Douane : Les recettes s’annoncent catastrophiques

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Direction générale des impôts : Des reformes nécessaires
La direction générale des impôts s’est engagée dans un vaste chantier de reformes structurelles

Considérée comme la principale pourvoyeuse du Trésor public en argent frais, la douane peine à boucler ses fins de mois. Et la grève, brandie par les importateurs, n’est pas pour arranger les choses. Surtout, pour ce mois d’août  où, les recettes se font rares. Comme la neige à Aguel-hoc.

« Je note cependant qu’à mi-parcours, les résultats jusqu’alors obtenus sont en deçà des prévisions. A la date du 31 juillet, sur une prévision de 219,6 milliards CFA, il a été réalisé 198,6 milliards CFA. Soit un gap négatif de 21 milliards CFA », disait Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’Economie et des Finances. C’était à l’issue de sa visite, effectuée le 19 août dernier sur le terrain. Elle ne croyait pas si bien dire. Car, non seulement, la douane peine à recouvrer ses 30 milliards CFA, à lui, exigés chaque mois par le gouvernement ; mais aussi, à calmer la colère des opérateurs économiques.

Face à la hausse de 30 % des droits de douane, et l’interdiction pour les petits commerçants d’importer des marchandises par groupage, les opérateurs économiques refusent, depuis environ trois semaines, de franchir le cordon douanier.  Bourrés de marchandises, des centaines de camions, venus du Sénégal, de Côte-d’Ivoire, du Togo, du Ghana, de la Guinée-Conakry…sont bloqués à nos frontières.

« Ils ne franchiront le cordon douanier, que lorsque le gouvernement aura annulé ces deux mesures, qui ne visent qu’à pénaliser les gros et petits importateurs », prévient un opérateur économique de la place, la gorge nouée par la colère.

Conséquences : la douane peine à atteindre ses 30 milliards CFA par mois. Et quand elle y arrive, c’est avec plus de 8 milliards CFA d’ « anticipations » ; c’est-à-dire, la perception des droits de douane sur les marchandises n’ayant pas franchi le cordon douanier. En clair, sur les 30 milliards CFA de recettes, déclarées chaque mois par la douane, les recettes réelles sont estimées à environ 22 milliards CFA. Le reste étant considéré comme des recettes grignotées sur les mois suivants. A ce jour, les anticipations sont estimées à 8 milliards CFA auxquels s’ajoute un gap de 21 milliards CFA.

Sous la direction du colonel Modibo Maïga, auquel Moumouni Dembelé a succédé, les recettes douanières oscillaient entre 33 et 35 milliards CFA par mois. Avec des pics de 37 milliards CFA.

MAUVAIS CASTING DU DIRECTEUR GENERAL

Pour le général de Brigade Moumouni Dembelé, directeur général de la douane, ce blocage des camions aux frontières est l’œuvre d’une poignée d’opérateurs économiques. Faux ! Rétorque le secrétaire général du syndicat des commerçants détaillants, Mr Sacko. « Ces mesures existent depuis 19 ans ; mais elles n’ont jamais été appliquées, afin de permettre aux petits commerçants d’importer des marchandises », indique t-il. Avant de s’interroger : « Alors pourquoi la douane décide t -elle aujourd’hui d’appliquer ces mesures et, plus grave encore, sans en informer les opérateurs économiques et les transitaires ? ».

Diffusé, dimanche soir sur les antennes de la télévision nationale, un publi-reportage  commandité par la direction générale de la douane a mis le feu aux poudres. Dans cet élément, Nouhoun Sadia Camara, Sous-directeur des Recettes douanières tente, non sans peine, de justifier les pénalités de 30% auxquelles doivent, désormais, faire face les opérateurs économiques. La colère du SYNACODEM, syndicat des commerçants détaillants, est montée d’un cran : « Si dans les deux jours qui suivent (NDLR : lundi et mardi derniers), ces mesures ne sont pas abrogées, nous entamons des actions d’envergure sur toute l’étendue du territoire national », prévient Mr Sacko, secrétaire général du SYNACODEM.

MALAISE AU SEIN DU PERSONNEL

Aux  difficultés de trésorerie de la douane, s’ajoute une autre, plus grave encore : le malaise du personnel. Pour l’écrasante majorité des cadres et agents de la douane, la frustration le dispute à la colère. Surtout, dans les nominations aux postes de responsabilité.  A les en croire, l’homme qu’il faut n’est plus à la place qu’il faut.

« Cette contre-performance de la douane, dans le recouvrement des recettes, est à lier à la mafia qui entoure le directeur général », assure un  haut cadre de la douane ayant requis l’anonymat. Pour lui, comme l’écrasante majorité de ses collègues, la chute vertigineuse des recettes douanières se poursuivra jusqu’à la fin de l’année.

Pour rappel, il a été assigné à la douane, cette année, un objectif de recettes estimées à 375 milliards CFA. Objectif porté à 385 milliards CFA par le Fonds Monétaire International (FMI). C’était à l’issue de sa mission de mars.

« Pour atteindre cet objectif, j’ai demandé à tous les agents de douane, à quelque niveau qu’ils soient, de redoubler d’efforts », poursuit la ministre de l’Economie et des Finances.

A en croire certains chefs de bureau, cet objectif ne sera pas atteint. Avec, déjà,  un gap de 21 milliards CFA et des mois de 40 jours, sans compter des « anticipations » estimées à plus de 8 milliards CFA,  la direction générale de la douane aura du mal à être au rendez-vous des 385 milliards CFA.

En attendant, les opérateurs économiques menacent de décréter une grève générale sur toute l’étendue du territoire national. Du moins, si les 30% de pénalités et l’interdiction des importations par « groupage » ne sont  pasabrogées. Ou, à tout le moins, reportées  jusqu’en 2015.

Nous y reviendrons !

Oumar Babi

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3 COMMENTAIRES

  1. Valait-il la peine de jeter une fleur à Modibo Maiga, l’ancien DG de la Douane qui a failli à sa mission en allant remettre directement aux putschistes ses services en toute illégalité sans être poursuivi?!!!

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