S’il y’a un autre responsable politique plus heureux après le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, c’est le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé. Et, il y a vraiment pour lui de quoi à être aux anges. Car, la Direction Générale des Douanes du Mali sous la conduite de l’Inspecteur Général Aly Coulibaly vient de réaliser le plus gros exploit en matière de recettes douanières dans l’histoire de l’administration douanière du Mali. Le jackpot s’élève à environ 51 milliards FCFA au mois de mars dernier. Comme pour paraphraser l’adage populaire selon lequel, un bonheur comme un malheur n’arrivent jamais seuls, la détente politique qui s’amorce avec la clôture, le dimanche 2 avril dernier, des travaux de la Conférence d’Entente Nationale s’accompagne par une autre bonne nouvelle du côté des finances. Il s’agit de la remontée substantielle des recettes douanières qui passent de 46,5 milliards FCFA en février dernier à environ 51 milliards FCFA en mars soit un gap positif de plus de 4 milliards FCFA sur une prévision de 48 milliards FCFA. Comme pour dire qu’en janvier dernier, la presse ne s’était pas trompée sur les compétences de l’actuel Directeur Général des Douanes du Mali, l’Inspecteur Général Aly Coulibaly dans ses commentaires sur les recettes de son premier de mois de prise de service qui s’élevaient à 46,3 milliards FCFA. En plus d’Aly Coulibaly et ses collaborateurs, cet exploit fait la fierté aussi de son prédécesseur Modibo Kane Kéïta, que nous avons joint au téléphone pour recueillir son sentiment sur les résultats obtenus par son successeur.
« Je ne doutais point de sa capacité à relever le défi et j’étais convaincu qu’il serait à la hauteur des attentes des autorités qui lui ont fait confiance », a-t-il laissé entendre. Avant d’ajouter que ces résultats sont le fruit des courageuses réformes engagées par l’administration douanière depuis un certain temps. Et en se retirant, il était convaincu de laisser les Douanes maliennes dans les mains de professionnels qui ont déjà montré toutes leurs compétences à ses côtés, alors qu’il était Directeur Général. Il a félicité son cadet pour avoir pris des bonnes décisions et au moment qu’il fallait. Car selon lui, le problème numéro 1 à la DGD, c’est le choix des hommes au niveau de certains postes clés qu’on peut considérer comme stratégiques dans la mobilisation des recettes. Et tout Directeur Général qui se laisse influencer par certains milieux politiques peut dire adieu à ses objectifs de recettes. Et le plus souvent, ces genres d’erreurs sont irrattrapables. Car, une fois installé au poste, il est difficile sinon impossible pour le Directeur Général de les enlever à cause des pressions politiques. Mais pour lui, Aly Coulibaly a réussi à s’affranchir de ces considérations et c’est une bonne chose.
En maintenant le cap ainsi, il n’y a aucun doute : les objectifs de 585 milliards FCFA de recettes annuelles seront bouclés sinon même dépassés, a assuré Modibo Kane Kéïta.
Mais, ces recettes d’Aly Coulibaly sont accompagnées par le non interventionnisme du président de la République et d’autres hauts placés dans le fonctionnement normal de l’administration publique. Les difficultés à accéder à IBK ont beaucoup diminué le trafic d’influence dans les services publics de l’Etat. Ce qui fait qu’à la DGD, les directeurs sont entièrement responsables du choix de leurs collaborateurs. Dès lors, les résultats suivent. Modibo Kane Kéïta a certes éprouvé quelques difficultés à réaliser ses objectifs de recettes à cause de la diversion de certains importateurs qui rechignaient à faire face à leurs obligations correctement. Pour montrer à ses collaborateurs que le trafic d’influence ne passe plus, Aly Coulibaly a infligé des sanctions exemplaires aux douaniers qui s’étaient rendus coupables de légèreté et de négligence dans le traitement des dossiers de dédouanements de véhicules au niveau du Bureau frontalier de Diboli.
M. A. Diakité