Douane de Bougouni : La Direction régionale ouvre ses portes

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La Douane fait d’une pierre deux coups. Non seulement, elle opère un rapprochement avec les clients, et par ce biais étoffe son maillage du territoire national.

Création de région va de pair avec la mise en place de services déconcentrés. La Douane n’échappe à la règle. Ainsi,  de nouvelles directions régionales voient le jour à Koutiala, Diola et Nioro du Sahel. Bougouni est entré dans la danse. Occupe le fauteuil de maître des lieux, le lieutenant-colonel Ibrahima Condé secondé de Yoro Diallo du même grade.

La Douane fait d’une pierre deux coups. Non seulement, elle opère un rapprochement avec les clients, et par ce biais étoffe son maillage du territoire national. Un bâtiment flambant neuf et bien équipé en dit long sur ses intentions. Bien évidemment, les opérateurs économiques de sa région n’auront plus à parcourir des longues distances pour le dédouanement des marchandises. Cela optimisera ainsi considérablement sur le coût et le temps, tout en facilitant la gestion des dossiers pour les agents des douanes eux-mêmes, a expliqué le lieutenant-colonel Ibrahima Condé, Directeur régional de la Douane de Bougouni.

Le Directeur général Mahamet Doucara lui fait chorus.  «  Bougouni de part sa position géographique est une zone stratégique qui fait frontière avec deux pays, la Côte-d’Ivoire à travers Kadiana et Manakoro et la Guinée par Yanfolila et Flamana » favorisant ainsi le transit d’un flux important de marchandises. Qui a poursuivi en des termes limpides qu’avec l’ouverture d’un bureau principal, les agents sont mieux armés pour maîtriser la zone en luttant contre la fraude et bien sûr augmenter les recettes au passage.

Il n’a pas pu cacher sa satisfaction à la suite des travaux réalisés après sa visite des lieux. L’état d’exécution des travaux augure la réunion des conditions devant permettre au Directeur Régional et à son équipe de répondre efficacement aux attentes de la population et celles de la Douane.

Cependant, il en appelle à une synergie d’actions en vue d’atteindre les objectifs, notamment la réalisation des recettes tout en protégeant les consommateurs.

Ousmane Mariko

 

 

 

Douane malienne

Les recettes piquent du nez

Le rétrécissement du champ de contrôle douanier consécutif à l’insécurité combiné au repli de la consommation des ménages et la pandémie du coronavirus ont plombé les recettes et assombri l’horizon.

Les chiffres entendent les coups de varlope du menuisier des trépassés. Tenez ! Les recettes sont largement en dessous des espérances. A en juger par entrées d’argent de l’ordre de 42,514 milliards de F CFA en janvier  réalisées sur les produits pétroliers contre une prévision 57, 038 milliards de nos francs. La même tendance s’est poursuivie en février avec un gain de 42 milliards contre un objectif de 57 milliards. S’effondrent également les recettes tirées des produits non pétroliers. En janvier, seulement un peu plus de 29 milliards engrangés sur une mobilisation prévisionnelle de 41,83 milliards. Le mois qui a suivi, les recettes ont piqué du nez : 30 ,46 milliards contre 41,83 milliards prévus. Une avalanche de chiffres qui donnent du tournis.  En somme, la douane est loin d’atteindre les critères de recouvrement édictés, 74% en janvier, 73% en février et 84% en mars.

Ces mauvais plis sont consécutifs au rétrécissement du champ de contrôle douanier et à la pandémie du nouveau coronavirus. Kidal, épicentre de l’insécurité grandissante échappe à tout contrôle des agents de douanes qui ont pris leurs jambes au cou. Les groupes armés jouent de la gâchette comme moyens de subsistance. Scénario répétitif et cauchemardesque dans la région de Mopti où des hommes armés s’en donnent à cœur joie dans le désossage des bâtiments publics. Les douaniers sont devenus des cibles privilégiées. Tel un ouragan qui souffre sur une brindille, des mines déguisées en jouets tuent leurs petits êtres sur le coup. Ces engins les ont privés du droit de l’enfance, celui de jouer, de rire et de se blottir dans les bras de leurs parents. Des adolescents ont vu leurs parents faucher par les balles, parce qu’ils portent l’uniforme de soldat de l’économie nationale.

 

Coup de chapeau

Et bien que ces actes sadiques soient unanimement condamnés, ils se perpétuent et gagnent d’autres contrées. Une partie de Ségou Koulikoro et de Tombouctou,  que sais-je encore, est régulièrement agitée de soubresauts sanglants rendant extrêmement difficile la perception des droits douaniers. Or, l’insécurité endémique qui règne sur une grande partie du territoire a créé un appel d’air dans lequel s’engouffrent les trafiquants d’armes, de drogue, de marchandises diverses (cigarettes, machines, appareils et matériels mécaniques, entre autres), créant un manque à gagner énorme.

Comme si cela n’était pas suffisant,  la pandémie du nouveau coronavirus s’est faite invitée. Avec un effet papillon sur les recettes né des fermetures de frontière pour endiguer la propagation de la maladie. Nul besoin de se triturer la cervelle, il va de soi que les restrictions imposées à l’admission de nombre de marchandises sur le territoire national rendent les caisses moins liquides. Le même phénomène a été observé partout dans le monde. Partout on a observé une baisse de la consommation des ménages. Il ne pouvait en être autrement. D’autant plus que des entreprises se sont débarrassé du personnel non essentiel ou ont carrément fermé les portes, occasionnant un rebond de la courbe de chômage avec un effet domino sur le pouvoir d’achat. Le budget des ménages s’en trouvait ainsi affecté.

Pas donc matière à faire de la fine bouche. Les soldats de l’économie malienne ne peuvent aucunement être blâmés au regard des chiffres moins bons que prévus. Selon l’adage, «  la plus belle femme au  monde  ne peut donner que ce qu’elle a.» En d’autres termes, ils ont mouillé le maillon,  donné le meilleur d’eux-mêmes en bravant la chaleur, le froid, la pluie et les tempêtes de sable, risquant leur vie, celle de leur famille dans un environnement de plus en plus hostile.

Certes, le ciel n’est pas dégagé. Les perspectives restent inhérentes à l’évolution de la pandémie du nouveau coronavirus, de la situation sécuritaire du pays, de la relance de la consommation interne, des investissements privés et publics. C’est à l’aune d’une nette amélioration de ces multiples contraintes que les recettes prendront de l’ascenseur.

Yattara Ibrahim

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