Passation de service à la DGD : Modibo Kane Kéïta passe le témoin à Aly Coulibaly

0

Si tout se passe comme prévu, c’est en principe demain mercredi 11 janvier 2017 que le désormais ex-directeur général des Douanes du Mali, Modibo Kane Kéïta, appelé à faire valoir son droit à la retraite, passera le témoin à son successeur, Aly Coulibaly. Qui était jusqu’à sa nomination, le 28 décembre dernier, le directeur général adjoint. Il avait été nommé à ce poste le 03 mars 2016 en remplacement de Nouhoum Sadia Camara. Qui n’avait pas su se tenir tranquille dans son uniforme d’adjoint. Ses prétentions à vouloir se faire passer pour le N°1 et non le second ont fini par l’emporter. C’était à la faveur d’un vaste mouvement de personnel, initié par son patron d’alors, Modibo Kane Kéïta qui avait besoin d’adapter l’attelage de commandement à ses objectifs de performance. L’histoire a montré qu’il n’avait pas tort. Car, les résultats ont connu une progression constante.

La complicité entre Modibo Kane Keita et son adjoint Aly Coulibaly ont poussé la performance de la DGD à un niveau jamais égalé dans l’histoire de l’administration douanière au Mali. C’est également une première qu’un Directeur général des Douanes du Mali fasse valoir son droit à la retraite en poste.

Pouvait-il en être autrement ? Pas si sûr.  L’homme a cartonné tous les pronostics faits au moment de sa nomination en janvier 2015. Depuis le premier mois, il n’a cessé de pousser le record des recettes au-delà de ses limites. Il a sans cesse revu à la hausse les objectifs de recettes assignées à la DGD par les plus hautes autorités du pays. Cela dès le 1er mois de sa nomination en remplacement de l’inspecteur général Moumouni Dembélé. Il fait aujourd’hui la fierté de tous les gabelous, même ses anciens patrons, à commencer par Moumouni Dembélé lui-même. Son expérience et sa doigtée dans le travail ont fini par produire tous les résultats attendus. Au point que les autorités ont caressé pendant de long mois, le rêve de lui  accorder une période de sursis pour lui permettre non seulement de poursuivre les réformes qu’il avait entamées pour améliorer le système de mobilisation des recettes douanières, dont les résultats crèvent les yeux. Les autorités comptaient également beaucoup sur lui pour stabiliser notre économie. Car, les chiffres qu’ils annonçaient ne faillaient pas. Cette assurance a permis au gouvernement de s’aventurer sur le marché financier en levant d’importantes ressources financières pour financer les activités de développement, notamment les chantiers de rénovation des infrastructures en prélude à l’organisation du prochain sommet Afrique-France qui s’ouvre le vendredi prochain.

Rappelons que dans un passé récent, les gabelous étaient pointés du doigt comme les agents les plus corrompus de la fonction publique. Mais, en seulement deux ans de gestion, Modibo Kane Kéïta a changé la donne. Il a démontré que la réussite dépend certes de plusieurs facteurs dont les plus essentiels sont la fermeté dans le choix des collaborateurs et l’exigence des résultats, vis-à-vis des collaborateurs, quel que soit le rapport qui vous lie. Le nouveau style ainsi imprimé à la gestion de l’administration douanière n’a pas tardé à produire tous ces effets. La saine émulation qu’il a engendrée a permis de faire passer les recettes de 341 milliards FCFA quand il prenait fonction en janvier 2015 à 525 milliards FCFA au 31 décembre 2016, consacrant sa sortie officielle.

Puisqu’il a montré qu’avec un  peu de volonté, l’on est capable de se surpasser pour donner le meilleur de soi-même. Ce signe de confiance retrouver a poussé les autorités à maintenir ses ambitions de recettes douanières à la hausse pour les années à venir. La projection pour l’année 2017 place la barre encore plus haute avec 585 milliards soit un objectif de recettes mensuelles de 48 milliards FCFA. Le challenge est certes, énorme, mais l’homme qui est promu à prendre la relève n’est pas un extra-terrestre surgissant de nulle part. La stratégie de mobilisation élaborée pour atteindre cet objectif a été conçue en sa présence. Selon son ex-patron, c’est ensemble qu’ils ont travaillé pour tracer les grandes lignes de la stratégie.

