Réputée comme la principale pourvoyeuse du trésor public en argent frais, la douane n’est plus que l’ombre d’elle-même. Avec des recettes, qui se rétrécissent, chaque mois, comme une peau de chagrin. Estimées à environ 37 milliards CFA par mois, les recettes sont passées à 20 milliards CFA, voire moins.
Du 1er janvier au 31 août 2014, les recettes réalisées par la douane se chiffrent à 22,18 milliards CFA. Il lui reste donc à recouvrer, entre septembre et décembre prochain, l’équivalent de 159,8 milliards CFA. Du moins, si elle veut être au rendez-vous des 385 milliards CFA, à elle assignés, par le gouvernement. Mais aussi, par le FMI qui surveille ses recouvrements. Comme du lait sur le feu.
En clair, la douane doit réaliser, chaque fin de mois et bon an, mal an, une recette de 40 milliards CFA. Un objectif, jugé désormais, impossible au regard des contre-performances, qui se succèdent. Sans discontinuer. Un seul exemple : celui du moins de septembre, dont les comptes ne sont pas, encore, arrêtés à la direction générale. En dépit de 13 jours grignotés sur ce mois d’octobre, les recettes recouvrées – en tout cas jusqu’au lundi 13 septembre à 11h30 mn – se chiffrent à 22,5 milliards CFA sur une prévision de 40 milliards CFA. Soit, un déficit de 17,5 milliards CFA. Et ce, après 43 jours de recouvrement.
Comme on le voit, la douane sombre chaque jour davantage dans l’agonie. Et si rien n’est fait pour l’en sortir, elle risque de passer de vie à trépas. Sans que nos autorités aient le temps de réagir. Pendant ce temps, son directeur général, MoumouniDembelé, censé faire valoir ses droits à la retraite, en décembre prochain, entend rempiler pour deux ans supplémentaires. Il serait épaulé, dans cette initiative, par son ministre de tutelle, Mme BouaréFily Sissoko. On aura tout vu, tout entendu, dans ce pays !
Oumar Babi