Sous l’égide du ministre de l’Economie et des finances, Alousseni Sanou, s’est ouverte ce mardi, 8 février 2022 à l’hôtel Sheraton, la 3ème rencontre bilatérale entre les administrations douanières du Mali et de la Guinée Conakry. Cette importante cérémonie a enregistré une forte délégation de la douane guinéenne avec à sa tête son Directeur général, le colonel Moussa Camara. C’était en présence du Directeur général des Douanes, inspecteur général Amadou Konaté ainsi que les chefs des services des douanes.
Durant deux jours, les experts douaniers des deux administrations ont identifié les obstacles à la fluidité du trafic sur le corridor, à rendre opérationnel l’échange périodique d’informations sur le transit dans les deux sens et d’une manière générale, à adopter les mesures idoines qui favoriseront l’attractivité du corridor Conakry-Bamako.
Prenant la parole le Directeur général de la Douane du Mali a rappelé que la rencontre, troisième du genre, se tient dans un contexte caractérisé par la volonté commune affichée par les peuples malien et guinéen de s’affranchir de la mauvaise gouvernance, un contexte particulièrement difficile pour le Mali, suite aux sanctions injustement infligées par les instances de la CEDEAO.
‘’Ce cadre d’échanges se tient suite aux pertinentes instructions que vous avez bien voulu donner à la Direction générale des Douanes du Mali, d’entamer dans les plus brefs délais, des discussions avec son homologue de la République sœur de Guinée, afin de renforcer l’axe Conakry-Bamako, par l’affermissement de la coopération douanière et l’utilisation dans les meilleures conditions du corridor naturel de Conakry’’, a expliqué le DG de la Douane du Mali.
Selon lui, l’objectif principal de la rencontre est de corriger les insuffisances pour être en phase avec la volonté affichée des hautes autorités des deux pays, à savoir la redynamisation de la coopération bilatérale.
En effet, poursuit-il, malgré l’intégration des deux peuples par l’histoire, la culture et la langue, les échanges commerciaux entre la Guinée et le Mali demeurent très faibles et le port de Conakry faiblement exploité par les opérateurs économiques maliens.
Ainsi, de 2016 à 2020, la part des importations du Mali qui transitent par le port de Conakry n’ont représenté que 1,54% des importations globales, pour une valeur d’environ 257 milliards de FCFA. Il importe en conséquence, de réfléchir à identifier des mesures qui favoriseront d’inverser cette tendance.
Selon lui, la coopération douanière entre le Mali et la Guinée repose sur des instruments juridiques signés en 1987 par les deux Gouvernements. Il s’agit : de la Convention d’assistance administrative mutuelle ; du Protocole d’accord sur les facilités réciproques en matière de transit, des Accords de coopération en matière de transport et de transit maritime et de l’Accord sur l’utilisation du port de Conakry.
En outre, a-t-il indiqué, les deux administrations ont signé le 12 aout 2016, lors de la deuxième rencontre bilatérale à Conakry, des Protocoles d’accord de mise en œuvre des Conventions et Accords signés par les Gouvernements. Il s’agit du Protocole d’accord d’Assistance Administrative Mutuelle et du Protocole d’accord de mise en œuvre du Transit Routier Inter-États (TRIE) des marchandises.
‘’Les administrations douanières de la Guinée et du Mali sont résolument engagées à jouer pleinement leur rôle sous l’impulsion des Départements de tutelle, pour faire de l’axe Conakry-Bamako le plus performant de notre espace géographique’’, a-t-il souhaité.
Pour le DG douane de la Guinée, la crise que traversent les deus pays doit être transformé en opportunité à saisir afin pour bonheur du peuple.
Quant au ministre des Finances, il a fait savoir que c’est dans ce contexte extrêmement difficile, mais plein d’espoir pour l’avenir commun, que ‘’vous avez décidé d’organiser cette rencontre bilatérale entre vos administrations respectives pour discuter des questions douanières et économiques d’une part, et de la mise en œuvre des instruments juridiques de coopération en matière douanière, commerciale et de transports qui existent si heureusement entre nos deux pays, d’autre part’’.
Il a réaffirmé, la volonté des Autorités de Transition à faire du port de Conakry l’un des principaux ports de desserte du Mali.
Bréhima DIALLO