Donc, en donnant sa bénédiction pour la nomination d’Aly Coulibaly, Modibo Kane Kéïta, ne se trompait guère sur la capacité de son successeur à relever le défi. Qui tout comme lui-même est un homme pétri d’expérience, pour avoir occupé plusieurs postes de responsabilités dans l’administration douanière. Il a été plusieurs fois Chef de Bureau, dont les plus récents ont été le Guichet unique, le BEMEX (Bureau des Exonérations et des Maliens de l’Extérieur), sous-directeur de la réglementation, coordinateur du Projet de développement financier. A son retour à la DGD, il prend la direction du Bureau de Contrôles Internes (BCI). Poste qui lui sert de tremplin pour la direction des recettes avant de se hisser au poste de Directeur général adjoint, sous la direction de Modibo Maïga, en remplacement de Moumouni Dembélé, qui occupait le même fauteuil sous le commandement d’Amadou Togola, alors Directeur général des douanes.

A la chute du régime d’Amadou Toumani Touré, les Douanes changent de direction. Moumouni Dembélé, est porté à la tête des gabelous par Abdel Kader Konaté, dit Empé, qui avait pris les rênes au Ministère des Finances, qu’il avait permuté avec son collègue Tiénan Coulibaly. Qui occupait précédemment ce fauteuil dans le gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Ainsi, à la demande du nouveau chef de gouvernement, Diango Sissoko et le président de la Transition, Dioncounda Traoré, Empé et Tiènan Coulibaly vont faire de la permutation. Ce changement aura une répercussion sur la direction des gabelous. Le nouveau DG, Moumouni Dembélé, procède à des nominations. Qui porteront Modibo Kane Kéïta comme directeur général adjoint, où il remplace Aly Coulibaly. Celui-ci est à nouveau nommé à la tête du Bureau de Contrôles Internes (BCI). Mais, au lieu de garder des dents contre les nouveaux maîtres des lieux, Aly Coulibaly prend le changement avec philosophie. Quand bien même que des mauvaises langues ont tenté de le monter contre Moumouni Dembélé et son adjoint Modibo Kane Kéïta. D’ailleurs, pour montrer à d’autres qu’il ne garde jamais de dent contre sa hiérarchie, il est allé défendre des dossiers des collègues avec brio à Sikasso, alors que les vérificateurs les avaient sérieusement inquiétés. Il resta à ce poste, jusqu’à la nomination de Modibo Kane Kéïta comme DG en janvier 2015. Il sert celui-ci avec abnégation comme l’a recommandé le créateur. Qui recommande à ses créatures d’obéir à leurs chefs comme, ils croient en lui. Ainsi dit, ainsi fait. Aly Coulibaly s’est plié à l’autorité de Modibo Kane Kéïta, comme cela se doit. Tous les visiteurs l’ont certainement remarqué. Aly Coulibaly courrait pour rendre compte à son patron quand il était au BCI sans rancune encore moins utiliser la mauvaise volonté. C’est dans ces conditions, qu’il signa son retour à la Direction générale comme adjoint, le 03 mars 2015. A ce niveau de responsabilité, il est resté derrière son patron comme le mur et son ombre. Modibo Kane Kéïta avait une confiance aveugle en lui. Parlant de lui dans ses confessions, Modibo Kane Kéïta disait : « Aly me respecte beaucoup. Et, il m’a toujours obéi comme cela doit ». C’est donc un homme respectueux de l’autorité qui prend les commandes à la DGD. Natif de Kadiolo, ce sénoufo bon teint est un musulman pratiquant. Ainsi, pétri de foi en Dieu, Aly Coulibaly saura certainement tenir toutes les promesses et prouver que son choix comme DGD a été un choix judicieux à cause des qualités qu’il incarne.

M.A.Diakité

 

Commentaires via Facebook :