lui, du décret de 2013 à celui de 2023, il n’y a pas eu de changement qui porte atteinte aux avantages des agents. « Le seul changement intervenu est le grade de général et de Colonel-major attribué à tous les douaniers de classe exceptionnelle. Depuis la loi de 1982, il y avait le grade d’adjudant jusqu’au sergent. A défaut d’avoir un statut particulier, nous avons eu le décret qui règlemente le galon pour mettre fin à l’anarchie qui règne », a expliqué l’orateur du jour.
Le conférencier a ajouté que ceux qui parlent au nom de la Section syndicale n’en sont pas représentative. Selon lui, il n’y a qu’un seul syndicat à la douane affilié au Syntade dirigé par Yacouba Katilé. Du point de vue de monsieur Maïga, les agitateurs tentent de se servir du décret pour déposer un préavis de grève.
A l’entendre, au regard de la situation actuelle du pays, faire une grève, c’est aider les ennemis du Mali à le déstabiliser davantage. Par la même occasion, il n’a pas manqué de rassurer les autorités de la transition et les opérateurs économiques du Mali qu’il n’y a pas de grève à la douane. L’interlocuteur du jour s’est dit surpris qu’après dix ans une minorité de personnes s’attaquent au décret.
Malgré cette divergence de vues, les responsables de la Section syndicale de la douane tendent la main aux contestataires du décret. Ils les appellent à les rejoindre pour construire car, disent-ils, la division ne sert à rien.
La Section syndicale loue les efforts du DG Konaté
A propos d’une demande de départ de l’actuel directeur général de la douane, Amadou Konaté, les responsables de la Section syndicale disent n’avoir pas la compétence requise. Selon eux, cette décision relève du président de la transition, Assimi Goïta qui l’a nommé.
Aux dires des gabelous de la Section syndicale nationale, le DG Konaté a atteint les 100% en mobilisation de recettes et excelle dans le domaine de la modernisation de l’administration douanière. Mais, de leur avis, quelques-uns ont le plaisir d’amuser la galerie.
Bazoumana KANE