Après un petit émoussement des recettes en avril dernier suite au mouvement de grève des transporteurs et des commerçants à cause de la mise en œuvre de la directive de l’UEMOA relative au contrôle de la charge à l’essieu dans l’espace de l’Union, la courbe des recettes est à nouveau ascendante à la Direction Générale des Douanes du Mali. Les hommes de l’Inspecteur Général Aly Coulibaly ont réalisé plus de 47 milliards FCFAde recettes au 31 mai dernier. Des chiffres réels et vérifiables au Trésor public qui ont été mobilisés dans un contexte de tension sur les importations.L’information qui attendait d’être communiquée officiellement au ministre de l’Economie et des Finances hier lundi était connue de toutela hiérarchie des gabelous depuis le mercredi 31 mai dernier. Jour de bouclage des recettes. Depuis janvier 2015, le mois lunaire est retenu comme mois de recettes douanières au Mali. Mais, il fallait attendre le patron des lieux pour communiquer officiellement les chiffres. Aly Coulibaly est rentrée en début de week-end de Paris où il a effectué un court séjour médical.
Notons que depuis l’éclatement de la crise politico-sécuritaire dans notre pays en janvier 2012, ce sont les recettes des douanes qui constituent l’ossature des rentrées d’argent de notre pays. Les recettes fiscales de l’intérieur qui avaient le vent en poupe avant la crise suffoquent de nos jours. Les entreprises qui doivent payer les impôts sont pour la plupart enrhumées. Ce qui se traduit par un grippage de l’économie. Aujourd’hui, le secteur d’activité qui se porte un peu mieux, c’est celui du négoce. C’est pourquoi, les pouvoirs publics ne lésinent pas sur les moyens pour mettre l’administration douanière au travail. Même les partenaires financiers, comme le Fonds Monétaire Internationale (FMI) table sur les douanes pour faire des projections financières avec le Mali. Dans ces conditions, Aly Coulibaly et ses collaborateurs n’ont d’autres alternatives que d’être proactifs dans leur réponse à la demande publique. La présence ou l’absence d’Aly Coulibaly n’avait donc aucune incidence sur les performances de son administration. C’est le style de management et le bon choix des hommes qui occupent des postes clés qui comptent. Et l’expérience a prouvé qu’il a fait le bon choix en procédant à des mouvements internes quelques mois après son installation. Les uns devraient occuper les postes laissés vacants par les partants à la retraite de 2017, les autres pour remplacer des éléments défaillants notamment de la Direction Régionale de Kayespour légèreté dans le traitement de certains dossiers de dédouanement, qui ont entrainé d’importants manques à gagner pour le Trésor public. Défaillants également en termes de rentabilité à cause de la durée du service à un même poste. Est-il besoin de rappeler que la mobilité est un critère important de lutte contre la corruption. Car, avec le temps, des habitudes s’installent, ce qui entame l’efficacité de l’agent.
Les quelques mouvements opérés avaient produit tous les effets escomptés. Les recettes allaient de record en record jusqu’au mouvement de grève des transporteurs au mois de mars dernier. Mais, timidement la courbe reprend la direction ascendante. Cette fois pour de bon. Car, les nuages sociaux se décantent petit à petit au bonheur des contribuables. Car, toute baisse de recettes des douanes équivaudrait à des jours de retard de salaires des fonctionnaires, conventionnaires et personnel d’appui de l’Etat ou des Collectivités. Ce qui se traduit par et un nivellement vers le bas de la consommation des ménages. Qui peut impacter sur l’inflation dans le pays. Comme pour dire qu’aujourd’hui, nul n’a intérêt à s’amuser avec les recettes des douanes à commencer par les douaniers eux-mêmes. Qui n’ont plus le droit de décevoir leurs concitoyens après les avoir habitués à des recettes record pendant ces dernières années.
M A. Diakité