Pour lutter efficacement contre la contrebande et l’insécurité en milieu fluvial, les douanes du Mali ont contribué au renforcement des capacités opérationnelles de celles du Niger. C’était à travers une formation des agents des douanes et de la gendarmerie du Niger tenue du 12 au 23 août à Niamey.
Fortement secoué par la fraude, la contrebande et l’insécurité, le tronçon du fleuve Niger qui traverse le Niger a besoin d’une solution urgente à ces fléaux. C’est pour cela que les douanes et la gendarmerie du Niger ont sollicité l’appui du Mali à travers la coopération française pour le renforcement des capacités de leurs agents en la matière. Pour la concrétisation de ce projet, les douanes maliennes en tant que pionnières en Afrique de l’Ouest en matière de lutte contre la fraude en milieu fluvial ont été sollicitées par celles du Niger pour procéder à la formation de leurs agents.
La contrebande et l’insécurité étant des phénomènes transfrontaliers nécessitent une conjugaison des efforts. Surtout quand il s’agit d’aider un pays ami qui a contribué à la libération du Mali. Au regard de ces raisons, le Directeur général des douanes du Mali, Moumouni Dembélé, a dépêché le commandant Mohamed Coulibaly, inspecteur des douanes, chef de la brigade mobile d’intervention, commandant opérationnel de la brigade fluviale de Bamako au Niger, afin de procéder à la formation en matière de contrôle fluvial des agents de douanes et de la gendarmerie du Niger. Ajoutons que pour l’exécution de cette mission, Mohamed Coulibaly s’est fait accompagner par deux agents de la brigade fluviale de Bamako. Il s’agit des lieutenants Cheick Hamidou Dembélé et Moulaye Saïd.
La formation s’est déroulée à Niamey, du 12 au 13 aout 2013 sur le site de la gendarmerie nationale du Niger, situé sur la berge du fleuve Niger. La mission du commandant Mohamed Coulibaly portait sur deux volets, (la formation théorique et une formation pratique).
La formation théorique a duré deux jours et a porté sur les modules suivants :(Aperçu des fleuves ouest africains, le cas du fleuve niger ; les embarcations fluviales ; le contrôle douanier et le contrôle fluvial ; le renseignement fluvial et la sécurité dans le contrôle fluvial.)
Treize jours durant, les agents de douanes et de la gendarmerie du Niger ont été initiés au pilotage des embarcations nautiques. Cela consistait en l’apprentissage du pilotage d’une embarcation à barre franche (pirogue japonaise) et l’apprentissage du pilotage d’une vedette rapide. A cela s’ajoute la formation aux techniques de lutte contre la fraude en milieu fluvial. Ce volet comprenait les techniques de ciblage pour le contrôle d’une embarcation, d’interception d’une embarcation, de course-poursuite d’une embarcation, d’accostage et de fouille d’une embarcation. Y figuraient aussi les techniques d’immobilisation d’un délinquant, de remorquage d’une embarcation, de la collecte et l’exploitation du renseignement en milieu fluvial, de la récupération d’un individu tombé à l’eau, de l’entretien et du dépannage d’une embarcation.
Aux termes de la formation, les participants ont été bien outillés pour mener à bien les missions qui leurs sont assignées. Car ils ont appris à nager, à piloter une embarcation à barre franche (pirogue japonaise), à piloter une vedette rapide (vedette rapide munie d’un moteur hors-bord de 115chevaux et de 80 chevaux chacun). En somme, tous les participants ont appris les techniques de lutte contre la contrebande et l’insécurité en milieu fluvial dans leurs différentes variantes.
Au cours de la cérémonie de clôture de cette formation de 15 jours, les participants repartis entre plusieurs groupes ont procédé à des démonstrations de pilotage d’embarcation à barre franche et de vedettes rapides, ainsi qu’à des exercices de lutte contre la fraude. Ces simulations ont porté sur l’interception d’une embarcation et l’immobilisation de délinquants, etc.
Pour avoir assuré avec professionnalisme la patience au control fluvial des agents de la douane, les autorités nigériennes ont décerné au commandant Mohamed Coulibaly, chargé de la formation et à ses deux assistants, des attestations de reconnaissance et de satisfaction.
Un signe encourageant pour un pays en crise dont les cadres sont accusés de léthargie intellectuelle. Le commandant Mohamed Coulibaly vient de prouver à la face du monde que le Mali recèle bel et bien des talents cachés. Un avantage comparatif qui doit être mis à profit et pourquoi pas en faisant de notre pays le siège du centre africain de la formation nautique.
Nouhoum DICKO