Fraude présumée de carburant avec 6 citernes de COUMBA-GAZ : Les non-dits de cette affaire !

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Fraude présumée de carburant avec 6 citernes de COUMBA-GAZ : Les non-dits de cette affaire !Un haut gradé de la douane et un groupuscule d’opérateurs pétroliers, notamment des « djogoramé », entendent monter cette affaire en épingle pour se débarrasser de celui qu’ils considèrent, à tort ou à raison, comme « l’homme qui les empêche de magouiller en rond ».

Lundi 10 août, 19 heures. Notre bigophone sonne. Ne reconnaissant pas le numéro de l’appelant, nous nous abstenons de décrocher. Il rappelle de nouveau. Puis encore et encore. Face à cette insistance, nous décidons de répondre. Finalement. Au bout du fil, un richissime opérateur pétrolier, nous invitant à nous rendre à son domicile où, disait-il, nous attendaient plusieurs de ses collègues pour un scoop. C’était dans un quartier huppé de notre capitale.

 

Le complot et les comploteurs

 

Sur place, nous trouvions les têtes d’affiche du cercle très fermé des opérateurs pétroliers, des « djogoramé » pour la plupart. Il pleut averse. Et le climatiseur tourne à plein régime. Drapés dans leurs beaux bazins et leur parfum embaumant l’air du salon, ils me donnent, à peine, le temps de m’asseoir : « C’est toi Baby, le directeur du journal Canard déchaîné ? », m’interrogent-ils. J’acquiesce de la tête. Ignorant que je parle peulh, le plus âgé d’entre eux s’adresse aux autres, en ces termes : «croyez-vous qu’il va accepter notre proposition ? ». Et un autre d’ajouter, toujours en peulh : « Nul ne peut, surtout au Mali, refuser l’argent. Il nous suffit, juste, d’y mettre le prix. Car, selon ce que m’ont dit les journalistes, c’est cet homme qui connaît le mieux la douane et ses cadres ». Mais je fais mine de ne rien comprendre. Du moins, jusqu’à ce que leur doyen réclame le silence. Avant de prendre la parole, cette fois-ci, en bambara.

« Mr Baby, nous t’avons fait appel pour te donner un scoop sur la douane. Il s’agit de l’interpellation de sept camions de Coumba-gaz, par la douane, pour trafic illicite d’hydrocarbure. L’auteur n’est autre que le fils d’un richissime opérateur économique de la place, qui vient de se lancer dans le commerce des hydrocarbures….. Ce que nous voulons, c’est de faire une série d’articles dans lesquels tu accuseras le commandant Mamadou Traoré, chef du Bureau des Produits Pétroliers de la douane, d’être de connivence avec les fraudeurs. Depuis qu’il a été nommé à la tête du Bureau du pétrole, il n’y a plus d’affaires ; on ne gagne plus grand-chose », me dit-il avec une tape amicale sur l’épaule. Et de poursuivre : « Dans ce projet, nous avons le soutien de certains cadres de la direction générale prêts à tout, eux aussi, pour se débarrasser de cet encombrant chef du Bureau du pétrole, qui les empêchent d’avoir quelque chose. Pour faire partir le commandant Mamadou Traoré, nous sommes prêts à tout. Dis-nous combien, ton prix sera le nôtre ! ». Conclut-il.

Du coup, ils me fixent d’un regard interrogateur, pressés qu’ils étaient de me voir proposer une somme pour le « boulot ». Qui vient de m’être confié. Mais qui est le commandant Mamadou Traoré ?

Un homme à abattre

 

Calme, toujours souriant, mais d’une rigueur connue de tous, le Commandant Mamadou Traoré est un modèle pour ses collègues. Mais aussi, pour ses chefs hiérarchiques. Il a occupé tous les postes, ou presque, à la douane. Entre autres, chef de bureau à Kayes, chef du bureau des douanes de Kati, de Bamako-Fer, chef de la Brigade Mobile d’Intervention (BMI) de la douane, chef de brigade à Kouri, chef de la section Recherches et Interventions au bureau des Enquêtes douanières, chef du BEMEX (Bureau des Exonérations et des Maliens de l’Extérieur) et, aujourd’hui, chef du Bureau des Produits Pétroliers de la douane (BPP).

A la BMI, il réalisé la plus grosse saisie d’armes jamais réalisée dans notre pays. Mais aussi, la plus grosse saisie de cocaïne pure : 116 kg. Saisies à l’issue desquelles, le commandant Mamadou Traoré a été décoré de la médaille « Etoile d’argent du mérite national ».

A son arrivée, au bureau des douanes de Kati, les recettes mensuelles sont passées de 380 millions CFA à 4 milliards CFA. Même chose au Bureau des Produits Pétroliers où, les recettes sont passées de 12 milliards CFA à près de 19 milliards CFA. Soit, une hausse de 7 milliards CFA par mois. C’est pour l’encourager, dans ce sens, que le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra vient de lui adresser, officiellement, une lettre de félicitation. Avec ampliation au directeur général de la douane.

