C’est un vrai cauchemar que les 118 Maliens du Gabon ont vécu du vendredi 22 au samedi 23 décembre sur le tronçon Hèrémakono- Bamako. Ils ont été obligés de débourser 200 000 FCFA en plus des tracasseries douanières malgré le fait qu’ils soient détenteurs d’une attestation de déménagement délivrée par l’ambassade du Mali au Gabon.
Les Maliens du Gabon au nombre de 118 dont 28 enfants, la plupart en très bas âge, et plusieurs femmes ont volontairement quitté Libreville pour le Mali. Ce retour en masse au pays est un exercice régulier qui s’explique pour les uns par le souci de venir laisser les enfants au pays, pour les autres par un simple congé ou un retour définitif au bercail.
Avant de quitter Libreville, ils ont donc pris le soin de se munir d’une attestation de déménagement à l’ambassade du Mali au Gabon laquelle appuie et organise les retours en masse de nos concitoyens de l’extérieur. L’attestation délivrée par ses services permet aux détenteurs d’éviter les tracasseries policières et douanières tout au long de leur trajet.
C’est dans ces conditions que les Maliens du Gabon ont quitté Libreville par bateau le mardi 19 décembre pour Cotonou. Ils ont emprunté deux bus qui devaient les conduire à Bamako. Le reste du voyage fut effectué sans le moindre anicroche, mais contre tout attente, c’est plutôt du côté malien qu’ils vont faire face à des tracasseries douanières.
Abdoulaye Soumaré, l’une des victimes, dépassé par les faits et très remonté contre la douane malienne déclare ne pas comprendre qu’un peu partout où ils sont passés, ils n’ont pas eu de problème, sur simple présentation de l’attestation de déménagement aux postes de contrôle, que ce soit à Cotonou ou au Burkina Faso. «Comment se fait-il que ce soit au Mali, mon propre pays où les douaniers, semble-t-il, ignorent un document délivré par notre ambassade au Gabon. C’est, en effet, à partir de Hèrémakono que les convoyeurs de nos deux bus nous ont demandé de cotiser l’argent pour le passage de la route. Pire, le vendredi 22 décembre, au dernier poste de contrôle, les bagages d’une commerçante ont été décelés. Nos deux bus ont donc été mobilisés, de 7 heures du matin à 22 heures de la nuit. Or parmi nous il y avait des femmes et des enfants en bas très bas âge. D’autre part, n’étant pas concernés par les bagages en question, je ne vois pas pourquoi on nous a retenu pendant toute une journée et nous obliger à cotiser.
La preuve en est que, arrivés à Bamako, nous avons interpellé la direction des Maliens de l’extérieur. L’un des officiers, un certain Sam, accompagné de deux douaniers sont venus vérifier nos documents. Ils ont trouvé qu’ils étaient conformes à nos bagages et nous ont remis nos bagages. Le voyage du côté malien et surtout la journée du vendredi nous ont été vraiment préjudiciables, non seulement on portait les mêmes habits et qu’il fallait se nourrir mais aussi nous avions cotisé jusqu’à hauteur de 200 000 F CFA pour le passage de la route. En plus de cela nous étions obligés de dormir dans les bus».Il est bien vrai que les tracasseries douanières sont monnaie courante sur nos grands axes routiers, mais ce cas précis interpelle les autorités douanières.
PIERRE FOO MEDJO
“