Pourvoyeuses de l’assiette budgétaire, les douanes maliennes ne se sont jamais perdues en conjecture toutes les fois qu’il s’est agi de mener à bien cette mission. Une dynamique soutenue par l’Inspecteur Général Mohamet DOUCARA et ses hommes. Ce, au nom d’un engagement pris par ses soins au moment de mettre le pied à l’étrier. Celui d’aller à la traque des objectifs à eux assignés par les plus hautes autorités, fut-ce-t-il au prix du sacrifice ultime.
Jugés à la tâche, il en serait toujours ainsi si d’aventure des impondérables n’en venaient pas à gripper une machine bien suffisamment huilée. Un angle sous lequel, il est loisible de percevoir le léger décalage constaté sur les recettes du mois de juin.
Sous les signes d’une motivation rarement égalée dans l’administration douanière, les soldats de l’économie se sont honorablement acquittés de leur mission pendant la quasi-totalité de l’exercice budgétaire en cours. Toutefois, ce mois de juin a souffert d’une spécificité. La plupart des cas, des facteurs exogènes ont pris en tenaille l’activité économique du pays d’une manière générale. Toute chose qui n’est pas sans porter préjudice à des transactions financières, celles douanières en l’occurrence.
Dans ce secteur particulier, les importations ont connu une période morte sur certains axes stratégiques. Cet état de fait a été ressenti par les services de recouvrement des recettes comme la Direction Générale des Douanes dont les performances ne peuvent objectivement être appréciées qu’en fonction du volume des marchandises qui entrent sur le territoire malien.
Suite au constat d’un léger décalage dans la mobilisation des recettes au titre du mois de juin, nous nous sommes investis de l’exercice qui nous est propre pour mieux appréhender les différents facteurs susceptibles d’être à la base d’une relative baisse de régime. Il ressort de nos investigations que la distinction constatée dans le niveau de mobilisation des recettes pour le mois qui vient de s’écouler (juin) est consécutive à un certain nombre de contraintes. Celles liées notamment à l’acheminement des produits pétroliers d’une part et des marchandises solides d’autre part, spécifiquement sur le corridor Dakar-Bamako où plus d’une centaine de camions sont restés bloqués pendant une quinzaine de jours. Le fâcheux incident faisait suite au dérapage d’un camion malien. Toute chose sévèrement réprimée par les autorités sénégalaises au point de recourir à l’application du règlement 14 de l’UEMOA.
Il aura fallu l’implication du ministre malien en charge des transports et de la mobilité urbaine, M. Ly en mission officielle au Sénégal pour décanter une situation qui, hélas, avait affecté différentes poches d’approvisionnement au nombre desquelles, celles des recettes douanières. Si les recettes douanières prennent une part prépondérante dans l’économie de notre pays, force est de reconnaître l’importation en est pour beaucoup. Schéma dans lequel du reste, l’axe Bamako-Dakar se targuerait indiscutablement d’une place de choix.
Comment ne pas pointer le curseur sur l’entrée en vigueur par les autorités sénégalaises de cette disposition communautaire, le règlement 14 de l’UEMOA, visant l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids, et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les États membres de cette organisation sous régionale. Toute chose qui n’est pas sans chambouler des habitudes en matière d’évacuation des marchandises.
Faut-il le rappeler, cette mesure subitement envisagée par le Sénégal pourquoi pas suite à l’incident survenu sur son corridor, a mis en retard les opérations d’évacuation des cargaisons qui doivent désormais être taillées conformément aux normes indiquées dans le règlement 14.
Dans le même registre, une autre difficulté et non des moindres ressort de notre analyse et se rapporte à celle affectant la mobilisation des recettes, dans une proportion considérable. Il s’agit de la lenteur dans le démarrage de l’inspection avant embarquement des produits pétroliers.
À toutes ces contraintes, vient s’ajouter un facteur très rarement évoqué à savoir l’insécurité, un phénomène auquel le douanier est confronté au quotidien et qui le soumet à de rudes épreuves dans l’exercice de sa mission annihilant du coup son rendement sur le terrain. Référence faite à ceux évoluant dans la région de Sikasso, Mopti et Kayes dans une moindre mesure.
En dépit de cet environnement peu favorable, les services de douanes ont mobilisé un total de 46, 030 milliards au titre des recettes du mois de juin 2019. Soit 11,771 milliards pour les produits pétroliers et 34, 259 milliards pour les produits non pétroliers.
Envers et contre tout, la détermination de l’administration douanière et l’ensemble de ses acteurs ne souffre d’aucun a priori quant à l’atteinte de l’objectif annuel de 689,1 milliards. En la matière, les résultats enregistrés à mi-parcours forgent la conviction de plus d’un, au nom des vertus de loyauté et de vigilance qu’incarnent nos soldats de l’économie.
Ousmane DAO
le dg des douanes est sans autorité
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