Le tout nouveau patron des douanes, Modibo Maïga, est en train de placer ses hommes dans les différentes Sous-directions, directions régionales et autres Bureaux. C’est dans cette logique qu’un premier arrêté est sorti le lundi 25 juillet : le DGA, Moumouni Dembelé, atteint par l’usure, cède sa place à Ali Coulibaly, un gros travailleur précédemment à la Sous-direction des recettes et études.
A la Sous-direction de l’Administration générale, Mamadou Touré, un homme discret et effacé prend les commandes. A la Sous-direction réglementation, fiscalité et relations internationales, c’est Zoumana Mory Coulibaly, le plus politique de la douane, ADEMA-PASJ bon teint, qui a désormais en charge ce secteur stratégique. Il quitte ainsi le bureau du pétrole et se fait remplacer par son adjoint, Diaguéli Diakité. Il y a eu d’autres mutations. Mais, celle qui a retenu l’attention de l’opinion publique, c’est bien le cas de Zoumana Mory Coulibaly. Pour certains, il a obtenu une promotion. Pour d’autres, c’est une sanction. Qu’en est-il réellement ?
En fait, Zoumana Mory Coulibaly, un haut gradé de la douane, a gravi tous les échelons. Sa nomination à ce poste, administrativement parlant, est une véritable promotion pour la simple et bonne raison que dans l’organigramme, les Sous-directeurs ne rendent compte qu’au DG et à son adjoint. Il n’y a aucune subordination entre les Sous-directeurs.
Tous n’ont de supérieurs hiérarchiques que Modibo Maïga et son adjoint. Il y a bien sûr le bureau de contrôle interne et le centre informatique et statistique, deux structures autonomes, au dessus des Sous-directeurs.
Tout cela pour démontrer que Zoumana Mory Coulibaly est aujourd’hui un grand chef. Il a en charge de faire respecter la législation, dans un domaine où rarement les textes sont appliqués. Tout est négociations et transactions. Avec le charisme qu’on lui connait et sa fermeté, il pourrait peut-être faire changer les choses au niveau de ce service où les mauvaises habitudes sont érigées en règles, en "jurisprudence".
La mutation de Zoumana Mory Coulibaly constitue pourtant pour d’autres une sanction. Pourquoi une sanction ? A-t-il fauté ? Que non ! Son seul problème est de s’être affiché très tôt comme pro Modibo Sidibé. Cela est-il un crime ? Que non ! Il a le droit de soutenir qui il veut, même s’il a brûlé la discipline du parti. Alors, en quoi cette mutation pourrait-elle être considérée comme une sanction ?
Selon certains, au niveau du bureau du pétrole, il gérait directement l’argent, négociait avec les plus riches du pays, les pétroliers, mobilisait des ressources financières importantes pour l’Etat.
Maintenant, il va gérer la paperasse et les grands dossiers. Il ne verra plus la couleur de l’argent comme, en tout cas, auparavant. En clair, il aura un manque à gagner et ne pourra pas se lancer à fond dans la campagne de Modibo Sidibé, comme il l’avait commencé.
Sanction ou promotion ? A vous de juger !
Chahana Takiou