Douane malienne : Les recettes en chute libre

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Depuis l’arrivée de l’équipe d’Amadou Konaté à la tête de la Douane du Mali, les recettes sont en chute libre. Au plus haut niveau, notamment au Ministère de l’Économie et des Finances, on commence à s’inquiéter de cette situation qui pourrait être due à plusieurs facteurs dont la faiblesse et le manque de leadership du Directeur Général.

Face à cette situation, il est préconisé que le département de l’Économie et des Finances, pour éviter des pertes chiffrées à plusieurs milliards de nos francs, fasse preuve d’un grand discernement et de rigueur. Tantôt l’on évoque les effets de la crise mondiale; tantôt l’on fait croire que c’est la crise multiforme que le pays subi. Mais quand il y a des nominations claniques à des postes stratégiques, il faut s’attendre à des échecs.

Aujourd’hui, la situation que traverse la Douane malienne, laisse entrevoir le remplacement de son Directeur général, Amadou Konaté, par un autre, plus compétent. Avec plus de recettes et moins de pertes de recettes pour la Douane malienne…
En tout cas, c’est le souhait, formulé « par les soldats de l’Économie », qui voient, chaque jour, leurs efforts se réduire, comme « peau de chagrin », en une année et six mois.  Avec des pertes chiffrées à plus de 200 milliards de francs CFA, en une année et demi.

« Je rappelle l’engagement solennel pris, par le Directeur général des Douanes, à son arrivée, au titre des recettes 2022 », lâchait le ministre de l’Économie et des Finances, Alhousséini Sanou, lors d’une rencontre avec les responsables douaniers. C’était, en marge de la célébration de la journée des Douanes, à Samako II.

Lancé dans un léger brouhaha, du moins si l’on en croit une source bien introduite, ces mots ont fait l’effet d’une bombe. Plus de parole, plus de murmure. Le calme plat, au milieu de l’assistance qui s’interroge du regard : serait-il temps pour le Directeur général de la Douane de céder le fauteuil à un plus compétent que lui ? La question taraude les méninges. Mais, comme l’a laissé planer le ministre de l’Économie et des Finances, les jeux semblent faits. Ou presque.

Plus de 200 milliards FCFA de perte en 18 mois

Certes, Alhousséini Sanou n’a pas évoqué, directement, le départ du directeur général des Douanes. Mais, c’est presque un acquis. Surtout, après le résultat enregistré après une année et six mois de gestion calamiteuse. S’y ajoute une perte de recettes d’environ 264,2 milliards de FCFA durant la même période. S’y ajoutent des gaps de 20 milliards CFA à 30 milliards de Francs CFA par mois. Comme ce fût le cas en janvier 2022 où les recettes se chiffraient à 30 milliards de Francs CFA. Celles des autres mois, sans l’usage des recouvrements par anticipation et au forceps, n’ont pu dépasser 50 milliards CFA par mois, alors que la Douane est supposée réaliser une recette globale de plus de 6O milliards CFA par mois.

Promesses non tenues

Suggérant que le niveau de recouvrement des recettes est la principale source de friction, entre personnel des Douanes et pouvoir en place, le nouveau directeur général de la Douane jure – la main sur le cœur – de mettre toutes les chances de son côté pour honorer les « autorités de la Transition », en les dotant de « ressources financières », capables de leur permettre d’avancer à grands pas.
Une année et  6 mois après, « la promesse des fleurs ne semble pas donner celle des fruits ». Les recettes sont en chute libre, ou presque. De 30 milliards de FCFA en janvier 2022, les recettes de la Direction générale des Douanes se sont stabilisées à 47 milliards de FCFA.
De janvier  2022 à nos jours, il n’y a pas un seul mois où la direction générale des Douanes a atteint, voire dépasser, le niveau des recettes, à lui fixé par le gouvernement de Transition : environs soixante milliards de francs CFA par mois. Avec des gaps allant de 3O milliards de Francs CFA par mois, voire plus. Comme ce fut le cas en novembre et décembre dernier, où sans l’usage abusif des recouvrements par anticipation, c’est-à-dire la perception des droits sur des marchandises, qui n’ont pas franchi le cordon douanier,  il était impossible pour la Douane malienne d’atteindre la barre des 60 milliards de recettes par mois. Avec cette stratégie des anticipations, la Direction générale de la Douanes, a déjà, encaissé plus de 40 milliards FCFA sur les recettes du premier trimestre de 2023.

Mais dans le fond, ce sont les magouilles qui entourent ces anticipations, qui donnent froid dans le dos de plus d’un agent. « Lorsqu’un opérateur économique paie par anticipation, sur une importation de 10.000 tonnes, il en fait venir 20.000 tonnes. Les droits des 10.000 autres tonnes s’en vont en fumée », indique un agent de la Douanes, qui sait de quoi il parle. Et un ancien haut responsable des Douanes de commenter : «l’ECOR (la fiche établie par l’agent de constatation) a beau fonctionné correctement, il ne serait d’aucune utilité si les agents qui l’exécutent ne veulent rien voir ».

Pensant pouvoir apporter à l’amélioration des recettes, après les changements nécessaires, Amadou Konaté, l’actuel Directeur général de la Douane, s’est révélé « incapable de le faire ». Car ses «collaborateurs avaient été nommés, sans lui. Encore moins, sans son aval ».
Mieux, les collaborateurs du directeur général avaient été choisis. Sans son avis. Transformant, du coup, la Direction générale de la Douane en « un monstre à plusieurs têtes ».

La racine du mal

À la demande du Directeur général de la Douane, une baisse substantielle des recettes mensuelles de la Douane avait été accordée à la Douane en 2022. De 600.000 Francs CFA par mois, les recettes ont été ramenées à 590.000 Francs CFA, chaque fin de mois.
Malgré tout, le directeur général de la Douane n’a pu atteindre ce niveau de recouvrement des recettes. Pas, un seul mois, la Direction générale des Douanes n’a pu atteindre, voire dépasser le niveau des recettes fixé par mois : 590.000 francs CFA par mois.
Le Directeur général de la Douane, M. Amadou Konaté et ses collaborateurs sont, depuis des mois, au cœur de la polémique au sein de l’administration de la Douane. Et la disparition des 5 milliards de la SONATAM en rajoute à cette colère. Faut-il changer le Directeur général ou le reste de son équipe, qui lui aurait été imposée ?
Le débat secoue, depuis un certains temps, la Direction générale de la Douane ; qui ne souhaite plus qu’un nouveau DG à hauteur de souhait. Et Dieu seul sait que, la Douane en compte des Dizaines…

Mais, à en croire les observateurs avertis, le seul remède, à la gabegie ambiante, reste le départ du directeur de la Douane, l’Inspecteur général Amadou Konaté. Un an et 6 mois après sa nomination à la tête de la Douane du Mali, c’est l’échec.

Un échec qui, par ricochet,  conduit le Trésor Public au bord de la ruine. Et, plus grave, fait peser une grave menace sur les salaires des fonctionnaires.

Mais les protecteurs, hauts perchés, du tout-puissant inspecteur général de la Douane, Amadou Konaté, sauront-ils taire leur ego, en privilégiant l’intérêt des maliens? Les prochains jours nous dirons de plus.

Arouna Traoré

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