L’Association des importateurs de produits agro-alimentaires du Mali accuse la douane malienne, à travers son Directeur général, de provoquer la cherté de la pomme de terre, des oignons, des tomates et d’autres produits agro-alimentaires importés. Et cela, en appliquant la loi de la protection des producteurs locaux et des textes de la Cédéao, ce qui, selon l’association, ne se justifie pas.
C’est pour informer les autorités, l’opinion nationale et internationale sur les difficultés liées à l’importation des produits agro-alimentaires au Mali que les membres de cette Association étaient devant la presse le samedi 23 juillet 2016 à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. La conférence de presse était animée par le secrétaire général de l’Association des importateurs des produits agro-alimentaires, Broullaye Ballo, accompagné de la 1ère vice-présidente, Lah Kadiatou Lah, et des autres membres du bureau.
De quoi il s’agit ? Depuis 1997 à 2006, avec 15 ou 20 tonnes de pomme de terre ou d’oignons, la valeur était estimée à 20Fcfa/kg, soit un droit de douane de 200.000 Fcfa. Cette valeur s’est progressivement élevée, atteignant, la même période, 30Fcfa/kg, soit un droit de douane de 300.000 Fcfa pour 40 tonnes. À partir de 2006 jusqu’à 2012, avec la pression fiscale de 44,88%, la valeur a atteint 80Fcfa/kg, soit un droit de douane de 1.062.720 Fcfa avec 30 tonnes et 2.125.440 Fcfa pour 60 tonnes. À la date d’aujourd’hui, la valeur est estimée à 200Fcfa/kg, soit 3.723.800 Fcfa pour 30 tonnes et 7.447.600 Fcfa pour 60 tonnes. Et cela, avec la pression fiscale de la Cédéao de 61,98% et sans compter les frais de port et de transport, de sacs perdus ou gâtés.
Selon le secrétaire général de l’Association, Broullaye Ballo, d’autres pays de la Cédéao n’atteignent pas ces montants que les importateurs du Mali payent. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, où la valeur est de 100Fcfa/kg, soit 67.500 Fcfa de droit pour 30 tonnes, avec les mêmes produits du Maroc, sans l’application des textes de la Cédéao ; du Niger, avec 66Fcfa/kg de la même valeur, soit 780.000 Fcfa de droit pour 30 tonnes avec la pomme de terre du Maroc et avec l’application des textes de la Cédéao ; du Sénégal avec 76F/kg de la valeur, soit 680.000 Fcfa de droit, sans l’application des textes de la Cédéao.
Il a expliqué qu’au moment où les importateurs du Mali payent 7.447.600 Fcfa pour un camion de 60 tonnes, d’autres pays sont à 1.750.000 Fcfa. Pis, à en croire Broullaye Ballo, après les formalités, ces camions sont reconduits à Faladié pour faire pourrir leurs produits, sous prétexte d’une vérification.
Par ailleurs, le secrétaire général de l’Association a souligné qu’il existe une collaboration entre son organisation et le Groupement interprofessionnel pour la filière pomme de terre du Mali. Selon lui, avant les importations, ils se consultent pour faire la situation de la production locale ainsi qu’avec GDCM de Modibo Keïta. «Nous disons à la douane, à travers son Directeur général, qu’il est temps maintenant d’avoir pitié du peuple malien», a déclaré Broullaye Ballo. Avant de lancer un appel au président de la République et au Premier ministre d’intervenir pour arrêter la souffrance des Maliens.
Diango COULIBALY