Réputée comme la principale pourvoyeuse du Trésor public en argent frais, jamais la douane malienne n’est tombée aussi bas. Sous le colonel Modibo Maïga, prédécesseur de l’inspecteur général Moumouni Dembélé, actuel dégé des douanes, les recettes douanières oscillaient entre 33 et 34 milliards CFA par mois. Avec des pics de 36 à 37 milliards CFA parfois, contre moins de 20 milliards CFA, actuellement. Du moins, si l’on tient compte des « anticipations » ; c’est-à-dire, les droits et taxes perçus sur les marchandises n’ayant pas encore franchi le cordon douanier.
L’ORIGINE DE LA CO NTRE-PERFORMANCE
A l’origine de cette contre-performance, préjudiciable aux finances, le management des hommes. En effet, tous les cadres, susceptibles de booster les recettes dans les différents bureaux de la douane, ont été mis à la touche au profit d’autres. Dont la compétence se prête à caution.
S’y ajoutent les accointances entre la direction générale et certains opérateurs économiques. Un exemple : certains containers, dont les frais de dédouanement se chiffrent à 8 millions CFA, seraient dédouanés à 3 millions CFA. Et le reste ? Une question sans réponse.
Autre raison de la contre-performance de la douane : le divorce entre MoumouniDembelé, actuel dégé des douanes et son personnel. « Tant que MoumouniDembelé est à la tête de la douane, on ne peut s’attendre à une amélioration sensible du niveau des recettes douanières », nous confie un haut cadre des douanes, qui a requis l’anonymat. Avant de conclure, avec un brin de déception dans la voix : « Notre directeur général a joué au dilatoire pour pouvoir rester à la tête de la douane jusqu’au 31 décembre 2014. S’il n’est remplacé par un autre cadre, plus compétent que lui dans un délai approximatif d’un mois, les prévisions de recettes budgétaires risquent d’être compromises pour 2015 ».
Oumar Babi
La contre-performance des résultats de la douane pour l’exercice 2014, est celle des politiques actuelles au sein de l’État du fait de la mal gouvernance, de la corruption, de l’inconscience, de l’insouciance. Et le DG des douanes en est un bon élève.
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