Grand malade, impotent, on aura entendu toutes sortes de commentaires surtout les plus négatifs pour dénigrer le patron des douanes, l’Inspecteur Général Aly Coulibaly. Ces tireurs embusqués n’avaient d’autre objectif que de peintre en noir l’image d’un gros travailleur auprès des décideurs. Mais, en dépit de la campagne ‘’d’intox’’ et de dénigrement gratuite, celui qu’on a qualifié « d’impotent » a quand même réussi à mobiliser les 585 milliards FCFA d’objectif de recettes annuelles qui lui avait été assigné. Comme pour dire que ce ne sont pas les béquilles qui font le boulot, mais l’intellect.
En effet, l’Inspecteur Général Aly Coulibaly et ses hommes viennent d’être chargés d’un nouveau challenge. Le nouvel objectif de recettes qui leur a été administré se chiffre à 641 milliards FCFA à mobiliser au terme de l’exercice budgétaire 2018, soit une augmentation de 56 milliards FCFA. En langage simple, Aly Coulibaly et ses hommes devront inscrire dans les livres des comptes du Trésor public ce montant au 31 décembre 2018 à minuit. Ce qui fait un objectif mensuel d’environ 54 milliards FCFA. C’est-à-dire que cette année, les Douanes ont mobilisé en moyenne 52 à 53 milliards FCFA tous les mois. Cette performance a commencé exactement en mois de mars 2017. Il s’agit de porter ce chiffre à compter de ce mois de janvier 2018 à, en moyenne, 54 milliards pour atteindre les objectifs de 641 milliards au 31 décembre 2018.
Cette augmentation intervient non seulement dans un contexte politico-sécuritaire assez délétère, mais surtout dans une année électorale avec tous les risques possibles. Mais, nonobstant ces difficultés objectives, les partenaires techniques et financiers, notamment le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé cet objectif de recettes. Ayant connaissance que l’insécurité a obligé l’Etat à se replier pour ne se concentrer uniquement que dans certains grands Centres urbains du pays, notamment les parties septentrionale et centrale : Mopti, Tombouctou, Gao. Comme les structures publiques, les Douanes aussi se contentent de représentation au niveau de ces régions. D’ailleurs en début de cette semaine, des assassins sans foi ni loi ont ôté la vie à un agent de douanes à Tombouctou. Ils l’ont abattu de sang-froid pour des motifs qu’eux seuls peuvent expliquer. C’est dire qu’en réalité, les douanes ne travaillent réellement que dans les régions de Kayes et de Sikasso. Sinon même une partie des régions de Koulikoro et de Ségou est inaccessible aux gendarmes de notre économie. C’est la partie sahélienne de ces régions. A Mopti aussi, ils travaillent selon les humeurs des groupes armés (des trafiquants vêtus du manteau de djihadistes). Malgré ces difficultés, la Direction régionale de Mopti réussit à faire dédouaner les marchandises en provenance des régions septentrionales à Sévaré.
Dans ce contexte difficile, un amateur peut-il gérer les douanes ? Pas possible. C’est dire qu’aucune campagne d’intox ne peut atteindre la confiance des Autorités en la capacité managériale de l’Inspecteur Général Aly Coulibaly et ses hommes. Comme pour dire que le tigre ne revendique pas sa « tigritude », il bondit simplement.
Pour donc réussir cette mission, les autorités doivent le laisser composer librement l’équipe qui doit l’accompagner dans cette exaltante et difficile mission. L’on sait que chaque début d’année est problématique au niveau de l’administration douanière. Elle coïncide avec le départ à la retraite de certains agents qui doivent être remplacés. Donc c’est un des grands moments de mouvement général au sein des douanes. Les directeurs successifs, qu’ils le disent ou non, subissent en cette période d’énormes pressions de la part des hommes politiques qui cherchent à placer leurs hommes de main dans des postes stratégiques pour attendre en retour des récompenses pécuniaires pour services rendus, naturellement au détriment des recettes publiques. Car, ces faiseurs de roi se soucient peu du comment faire pour concilier l’intérêt public, qui est la mobilisation des recettes au profit du Trésor public (la raison d’être des Douanes) et les siens (privés). Mais, ce qui les intéresse, c’est ce que leurs protégés peuvent leur apporter à chaque fois qu’ils ont besoins d’argent. Il appartient donc aux Pouvoirs publics de parler à leurs alliés politiques pour qu’ils arrêtent de s’immiscer dans les choix des hommes de gestion que le Directeur général des douanes est amené à désigner pour mobiliser les 641 milliards FCFA.Une pactole qui ne se donne pas par un coup de baguette magique. Surtout qu’une partie du budget des élections annoncées est contenu dans cette manne financière…
M. A. Diakité
L’économie, ce n’est pas la magie, vous voulez faire des recettes en douane sans être conscient que ce sont les investissements qui les génèrent.Pauvres Mali, il est temps de passer à la vitesse supérieure en nous mettant au travail et en nous engageant plus pour sortir notre pays de la misère et de l’obscurantisme généralisés .Souhaitons vivement au Mali, une alternance qualitative où les Maliens retrouveront leurs dignités perdues.
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