Financements politiques occultes, dessous de table, achats d’articles de journaux, visites opportunes… Aucune méthode n’est épargnée par certaines épaules gradées de la douane pour s’adjuger du fauteuil de directeur général de la douane. Cette foire est animée, à tel point qu’on se demande si ce ne sont pas les mêmes personnes (des cadres bien connus de la douane) qui ont manœuvré afin de ne pas permettre à l’actuelle direction générale de la douane de ne pas atteindre ses objectifs, en termes de recettes annuelles. Car, les causes de ce déficit sont bien connues, il s’agit, d’une part de la baisse du niveau d’importation des produits pourvoyeurs de recettes, consécutive à la morosité de l’activité économique du pays et d’autre part, de la réticence de nombreux gros importateurs en complicité avec certains cadres de la douane à se soumettre aux mesures de vérification du Programme de Vérification des Importations. Pendant qu’au même moment les partenaires techniques et financiers, notamment le FMI ont relevé la barre de l’objectif de recettes de la douane à 385 milliards contre 375 milliards, préalablement fixés. Il fallait donc des efforts énormes à tous les niveaux pour relever le défi. Consciente de la portée du défi, Mme le ministre de l’Economie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, lors de sa visite dans les locaux de la DGD a invité les responsables de la douane à améliorer leur méthode de travail. « Bien sûr les moyens sont insuffisants, voire dérisoires, mais nous devons nous sacrifier pour le pays », a-t-elle sollicité. Dans la même dynamique, la direction générale entreprendra de nombreuses mesures incitatives auprès des différents bureaux de recettes et structures clé de l’architecture de la douane pour accroitre des efforts afin de renflouer la caisse de l’Etat. Notamment des lettres circulaires énonçant les objectifs, le document de la bonne conduite… Ce n’est pas tout, afin de mettre les gabelous dans les conditions idoines de travail et de formation, la direction générale de la douane sous l’impulsion de l’Inspecteur Général Moumouni Dembélé, a procédé à la construction d’un centre multiforme et moderne de formation à Samanko. Il s’agissait de permettre aux nouveaux recrus d’effectuer leur formation militaire, non plus dans les locaux de l’armée, mais au sein du centre interne, appartenant à la douane. Sur le même site à Samanko, il tient à cœur aux premiers responsables de la douane d’ériger les locaux de la nouvelle Direction Générale de la Douane, un immeuble flambant neuf (R+8), grâce à l’accompagnement des partenaires français et européens qui ont déjà déboursé, à cet effet une enveloppe de 500 Millions. D’ailleurs, au regard des reformes engagées et des projets envisagés, les partenaires économiques expriment un grand enthousiasme à accompagner les services des douanes maliennes, comme lors de l’acquisition du « Data center » et des bateaux pour la brigade fluviale.
Vers une instrumentalisation politique de la douane !
Au lieu d’encourager la réalisation et la concrétisation de toutes ces perspectives, des hauts gradés tapis dans l’ombre sont entrain d’expérimenter des stratégies et activer des réseaux mafieux pour précipiter le départ de l’actuel directeur général des douanes, Moumouni Dembélé. Jugé par certains trop dérangeant, au regard de la rigueur qui caractérise sa méthode de gestion et pour d’autres, trop encombrant, compte tenu du fait qu’il n’a pas de coloration politique. Les mêmes personnes ont poussé leur outrecuidance jusqu’à mener certaine presse à créer un lien de complicité entre l’actuel ministre de l’Economie et des Finances et l’occupant du fauteuil. Sinon, vouloir se mettre à dos la patronne de l’hôtel de finances et le Président IBK. Accusé de ne pas promouvoir des cadres de douanes de son parti, RPM. Devenu le refuge de nombreux monstres magouilleurs de la douane malienne.
En tout cas, au niveau de la direction générale des douanes, on reste serein. Le responsable d’une sous direction, rencontré par nos soins s’est exprimé en ces termes : « le changement de directeur n’est pas de notre ressort, mais celui du MEF au conseil des ministres, nous attendons l’heure du bilan pour dire ce qui n’a pas marché et pourquoi cela n’a pas marché, on ne se reproche rien de grave ». Un autre, proche de l’actuel directeur, de renchérir : « l’administration est une continuité, si nous devons quitter aujourd’hui, c’est avec la tête haute et la conscience tranquille d’avoir réalisé des choses que personne d’autres n’a pu. Dans ce cas, ce qui incombe est de réfléchir et planifier des stratégies afin que le gap négatif de cette année soit comblé dans le prochain objectif de recettes ».
Moustapha Diawara
tous les mêmes; des voleurs de premier ordre…..
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