Suite au saccage des locaux de la douane lors des événements des 21 et 22 mars 2012 : De 324,572 milliards de FCFA, les recettes 2012 ont été révisées à 286,572 milliards

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Le ministre de l’Economie, des finances et du budget,  Tièna Coulibaly, et son homologue  chargé du budget, Marimpa Samoura, se sont rendus hier à la Direction générale des Douanes pour  visiter les locaux saccagés à la suite des événements des 21 au 22 mars 2012. Ici, les deux ministres, en compagnie du Directeur général des Douanes, le Colonel Modibo Maïga, ont observé de visu toutes les structures saccagées dont les coûts sont estimés par certains à plusieurs milliards de F CFA. Ces événements et ceux du nord ont amené l’administration des Douanes à revoir en baisse ses prévisions de recettes 2012. Ainsi, de 324,572 milliards de FCFA, celles-ci ont été fixées à 286,572 milliards de FCFA.

Cette visite intervient au moment où la Direction générale connait des épreuves difficiles en raison de la dégradation de son outil de travail depuis les événements des 21 et 22 mars derniers.

La délégation ministérielle s’est rendu compte de la gravité des dégâts subis. A la Direction générale et au niveau des services déconcentrés, des individus ont saccagé les locaux, éventré des coffres-forts et des conteneurs, emporté ou brisé des ordinateurs, des photocopieuses, incinéré des documents, le serveur informatique et d’autres matériels et logistiques dont la plupart ont été offerts par l’Etat et les partenaires dans le cadre de la modernisation de l’administration des douanes.

Une vingtaine de véhicules et une trentaine de motos obtenus dans le cadre d’un  partenariat avec la Banque mondiale, des tenues et plus de deux cent armes et leurs munitions ont été emportées. Heureusement, avec l’implication de la police et de la gendarmerie, six motos et les épaves de quatre véhicules   ont été retrouvées après. Ces vols et saccages ont sérieusement amorti l’élan de performances des soldats de l’économie.

C’est pourquoi, selon le Directeur général des Douanes “cette situation est pour nous une source de motivation supplémentaire pour relever les nombreux défis auxquels les Douanes maliennes sont confrontées“. Le Colonel Modibo a, par ailleurs, regretté que les services des douanes et leur département de tutelle aient revu leur prévision à la baisse puis que les réalisations des objectifs de recettes douanières sont pour la Direction générale, un impératif qui résulte de la mission principale qui lui est assignée. Ainsi, au titre de l’exercice budgétaire 2012, les prévisions de recettes assignées à la Direction générales des Douanes avaient été fixées à 324,572 milliards dont 72,480 milliards pour les produits pétroliers et 252,092 milliards pour les autres marchandises dans la Loi des finances initiales.

Cependant, a dit le Directeur Général, en raison de la crise dans les régions du nord, des conséquences collatérales des événements sociopolitiques, de la crise alimentaire et de la détérioration de la fiscalité sur les produits pétroliers, les objectifs de recouvrement ont été ainsi révisés : 286,572 milliards dont 42,480 milliards pour les produits pétroliers et 244,092 milliards pour les produits non pétroliers. Au 31 décembre, les réalisations de recettes se chiffrent à 114,403 milliards avec un gap de 605 millions soit un taux de 99,47% par rapport aux objectifs corrigés de 115,008 milliards pour la période de janvier à mai 2012. Pour la période de juin à décembre 2012, il est attendu 172,184 milliards de FCFA soit une moyenne mensuelle de 24,596 milliards en termes de recouvrement.

Le porte-parole du syndicat des Douanes a abondé dans le même sens. Face  à la gravité des événements au nord du pays et les risques que les agents encourent, le syndicaliste a réclamé plus de formation, plus de matériels de protection individuelle et plus de mesures incitatives pour faire face aux missions.  Le ministre a manifesté sa solidarité avec le personnel des Douanes. Il a reconnu que ces événements ont handicapé les Douanes et ont fait que les partenaires se sont retirés. Ce qui, selon lui, oblige l’Etat à se rabaisser  sur les ressources nationales qui sont réduites également grâce à la non confiance des partenaires et le peu qui reste est difficile à mobiliser à cause des pillages.

Les deux ministres ont été impressionnés de la manière avec laquelle le Directeur général a géré la situation en déménageant dans les locaux des produits pétroliers et en procédant par la rotation des travailleurs, ainsi que la double vacation au sein du personnel afin de maintenir le rythme de travail.

Moussa SIDIBE

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