Le commandant Mamadou Traoré s’est imposé une règle: ne jamais parler de ses succès dans la presse. Pour lui, ce qui compte, par-dessus tout, c’est d’être à la hauteur de la mission qui lui a été assignée. Pas la gloire, encore moins les glorioles.

Un avis que ne partagent pas ce groupuscule d’opérateurs pétroliers, qui menacent, aujourd’hui, de l’abattre. Parmi les comploteurs, un richissime opérateur pétrolier, qui entend prendre sa revanche sur lui. Surtout, après que le commandant Mamadou Traoré lui ait fait payer 1,1 milliard CFA dans « l’affaire des 53 citernes de Diboli ».

Pour cet opérateur pétrolier, l’affaire des citernes de Coumba-gaz est une occasion inespérée de prendre sa revanche sur le commandant Mamadou Traoré.

 

Rappel des faits

 

Mais de quoi s’agit-il dans cette affaire ? Un jeune opérateur pétrolier vend de l’essence à un autre opérateur économique malien, travaillant dans le domaine du gaz butane. Ce dernier charge ses camions citernes avec son carburant, depuis le Ghana où, l’achat a eu lieu. Avant de prendre la route de Bamako. La suite, on la connaît. Informée par un indicateur, la douane burkinabè interpelle les camions citernes. Avant d’alerter, à son tour, celle du Mali. Du coup, le Bureau des Enquêtes douanières envoient ses éléments, à Ségou, pour ramener les six (au lieu de sept comme annoncé par certains médias) à Bamako.

Les frais de dédouanements sont estimés, selon nos informations, à environ 68 millions CFA. Mais pour avoir présenté le gaz butane à la place du carburant, la douane malienne réclame la bagatelle de 300 millions CFA avec cet opérateur économique. Lequel serait, actuellement, au Congo pour ses affaires.

Comme on le voit, cette affaire ne concerne en rien le commandant Mamadou Traoré. Pour ceux qui ne le savent pas, ce n’est pas au Bureau des Produits Pétroliers (BPP) de contrôler et de lutter contre la fraude sur toute l’étendue du territoire national ; mais au Bureau des Enquêtes et Investigations douanières, qui joue le rôle de « services de renseignements de la douane ». Le commandant Mamadou Traoré, qui avait dirigé ce service, va-t-il se rendre complice du « fraudeur » comme un débutant ?

Malgré tout, ce groupuscule d’opérateurs pétroliers tient à lui faire porter le chapeau de cette affaire. Objectif : salir sa réputation et, du même coup, provoquer son départ du Bureau des Produits Pétroliers (BPP) de la douane.

 

Des propositions alléchantes

 

Combien veux-tu pour ce boulot ? nous interrogent-ils, impatients qu’ils sont de nous voir proposer un montant. Et, le plus âgé d’entre eux d’ajouter, avec un regard inquiet : « tu connais le commandant Mamadou Traoré ? Peu importe ! Penses à ce que tu peux gagner dans cette affaire ».

Indigné par leur idée, selon laquelle tous les Maliens sont « achetables » à condition qu’on y mette le prix, notre réponse ne se fait pas attendre : « Je connais le commandant Mamadou Traoré depuis près de 15 ans. Il m’a été présenté par un certain Abdoul Karim Konaté, l’actuel ministre du Commerce et de l’Industrie, au moment tous les deux travaillaient au bureau des Enquêtes douanières. C’est le cadre des douanes le plus rigoureux que je connaisse. Pour cette raison, je me vois obligé de refuser votre offre ; je vais oublier la proposition que vous venez de me faire ; mais si je vois quoi que ce soit sur lui dans la presse, j’alerterai l’opinion nationale sur vos intentions malveillantes», leur a-t-on répondu. Avant de prendre congé d’eux.

Selon nos informations, ils continuent de démarcher des confrères et animateurs de la place pour arriver à leurs fins. D’où notre décision de dénoncer ce complot, dont le but évident est de salir un homme. Dont le seul tort est d’exécuter, à la lettre, la mission qui lui a été confiée par les plus hautes autorités de notre pays.

 

Un haut gradé de la direction générale falsifie le dossier pour se garer des mouches

 

Aux dernières nouvelles, ces opérateurs pétroliers se sont réunis, récemment, au domicile d’un autre opérateur pétrolier. C’était dans la nuit du 12 au 13 août derniers. Histoire, sans doute, de dresser la liste des journalistes et animateurs de radio, chargés de faire le sale boulot. Réputés comme les plus gros fraudeurs de la place, ces opérateurs pétroliers feraient rentrer, frauduleusement, chaque mois au Mali, des dizaines de citernes, bourrées d’essence en provenance du Ghana. Avec la complicité de leurs chauffeurs, grassement, rétribués pour ce faire.

