Ceux qui ont pronostiqué sur la réussite de l’inspecteur général des douanes de classe exceptionnelle, MahametDoucara, après sa nomination à la tête des douanes maliennes il y a huit mois ont tapé dans le mile. Malgré un contexte sécuritaire et économique défavorable, les nombreuses subventions et exonérations du gouvernement, et une farouche adversité interne et politique, l’actuel gabelou en chef et ses hommes peuvent revendiquer des performances louables qui tiennent aujourd’hui une grande partie du Trésor public, loin des chiffres de l’année 2018. Exemple concret : près de 288 milliards mobilisés au premier semestre 2019 contre 261,944 milliards de F CFA au 1er semestre 2018. L’équipe de Doucara est sur tous les fronts pour mobiliser les 333 milliards restants et réaliser l’objectif annuel assigné de 621 milliards. Elle peut y parvenir à condition que des contingences politiques ne s’y mêlent. Suivez mon regard !
‘est le 18 octobre 2018 que l’Inspecteur général MahametDoucara est nommé directeur général des Douanes du Mali en remplacement de Aly Coulibaly. Il prend fonction le 8 novembre à un moment où les recettes mensuelles connaissaient une chute vertigineuse.
Un mois plus tard, le tout nouveau Directeur procède à d’importants changements et des nominations dans des postes clés de l’administration douanière, à travers deux Arrêtés signés les 5 et 6 décembre 2018. Ce vaste mouvement, pourtant inhérent à tout changement de directeur général (le nouveau choisit ses hommes de confiance, pour l’atteinte de la mission à lui assignée), provoque des grincements de dents qui aboutissent à une adversité à peine voilée suivie de coups bas, de campagnes d’intoxication et d’articles de presse commandités par les “mécontents”. Grosse épine dans les pieds du nouveau venu.
Deuxième obstacle et non le moindre : une certaine classe politique non contente que ses protégés (qui auraient financé la campagne du président Ibrahim Boubacar Kéïta en 2018 à coups de centaines de millions) n’aient pas été non seulement désignés comme directeur mais aient même été relevés ensuite, ont juré d’écourter le séjour de Doucara à la Tour d’Afrique. Ils travaillent en sous-marin pour le déstabiliser.
Enfin, la troisième barrière et la plus difficile à surmonter, c’est la situation sécuritaire et économique du pays. Au plan conjoncturel, l’année 2019 a commencé avec une tendance déflationniste affichée par le cours du pétrole en janvier. Cette tendance fut de courte durée. La hausse affichée en mars 2019 a été tellement importante qu’elle a neutralisé tous les gains de prélèvement des mois passés.
Au plan national, les effets néfastes de la situation sécuritaire ne cessent de se propager. Ainsi, les régions du centre et celles du sud qui, jusque-là échappaient à l’emprise de l’insécurité, sont de nos jours dans le rayon sécuritaire.
C’est donc dans ces conditions très difficiles que l’Inspecteur général Doucara a commencé sa mission pour honorer les engagements pris auprès de plus hautes autorités, à savoir réaliser les objectifs de recettes annuels. C’est dans le même contexte que l’administration des douanes a assuré l’exécution du service pendant la première moitié de l’année 2019. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’homme et son équipe ont réussi à relever ce (premier) défi.
Les prévisions de recettes de la Direction Générale des Douanes, au titre de l’année 2019 initialement fixées à 689,1 milliards FCFA, ont été ramenées à 621 milliards FCFA dans la Loi de Finances Rectificative 2019.
Sur ces prévisions, 287,666 milliards FCFA ont été réalisés à la date du 30 juin 2019 et 333,335milliards FCFA restent à réaliser au cours du second semestre de 2019.
Ce montant est largement supérieur aux 237,180 milliards de FCFA du second trimestre 2018 et aux 261,944 milliards de FCFA du 1er semestre 2018.
Afin d’atteindre l’objectif de recouvrement des 333,333 milliards au 31 décembre 2019, la Direction générale des Douanes a mis à jour son plan d’actions opérationnel en arrêtant des mesures allant dans ce sens. Il s’agira entre autres de : renforcer le contrôle interne dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge des marchandises permettra aussi d’améliorer les recouvrements au niveau des bureaux de dédouanement ; transmettre en temps réel les données d’expédition des cargaisons à partir des représentations de Dakar et d’Abidjan ; renforcer le suivi de la prise en charge des marchandises aux frontières ; renforcer le suivi du transit des marchandises ; suivre rigoureusement la validation des T1 et l’apurement des manifestes ; renforcer le scanning des marchandises et l’exploitation des résultats des scanners ; renforcer la maitrise de la base taxable ; renforcer le contrôle des certificats d’origine (CO) ; procéder au recouvrement des impayés sur antérieur ; renforcer le contrôle de la gestion des entrepôts ; renforcer le contrôle de la destination privilégiée des marchandises exonérées ; poursuivre le déploiement des bases de lutte contre la fraude ; renforcer les moyens d’intervention des Brigades Mobiles d’Intervention (BMI) dans le cadre de la lutte contre la fraude et la criminalité organisée.
La Rédaction