Après avoir empoché 15 millions CFA dans l’affaire des citernes de « Coumba-gaz », un haut gradé de la direction générale des douanes tente de piéger le commandant Mamadou Traoré, chef du Bureau des Produits Pétroliers. Curieusement, c’est dix jours après la saisie des citernes, qu’il accepte, enfin, de lui fait parvenir le dossier, non sans falsifier son contenu. Du coup, le commandant Mamadou Traoré se retrouve, avec entre les mains, une grenade dégoupillée prête à exploser. Et, avec elle, certains hauts cadres de la douane, mouillés dans cette affaire jusqu’à la moustache.

Nous y reviendrons !

Oumar Babi

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8 COMMENTAIRES

  1. Oumar Babi, le “journaleux-backchich” dans ses oeuvres! 🙄 🙄 🙄 🙄

    Un coup il te pond un article dégradant et diffamatoire, salissant untel ou untel, un coup il tente au contraire de blanchir un opérateur véreux pris la main le sac!

    Peu importe pour Babi, pourvu que L’ENVELOPPE SOIT CONSEQUENTE!

    Mais comme ce journaleux-backchich se distingue surtout par son degré de stupidité 😛 , il écrit ici: “entendent monter cette affaire en épingle pour se débarrasser de…”

    Mais Babi, si tu dis que cette affaire est “montée en épingle”, C’EST DONC QU’ELLE EXISTE BEL ET BIEN!

    Fais attention, le chef de bureau BPP risque de te demander LE REMBOURSEMENT de son enveloppe!

  2. Voila le mode opératoire de notre presse. Ceux qui acceptent le pot de vin sont nombreux qui le refusent. Les gens doivent ouvrir leurs yeux, Ne croyez pas à tout ce vous lisez. Merci pour votre article, c’est la photographie de notre presse malheureusement.

  3. Mais de quoi s’agit-il dans cette affaire ? Un jeune opérateur pétrolier vend de l’essence à un autre opérateur économique malien, travaillant dans le domaine du gaz butane. Ce dernier charge ses camions citernes avec son carburant, depuis le Ghana où, l’achat a eu lieu. Avant de prendre la route de Bamako.
    Un peu d respect pr ns lecteur svp, ces 2 operateurs connaissent ladresse du fournisseur pr kel raison lun va acheter avk lotr depui l Ghana? en lisant votre article je vois le plan machiavélique des diok mai je vois aussi votre tentative de blanchir le nom du fils du richissime homme daffaires. etant donné que votre douanier est un ami intime du pere de M.S oil, apparemmen vs, le pere d M.S oil, votre douanier preferer et lactuel ministre des commerce son du mem camp, dc ma kestion es d savoir cette tentative de blanchiment de nom est le fait que le richissime homme a proposé plus que les djok ou vous le faites juste a cose de la fraternité qui existe entr vs?

  4. Baby, il serait plus convaincant de donner les noms des comploteurs en question. Sinon, moi je ne crois à votre thèse. Qu’est ce qui me prouve que vous n’etes pas a la solde me Mamadou Traoré. Frachement allez jusqu’au bout en donnant les noms et prenoms, soyez courageux

    • Gaima
      “Baby, il serait plus convaincant de donner les noms des comploteurs en question.”

      Ca mon frère, c’est parce que tu ne lis pas souvent les torchons de Baby!

      Sa grande SPECIALITE (comme il ment comme il respire en fonction de ce qu’on lui demande d’écrire! 8) 8) ) c’est justement de ne JAMAIS se risquer à donner les noms de ceux qu’il met en cause! 8) 8)

      JAMAIS!…

      Pour t’en assurer, fais défiler ses articles et tu verras par toi-même! 😉 😉 😉
      Baby est un “journaleux de commande” qui fonctionne à coup d’enveloppes, soit pour diffamer untel, soit (comme ici) pour disculper untel, etc. 🙄 🙄 🙄

  5. Merci Baby, tous nos encouragements au commandant Baby. Cette affaire me rappelle l’affaire des fausses cautions au Trésor détectée par l’ancien Directeur du Trésor dans laquelle sont impliquées beaucoup de Diogoramés. A force de calomnies, de diffamations et de connexions dangereuses au plus haut niveau du pays les Diogoramés sont arrivés à leur fin en obtenant le limogeage du Directeur Ben et son remplacement par des gens impliqués dans cette affaire. Jusqu’à ce jour, je parviens pas à comprendre comment ce pays va continuer à renvoyer ses bons cadres pour satisfaire les fossoyeurs du pays et travailler après avec des cadres malhonnêtes. Ainsi va le Mali. Que Dieu sauve notre pays.

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